En 2007, Rock & Folk affichait une couverture en deuil : « La mort du disque ». Avec les statistiques relayées par la SNEP ou l’IFPI, la couleur était annoncée : le Compact Disc était sous respirateur. Huit ans plus tard et tandis que les ventes d’albums sont en chute libre et que le fameux « retour du vinyle » n’en finit pas d’être un épiphénomène, le choc n’a pas eu lieu. Et contrairement à un célèbre pilote de formule 1, le CD n’est ni mort, ni dans le coma et encore moins en réanimation.

« T’as qu’à me payer en CD ». C’est comme ça que j’ai dealé avec un mec pour squatter son appart’ à Paris, le temps de trouver un logement fixe. Le type en question a 23 ans, une paire de Cabasse à en faire péter les tympans du syndic’ de l’immeuble et un principe : « j’écoute pas ce qui n’est pas sur un CD ». C’est là que j’ai réalisé que l’acquisition de ce vieil objet n’était pas réservée à la caste hipster underground. Et ce ne sont pas les statistiques ni même les sondages qui vont révéler la mort de quoi que ce soit.

Source : https://musicbusinessresearch.wordpress.com
Source : https://musicbusinessresearch.wordpress.com

Parlons peu, parlons bien, parlons chiffres : lorsqu’on regarde les courbes de la SNEP – le Syndicat National de l’Edition Phonographique –, on est un peu décontenancés et on se dit « non mais j’arriverai jamais à écrire un article qui prouve le contraire, les chiffres sont là et personne ne peut tromper les chiffres ». En 1973, Pink Floyd remplissait les étalages des disquaires avec « The Dark Side of the Moon » et faisait exploser la caisse enregistreuse : 2 555 400 albums vendus en moins de 12 mois. 27 ans plus tard, et toujours selon la SNEP, Gerald de Palmas vendait seulement 1 540 800 exemplaires de son album « Marcher dans le sable » en 2000. Oh mon dieu quelle chute ! Mais personne n’a émis l’hypothèse selon laquelle le problème, sur ce coup, n’est pas l’objet qui fournit le son, mais le son lui-même? Ben non, ce sont des statistiques Michel, faut s’en tenir aux statistiques.
Concernant les 45 tours cette fois, en 1980, J.J. Lionel vendait La danse des canards à plus de 3 millions d’exemplaires tandis qu’en 2000, Florent Pagny vendait son 45 tours Savoir aimer à un peu plus d’1 million d’exemplaires. On est tous d’accord pour dire qu’il y en a un qui est génial et un autre qui devrait mourir. Ah, et Las Ketchup en vendaient deux fois plus que l’autre gus qui n’a aujourd’hui plus d’autre choix que de hurler « je te veux dans ma team » sur TF1. Idem pour Herbert Léonard qui, pour le plaisir, avait totalement tué Alizée 20 ans auparavant : il y a qualité et quantité. Je précise qu’on ne s’intéresse, dans cet article, qu’à l’évolution des ventes de disques en France car nous sommes Français et que comme le chantait Claude Barzotti « La France est aux français ». Bref.

Ainsi, première constatation : on nous parle d’une mort imminente du Compact Disc en France. C’est vrai, depuis plus de vingt ans, les ventes sont en baisses constantes, comme nous l’explique le site internet Planetoscope. Je cite : « Les ventes de disques compacts (CD) ont culminé à plus de 150 millions d’unités en 2002 pour chuter à près de 90 millions en 2006, puis 73,3 millions en 2007. La vente de disques (albums, singles, DVD musical) en France n’a cessé de baisser, avec 59,9 millions de disques vendus en 2008 contre 73,3 en 2007 ». Nous voilà détruits au plus profond de notre âme et conscience, désœuvrés comme des colibris sans aile.

Pas de panique. Lorsqu’on poursuit la lecture de l’article sur le site, on tombe sur le top 5 des meilleurs albums vendus en 2011, émanant probablement d’un inventaire exhaustif de chez Leclerc :

– Adele : « 21 »
– Nolwenn Leroy : « Bretonne »
– Les Enfoirés : « Dans l’œil des Enfoirés »
– Les Prêtres : « Gloria »
– The Black Eyed Peas : « The beginning Deluxe »

J’ai donc réalisé plusieurs choses à la suite de cette infâme constatation. Si l’on compare le type bizarre qui me propose de sous louer son appart’ moyennant CD avec les statistiques des albums sous vides du supermarché de ton quartier, alors une thèse s’impose : le disque est mort si, et seulement si, on se limite aux ventes dites officielles, au démarchage marketing des grandes enseignes et aux chiffres des producteurs et maisons de disques. Tout ça parce que les statistiques n’ont jamais été très douées pour ce qui est de tout prendre en compte.

broken-CD

Un marché d’occasion

Le dimanche matin, lorsque les larves du samedi soirs bavent encore sur leur oreillers aux odeurs d’alcools et de débauches sans nom, les plus courageux et passionnés remontent leurs réveils pour partir faire les brocanteurs des villages de chez mémé. C’est ce que j’ai décidé de faire, dans l’espoir de rencontrer un étalage de CD qui avaient déjà vécu mille vies. Sans surprise, j’ai rencontré Chris.

Chris a une quarantaine d’années, il est français d’origine américaine et rend très régulièrement visite à ses parents dans le Connecticut : « ça coute super cher de partir, c’est un fait. C’est en partie pour ça que je fais les brocantes du dimanche, ça mange pas d’pain ». Sur sa table maculée de rouille, des disques à foison : « Celui-là, je l’avais acheté à un mec aux USA quand j’étais gosse, il les vendait dans la rue à deux dollars pièce » me dit-il, montrant la pochette oh combien romantique de « Harvest Moon », chef-d’œuvre de Neil Young. Lorsque je demande à Chris où il a acheté la plupart de ses disques, il m’explique que ce sont des potes, des brocanteurs, des disquaires d’occas’, très peu de neuf.

cfurlChris adore l’occas’, il serait même prêt à admettre que ce n’est pas une question de coût. Comme si le CD qui avait vécu était plus fonctionnel que celui qui n’avait jamais vu la lumière du jour. Plus les minutes défilent et plus il devient compliqué de discuter avec le brocanteur : les gens défilent autour de sa table. Un mec d’une trentaine d’année flash sur un album de Santana, une nana d’une cinquantaine d’année sur un Vivaldi, un jeunot de treize piges sur un Michael Jackson : « j’ai toujours réussi à bien vendre mes disques, je fais cette brocante une fois par mois en moyenne ». Ils sont collectionneurs, passionnés, amoureux ou juste de passages ces acheteurs qui font le bonheur de Chris. Ils sont plutôt jeunes ou plus trop, grand ou petit, on s’en fout. Ici, pas d’analystes pour compter les ventes, pas de courbes ni de graphiques, que des vrais gens qui bravent la pluie pour se dégoter un CD emballé dans son packaging aux milles rayures et aux trente impacts.

Ces passages d’albums de mains en mains sont fascinants. Je me souviens d’un prof’ que j’avais à la fac, fervent admirateur des mains de Thelonious Monk qui couraient sur le piano. Il avait « Genius of Modern Music » dans son sac et me l’avait confié pour que je puisse adhérer à la secte des plus grand Jazzmen des années 50. Je me souviens de ce qu’il m’avait dit en gardant fermement l’objet entre ses mains « Bon, vous pouvez le garder un peu avec vous, mais en fait ce CD est à mon frère et il voudrait que je le récupère pas trop tard car un ami à lui aimerait le faire écouter à son fils ». Tandis que les statistiques relayaient la vente du CD une fois, sa vie se multipliait par 5.

Pause synthèse

Nous venons donc de constater deux choses qui allaient à l’encontre des statistiques se demandant s’il fallait ou non débrancher le disque en situation de mort imminente. La première est que la quantité ne remplacera jamais la qualité et la seconde est l’utilisation de l’objet qui peut avoir un nombre infini d’usages et d’utilisateurs à lui tout seul, ce qui le rend immortel.

Admettons cette fois que le CD n’est plus écoutable pour cause d’usure [remember la promesse de l’industrie au milieu des 80’s : le Compact Disc est inaltérable. On se marre] ou juste de nos tympans qui en ont plein l’cul d’entendre 20 fois Fly Me To The Moon dans notre salon. Dans ce cas, plusieurs usages peuvent être fait pour ne pas jeter votre CD tout en devenant partisan de la thèse prôné par Béa Johnson dans son bouquin de hippie intitulé Zéro Déchet. La première utilisation d’appoint possible est l’éloignement acharné des corbeaux qui pillent vos plantations.

Pour cela il vous faut :

– Une branche d’arbre et donc, un arbre.
– Un morceau de ficelle assez résistant pour tenir un CD.
– Un CD de Mylène Farmer en parfait état ou un album de Led Zeppelin qui saute en permanence.
– De la créativité.

Coupez un morceau de ficelle d’une longueur inférieure à deux mètres. Placez le fil dans le trou qui se situe au centre de l’objet – pour plus d’informations, veuillez tapez « CD » ou « Bagel » sur Google Image ou sur Bing, si vous ne savez pas aller sur Google. Fixez l’objet au branchage. Si vous n’avez pas de jardin, pas de panique : vous voulez faire une soirée chez vous mais vous en avez plus qu’assez des traces de verres qui suent sur votre table basse ? Munissez-vous d’un CD de Zaz en parfait état ou d’un album de Charlie Parker tellement usé qu’on pourrait croire qu’il a été remixé par David Guetta. Posez-le avec nonchalance sur la table, placez le verre au centre et passez une agréable soirée en compagnie de vos amis.

Ces deux méthodes sont donc des parades visant à biaiser les statistiques des analystes passés maîtres dans l’art de la fausse prédiction.

Enfin, pour ceux qui ne jugent que par les chiffres, bonne nouvelle quand même depuis 2013 : cette année-là, la SNEP a dévoilé au MIDEM – le Marché International du Disque et de l’Edition Musicale – la sortie d’une descente aux enfers subit depuis plus de dix ans. Les ventes de CD s’avéraient être en hausse de 1 % par rapport aux résultats de 2012. Bonne nouvelle pour les maniaques du chiffrage.

Quand bien même le téléchargement et le streaming font chauffer vos box internet tout en faisant couler l’encre menaçante d’Hadopi, le disque n’est pas pour autant mis sur le banc de touche. En réalité, il a gagné en humanité puisqu’il devient de plus en plus difficile de s’en séparer : « souvent, lorsque je vante les mérites d’un CD pour convaincre l’acheteur lors d’une brocante, je me rends compte que je n’ai plus envie de laisser partir l’objet ». Finalement, les théories sur la mort du disque sont peut-être même devenues un atout indispensable à la hausse d’utilisation du CD. La peur constante de le voir disparaitre nous pousse à le choyer. Ainsi, si la vente est peut-être officiellement sous respirateur, le CD en soi, est bien vivant.

Pour paraphraser Johnny Halliday, il fut nécessaire, concernant la théorie sur la mort du disque, de « remettre les pendules à leurs places ».

15 commentaires

  1. Le Compact Disc?

    Qu’il meurt,lui qui nous fait croire qu’il n’est pas numérique,lui dont on entend le tournoiement dans la platine,lui qui se duplique à la demande,lui et sa pochette plastique trop carrée,si rayable,et le digipak ne cache pas le brillant de son dos,cet arc en ciel si peu naturel,lui qui prend trois fois la place d’un vinyle en largeur,lui qui a inventé le saut à la plage suivante,l’avance rapide,avancée des 80s,début de la fin,premier signe de la culture qui se tuera elle-même,au nom de la qualité,lui qui a rempli les médiathèques,pour du vol pas du prêt,enveloppé de surpochette jaunie et fendue,lui qui fera que le prix du vinyle ne baissera pas,version miniature de l’original,certes grésillant mais est-ce bien grave?,la musique propre vous aimez?,vous aimez la musique pas fragile?,celle dont on se fiche presque de la protéger,tolérant presque toutes rayures,lui image de la pire décennie de la musique,celle qui est allée jusqu’au bout du progrès,avant de faire demi tour,qu’il meurt pour faire place à son précédent, »épiphénomène » parce que mal expliqué,parce que réduit à son côté mode rétro,parce que mis au même niveau de militantisme anti immatériel,mais ce cd est comme l’arc en ciel,une illusion,numérique,ses sillons sont des escaliers qui ne veulent rien dire et vont nulle part,le labyrinthe de l’abondance,loin d’être ce qu’elle promet,qu’il meurt lui qui se prête parce que solide,j’ose imaginer qu’on se prêtait difficilement les vinyles,reste avec ton ennui,cultive ton envie,voilà la promesse du microsillon,lui qui déjà dans les bacs n’a pas le même son,ils ne claquent pas entre eux comme du polymère,qu’il meurt lui qui rentre dans toutes les boites aux lettres,ne s’abime pas à l’envoi,s’est trouvé d’autre macs que les disquaires,prostituée devenue discount sur le web,prostituée avec livraison à domicile,les meilleurs disquaires sont à sud pigalle,à l’ancienne,et ils sont plein d’occasions,personne ne jette ses vinyles,les cds sont moins ‘immortels »,avec un vinyle tu ne fais pas qu’un dessous de verre,tu poses carrément ton assiette,tu te nourris vraiment,yen a même en chocolat,l’aliment pas comme les autres,celui qui se mange doucement,sucré et gras à la fois,mène vite à l’indigestion si abondant,les chiens en meurent,pas une nourriture pour animaux domestiques,ni pour capitalistes ni pour communistes,une pour absentionnistes,absents cloués sur leur lit allongés,sans besoin autre que leur aliment drogue,celle qui rentre dans un bras qu’on relâche et qu’on laisse pendre,vient plonger dedans,prolonger et élargir la micro veine,vinyle tu amène aux jeunes perdus de ce monde qu’il leur manque,celui qu’ils embrassent de leur vêtements et pensées,reste à leur amener cette façon d’aimer,aimer celle qu’ils placent j’en suis sûr juste après leur petite amie.

    https://www.youtube.com/watch?v=m1Hvp1Z10TI

    Bises.
    Lol qu’à moitié.

  2. Je trouve l’idée du sujet bonne (défendre le CD) mais pour moi le papier est un peu raté. En gros j’arrive pas tellement à cerner où cela veut en venir, il n’y a pas réellement au final d’arguments cool en faveur du CD (que tout le monde achète des cds d’occasion ? la bonne affaire, c’est identique avec le vinyle)… Pourtant ils existent ! Récemment JB de Born Bad témoignait en faveur du CD dans les pages de R&F (dans la rubrique « mes disques à moi »), il rejoignait des réflexions que je me fais aussi en ce moment à savoir que le CD coute beaucoup moins cher à fabriquer , est beaucoup moins chiants au niveau des délais (la moitié d’un vinyle), moins cher à envoyer, assez apprécié des distributeurs, coûte moins cher aux consommateurs (surtout que les labels/fnac qui sont arrivés récemment dans le « game » du vinyle n’y entendent rien et ont décidé d’appliquer bêtement leur système de marges habituel ce qui entraîne une inflation délirante des prix) etc. Bref le retour en grâce du vinyle a des conséquences assez négatives pour ceux qui pratiquent le support depuis des années (pression considérable sur les usines de pressage de disques, disques « gadget » ou objet pour reprendre une terminologie plus marketing…) et du coup ça modifie un peu l’équilibre entre vinyle et cd.

    1. Elle cherche pas à défendre le CD, elle parle de pourquoi il ne meurt pas comme prévu.

      Le truc c’est de savoir si effectivement des personnes l’avait prévu en étant sérieux et j’ai envie de penser que le titre de rocknfolk était aussi raccoleur que la plupart des ceux de Gonzaï.

      J’ai envie de militer là alors je fais dans le hors sujet,désolé Mélanie c’est pas une réponse à toi.

      L’argument du prix que tu soutiens Jack Lang est-il un argument flatteur pour le cd?
      Je ne crois pas.
      Posséder deux cd au lieu d’un vinyle est-il une bonne chose?
      Tu vas le réécouter ce vinyle,te plonger dedans,écouter les notes que tu calculais pas avant,connaitre par coeur ce disque plutôt que te payer la dernière nouveauté et encore et encore et ça s’arrête jamais et tu empiles les cds dans ton salon et tu connais pas la moitié des disques en profondeur et tu mourras avec une sacrée collec,cool.
      Donc on s’en passe,comme de la fête de la musique mon pas cher Jack.

      Et choisir le cd pour son prix,c’est huiler la machine qui fera que l’écart de prix avec le vinyle sera toujours là.

      L’autoradio est-il un argument?
      Si la musique t’emporte alors elle t’emportera dans le décor donc silence et conduite reposée.

      Un autre argument pour le vinyle: il est quasi à chaque fois vendu avec un coupon de téléchargement.
      Mais si tu écoutes l’album dans le métro,tu ne l’écouteras pas chez toi donc au final c’est le vinyle qu accompagne le coupon, donc il faut s’en débarasser et là tu peux faire achat double en le transformant en cadeau.Tu partages ta musique,tu combles l’écart avec le cd (existe-t-il, qui prete ses cds aujourd’hui? à l’heure de youtube?, naan personne).

      Voilà, qu’il meurt.

      .

      1. « Posséder deux cd au lieu d’un vinyle est-il une bonne chose?  »

        Tout dépend quels CDs ou vinyles tu possèdes…
        J’ai l’impression que ce genre de débat n’intéresse plus grand monde en fait.
        La plupart des gens écoutent des mp3 (soit en dur, soit en streaming) et accessoirement quelques audiophiles écoutent des vinyles et/ou CDs parce que tu as le système hi-fi qui va bien, que tu es un brin fétichiste et que le FLAC te saoule.

  3. Quand les gens se rendront compte qu’au lieu de payer 30 boules pour un vinyle qui crépite, ils peuvent avoir 5 CDs… C’est forcement le prochain revival, après la K7, c’est le dernier support physique. Moi ça a été vite vu (entendu) loveless de mbv en vinyle et en cd d’époque, il n’y a pas photo. J’ai revendu mon gros bout de plastoc et j’ai pu me payer 20 nouveau bout avec.

  4. J’ajoute que j’ai toujours acheté du vinyle (principalement parce que pendant très longtemps c’était moins cher ou que ça sortait que comme ça a duré pendant 20 ans). Depuis 2-3 ans ça a beaucoup changé. On a des trucs magique de ce genre : http://www.telerama.fr/musique/les-deux-faces-de-jean-luc-godard,126658.php ou le mec nous dit que c’est génial, c’est limité (la musique limité ouais top comme concept) et qu’en plus c’est pressé en vinyle à partir d’un CD ! La rubrique s’appelle 180 gr 🙂 Bref ça a été mon déclic, on en est là avec les courbes de tendances de ventes discogs (comme la bourse). J’ai revendu tout mes trucs qui valait de la thune et j’ai racheté des CDs. Un peu comme quand ta plage secrète préféré est envahie par des beaufs. Tu peux rester sur ta plage avec la marmaille qui braille ou tu t’en trouve une autre (il y en a toujours d’autres) peut-être moins bien mais pas forcement…

  5. 5 cds pour 30 euros? Exagère pas,pour moi neuf un cd c’est 15 euros et un vinyl 25,coupon cadeau mp3 inclus.
    Tu veux miser sur le prochain revival? Je met une pièce (en bois) sur l’esprit hippie du moins c’est mieux,je cherche pas une autre plage je vais nager au loin et je vis de l’aventure surprise des courants qui m’emportent,et je vais même peut être m’évaporer avec.
    Ou comment la crise va prendre son envol.

  6. Je parlais de CDs d’occasions. J’ai revendu mon loveless 100 euros et racheté le CD 5. Mais même en neuf, les CDs sont moins chers (les frais de port aussi) et on peut les ripper en flac. Après je n’ai revendu que les trucs qui valait cher, j’ai gardé le reste (la majorité). Et pour ce qui est récent, de toute manière c’est du numérique donc je ne vois pas l’intérêt d’acheter du vinyle.

  7. Miser sur le prochain revival c’était ironique. C’est juste que le marché du vinyle est devenu un truc hyper cynique et bourgeois où un vinyle a 5 fois plus de valeur marchande qu’un CD. Où le support a plus de valeur que la musique. Combien de gens écoutent leur vinyles plutôt que la version numérisée offerte avec ? Ça me rends triste parce que j’ai aussi un attachement à ce support qui pour véhiculait d’autres valeurs.

  8. Et je ne parle pas des DJs pour qui un « vrai » DJ mixe en vinyle sinon c’est juste appuyer sur des boutons. Pour moi qui ai connu les débuts de la techno et de la house et qui me rappelle des commentaires identiques des rockeurs de l’époque (c’est pas de la musique, il n’y a pas d’instruments, il suffit d’appuyer sur des boutons), je me dis que ça y est la révolution est terminée, la boucle et bouclée.

    1. Un disc jockey porte le nom disc dans son nom,c’est juste normal qu’il soit plus rétrograde que la moyenne.
      Imagine toi à leur place,manipuler des galettes est bien plus sympa qu’avec les versions miniatures ou même des lecteurs mp3.

      Ne confonds pas les révolutions.Être fan de musique sans instrument,aimer cette révolution ne veut pas dire que tu vas aimer que les gens consomment de la musique de disque dur,quand elle n’est pas streamée à partir d’un disque dur distant,ou même pas consommée du tout parce que volée.

      C’est une question de volonté de se fixer des limites.Yen a qui s’en foutent parce que solides et d’autres qui sont trop incontrôlables de désir pour ne pas aimer vivre à l’ancienne,avec tous les périls en moins que ça comporte.

  9. Je pense qu’on est d’accord, ceux qui ne se posaient pas de limites il y a 20 ans sont ceux qui en posent aujourd’hui (et je ne parle pas des marmots qui s’en posent direct sans savoir d’où ça vient). Et ce qui se passe dans le vinyle, qui devient un truc complément irrationnel après été un truc purement utilitaire, est à l’image de ça. C’est la fin d’une révolution dans le sens où on a fait le tour du truc, tuer le père pour finalement devenir le père. Comme le rock léché des années 70 était la fin du rock qui a commencé en faisant la nique aux jazzeux.
    Le boulot d’un dj (avant de devenir les superstars qu’ils sont aujourd’hui et de passer sur le podium avant les mecs qui font la musique qu’ils mixent) c’est de faire danser les gens et de leur faire découvrir de la musique. Les galettes c’était un truc pratique (le seul) et si on garde le même nom c’est pas parce que ça défini le métier mais parce que l’on ne va pas changer de nom à chaque fois. Comme mixtape en anglais qui est complètement anachronique aujourd’hui mais qui parle à tout le monde.
    Quand à la qualité sonore des mp3 et streaming, mes parents, quand ils étaient ados écoutaient de la musique sur un tepaz et moi sur des K7 (des fois des copies de plusieurs générations) et ça n’a jamais empêché d’avoir les plus grandes émotions qui soient même si le son était pourri.
    Ceux qui défendent le vinyle aujourd’hui défendent autre chose qui n’a rien a voir avec la musique qu’il y a d’inscrit sur les galettes et c’est un repli sur soi et, souvent, sur sa jeunesse passée. Mon père, lui, collectionnait les trains miniatures.

    1. « complètement irrationnel » tu dis, parce que tu sembles d’une génération qui a connu le vinyle et le passage au cd et donc tu vois surtout l’aspect rétrograde.
      Moi perso je suis plutôt le « marmot » dont tu parles.
      Du haut de mes 31ans je vois plein de côté attachants à vivre la musique à l’ancienne.C’est pas uniquement parce que ça avait quasi disparu.Les grésillements et le son différent du vinyle je m’en passe.
      Le principal c’est que l’objet est vraiment plus agréable,et le cd fait rien pour s’embellir,la pochette du cd est pas belle,trop carrée,et aurait du être remplacée il y a bien longtemps,ya 15 jours je suis tombée sur des cds à mon père,des Doors en plus,lol,mais la pochette plastique était différente,arrondie dans les coins,le transparent était joli,ça faisait vraiment plus envie,c’est celle là qui devrait être partout depuis longtemps,on aurait pas du garder l’originale,et le digipak gatefold,imitation parfaite minitiature du vinyle est trop rare.
      Pourquoi on a décidé que le contenu d’un cd devait être extrayable alors qu’un dvd non? Qu’on m’amène les types qui ont crée la loi du partage dans le cadre familial,on en a rien à foutre! je veux que mon cd soit rempli d’un contenu qui est bloqué dedans, vous comprenez?,ça rajoute à sa valeur!

      « Ceux qui défendent le vinyle aujourd’hui défendent autre chose qui n’a rien a voir avec la musique »

      Quand tu juges ton intérêt pour un groupe de musique,tu prends aussi en compte la tête des musiciens,c’est pas juste de la musique,ya le côté beauté de l’objet.
      Et une platine vinyle est juste craquante à côté d’une platine cd.Le disque est pas caché,tu le vois tourner,tu le nettoies avant de le lire,la mienne est une full automatique,j’entends les bruits de la mécanique,ya celui du bras qui revient et le bruit final qui stoppe le moteur,c’est sympa.Les seuls bruit d’une platine cd sont celui du tiroir qui se ferme et fait disparaitre ton cd et t’as l’impression qu’il rentre dans une machine à laver et qu’on va le maltraiter et l’autre bruit c’est le bruit parasite du tournoiement du cd,comme dans la machine à laver,étape essorage, et le cd oui il est propre,bien lavé, il est… chrome nickel.
      Les bacs de cds chez les disquaires sont déprimants,ce plastique entouré de plastique,et je parle même pas des bacs d’occasion,tout ce plastique rayé,tout ce monde des 90s que je veux oublier oui, c’est ma jeunesse,et je l’ai pas trouvée agréable au niveau musique,c’était MTV,Britpop,néo métal et mode baggy,donc quand l’esthétique jean slim et converse est arrivée,j’ai joui et tous les journaux spécialisés avec moi,c’est pas une question de mode cyclique,c’est que c’était mieux avant,point barre,j’aurais aimé être ado avec toutes ces filles à franges,et porter un blouson de cuir comme eux,et yaura pas de second cycle,faut arrêter avec ça,le progrès est arrivé à son bout qui était le néo métal,la musique rock la plus stylée possible,qui a tout rendu ringard et paf on s’est pris le mur et on fait demi tour,sauf que le néo metal est pas mort, il est resté comme tout le reste,donc maintenant on cohabite,yaura pas de second cycle,ce concept ne vaut pas pour la musique.

  10. Oui on a clairement pas la même expérience de la musique 🙂 moi la tête des zicos je m’en fous, d’ailleurs ce que j’aimais dans la techno au début c’est qu’il n’y avait que la musique, pas de tronche, pas d’interviews… Je comprends ce que tu me dis mais ça ne me parle pas. Peut être, parce qu’effectivement le vinyle a été pour moi juste le truc sur lequel j’écoutais de la musique avec la k7, puis il y a eu le cd et maintenant les fichiers et que ça n’était qu’un objet quotidien qui n’avait de la valeur que par la musique qu’il y avait dessus. Je suis d’accord qu’il a une valeur esthétique plus forte de part la taille de la pochette mais c’est tout. Je ne trouve rien d’extraordinaire à voir un vinyle tourner.
    Par contre la musique rock qui te faisait triper était déjà un truc hyper rétro donc j’ai du mal à comprendre comment tu peux dire qu’il n’y aura pas de nouveaux recyclages. Là on est en plein revival 90’s, avant on était plus dans les 80’s (qui elles aussi avaient eu leur revival rock). Et bizarrement ça suit d’ailleurs toujours le même ordre : les années 90 on commencé par un retour de la fin des 60’s (stones roses et compagnie) puis un retour des 70’s (grunge) pour finir fin 90 début 2000 sur un retour du punk (qui lui même était un retour au rock primitif des 50’s après le rock léché des 70’s). Bon c’est bien plus compliqué que ça parce qu’il y a des mix d’influences (notamment des musiques plus modernes) mais quand même, ça suit son petit train train. Mais bon ça n’a plus rien a voir avec l’article.

    1. Je suis pas d’accord,ça a rapport avec l’article,sauf que là oui,tu t’éloignes du sujet parce que je pense que tu vois le revival là ou il n’est pas.
      On essaye de relier revival musical et des mentalités avec le retour du vinyle,et jusqu’à preuve du contraire dans les années 90 le vinyle a fait que s’enfoncer.
      Pour moi le revival c’est début 2000 jusqu’à quelques années en arrière,avant ça c’est hyper restreint à des gens décalés et réacs genre le BJM.C’est restreint aux geeks,aux vrais passionnés qui cherchent vraiment à savoir,Newcombe est un geek.
      Les Stone Roses,c’était de l’avant britpop,le grunge avait son propre style,c’est pas du 70s,c’est du shoegaze mélodieux,on prend le côté jeunesse hardcore et on en fait qqchose de stylé,et ça abouti sur le néométal,c’est juste une avancée dans le style,du capitalisme anti ringard,on retourne sa veste sans arrêt,on suit le progrès et le rock à papa semble nul, et on se met à la musique électronique.
      C’est pas du revival,c’est de l’évolution.
      Et on a finit par inventer le net,qui a cultivé musicalement assez de gens pour cette culture ancienne réapparaisse.
      Internet c’est fin 90s et il aura suffit d’une demi décennie pour que les Strokes arrivent.
      Le rétro a commencé avec la mode,genre les stan smith qui remplacent les airmax,et la musique a emboité le pas et tout le monde s’est mis à porter des converse.Mais elle vont pas disparaitre,et il n’y aura pas de second revival,comme il n’y aura pas de revival cd parce qu’il n’a jamais disparu et il ne disparaitra jamais parce que le vinyle est pas à son niveau côté qualité et solidité,c’est les seules choses qui le sauvent,et c’est pour ça qu’il a été inventé.

      « Je ne trouve rien d’extraordinaire à voir un vinyle tourner. »

      C’est un détail qui compte quand il cesse d’être un détail parce qu’on on s’est vidé du reste,mentalité hippie qui voudrait par exemple que la zique s’écoute bien que sur son lit en ne faisant rien d’autre,en essayant de saisir les paroles,tu regardes la fille qui est avec toi et ensemble vous êtes en lien direct avec le disque qui est là bas à tourner, s’il est caché dans le tiroir cd, c’est plus pareil.
      à l’ancienne.la zique reprend sa vraie place dans le quotidien des gens.
      Celle qu’elle avait avant.
      Avant le graveur de cd.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*
*

partages