Ce report sur la trentième édition de la Route du Rock ne comporte aucune mention de galette-saucisse, ni de bière, ni d’expérience client, encore moins d’avis sur la propreté des toilettes. Le Fort de Saint-Père, c’est pas un Airbnb, bordel. Pour le reste, et très subjectivement, voici les 6 faits marquants du festival sur lesquels on vous laisse débattre dans votre tente ou le train du retour.

(C) Titouan Massé

 

Fontaines D.C., robinet d’eau tiède

Commençons par le pire. L’ennui. Le RAS. Le grand rien du tout. Des mecs lookés qui jouent le même morceau pendant une heure. Intensité ? Zéro. Charisme ? Zéro. Musicalité ? Zéro. JE NE COMPRENDS PAS L’ENGOUEMENT autour de ce groupe. Sûrement que je suis un putain de boomer. OK. Je vérifie quand même pour être sûr de quoi on parle. Google me dit que Fontaines D.C. est un groupe de punk. Je pouffe. Ma grand-mère était plus punk que ces types. Et paix à son âme.

 

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Big Beak>

Bordel, ce coquin de Geoff Barrow a salement grossi ! Je sais aussi de source sûre que les trois English de Beak> sont tellement râleurs qu’il faut les faire venir 24 heures avant le concert, histoire qu’ils dégazent tranquille leur mauvaise humeur avant de jouer. Ce fut sûrement le cas avant ce putain de concert. Ces mecs sont tellement forts. Pas besoin de jouer deux heures. Une seule leur suffit pour mettre la fessée aux oreilles de 4000 personnes. Ça secoue aussi l’âme, oui, merci. Krautrock is not dead. Du big Beak>.

 

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Ty comme à la maison (blague bretonne)

Le rock est un truc qui se joue depuis plus de soixante-dix ans avec des guitares et des amplis branchés trop forts. Avec, aussi, parfois, un mec au visage poupin et une voix cristalline derrière le micro. Ty Segall et sa bande ont donc joué encore une fois trop fort et c’était parfait. Tant pis pour les mélodies (on s’en fout, y a les albums pour ça), et gloire au Californien qui, comme il y a quatre ans ici même, a joué And, Goodnight. Rien que de l’écrire, j’ai des frissons. Je déconne pas. Tout ça me manquera terriblement quand je serai devenu sourd.

 

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Fat White Family, beau bordel

Jamais vu pareille entrée en scène, en trente ans de concert, parole de vieux croûton. Lias Saoudi, crâne rasé, torse nu, moulé dans un shorty beige, prend la place du frontman, écarte les bras, tandis que ses camarades font tourner un truc raide, basique et prêt à gronder, puis… descend dans la foule. Pas deux secondes. Pas une minute. Longtemps. Il traverse le public, psalmodie des borborygmes imbitables, s’effondre au sol, repart vers la scène, retourne dans la foule. Ce set est dingue tout de suite. Cintré, bordélique, PUNK (prends ça, Fontaines D.C.). Last but not least, les Fat White Family se sont trouvé des musiciens. Fini les branleurs en slip de l’édition de 2014, se vautrant dans la poussière, des rictus de défoncés en travers de la figure, efficace diversion à la pauvreté de leurs chansons. En 2022, les mecs jouent. C’est tendu, urgent, enlevé, haletant. Et givré aussi, donc. Soit le merveilleux dernier concert du festival. Qui n’aurait pas dû avoir lieu. Les Fat White Family ont remplacé les King Gizzard and the Lizard Wizard au pied levé. Sur le chemin du retour, l’algorithme de Spotify, qui n’en a rien à foutre de toutes ces salades, balance un morceau des Australiens. Je sourie. Et je pense à Lias Saoudi. Bravo, et merci, les mecs. Merci aussi à Priscilla, qui a insisté pour rester alors que je ne pensais qu’à sauter dans la navette après trois jours de festival et que moi, les punks, ouais, bon, ça va cinq minutes. « Me and my baby gonna touch the leather… »

 

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Kevin Morby, un pro chez les indés

J’ai d’abord cru que c’était Julien Doré qui débarquait sur scène, avec sa mise en pli et sa veste dorée à franges. Et puis dès les premières notes, non, c’était bien Kevin Morby. Un Texan pro comme le sont les ricains quand ils donnent un spectacle. Super musiciens. Super son. Quelques très beaux moments. Quelques très beaux morceaux. Carré du début à la fin, pas indé pour un sou. Seul bémol : on est un paquet à s’être aperçus que tu avais oublié de présenter ta choriste/guitariste, Kevin, quand tout le reste du backing-band a eu droit à ses applaudissements, amplement mérités. C’est moche.

 

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Baxter Dury, à pleurer

Baxter, ah ! Baxter ! 50 piges. Tu avais comme du dédain sur le visage, dans ton costume blanc un peu trop grand. Sur certains titres, tes musiciens en faisaient plus que toi. La chanteuse/claviériste en a fait plus que toi. À un moment, tu t’es énervé, tu nous as intimé de te donner notre odeur. Ça fait suer de le reconnaître, mais tu ne m’en as pas donné envie.

 

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En vrac

Geese, c’était bordélique et pas mal, parfois, on aurait dit du Springsteen, Wet Leg, bah j’ai tout raté sauf leur tube où tout le monde sautait en l’air, parce que j’interviewais le chanteur de Working Men’s Club, qui m’a rassuré sur les jeunes de 20 ans, Black Country, New Road, qui ne m’a pas rassuré sur les jeunes de 20 ans, et Wu-Lu, qui pour un mec d’aujourd’hui, joue comme quand j’avais 20 ans. Les nineties, quoi.

9 commentaires

  1. j’ai lu une vingtaine d’articles sur la route du rock en vingt ans,je sais toujours pas à quoi ressemble la zone du festival.
    changez rien les journalistes,c’est bientôt la fin pour vous.
    ça vaut pour tous les branques qui filment les concerts du premier rang.

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