Ne comptez pas sur nous pour refaire l’histoire. Tout le monde sait que le dernier grand de la chanson française, maintenant qu’Alain, Serge et quelques autres ont rejoint les paradis perdus, c’est bien lui.
À ses côtés, une nouvelle génération de musiciens talentueux, ambitieux, que Gonzaï défend déjà depuis plusieurs années. Bien plus qu’un simple hommage, cette soirée sera l’occasion de réunir pour la première fois celui qui a su réconcilier le rock, la variété, les synthés, Enzo Ferrari, les jukebox et un million de détails qui font l’essentiel avec ces jeunes garçons modernes qui tous, à leur façon, ont su prolonger le combat esthétique.
Quelques places sont encore disponibles à un prix défiant toute concurrence, dépêchez-vous d’envoyer un mail à desk@gonzai.com pour réserver votre ticket à 10 €. Pour le déroulé auto-promotionnel, c’est juste en-dessous ou en cliquant ici. Et juste un avant, une piqûre de rappel pour tous ceux qui se demandent encore ce qu’est vraiment une soirée Gonzaï. Le post-report de notre soirée de janvier devrait vous permettre d’y voir plus clair. Ou plus flou, question de taux d’alcoolémie.
CHRISTOPHE (PIANO SOLO)
http://www.christophe-lesite.com/
Après une tournée de plus de 90 dates en France et dans le monde, entouré de ses musiciens, l’artiste Christophe proposera ce soir un showcase exceptionnel parce qu’inédit en formation piano–voix. Cette nouvelle configuration scénique a vu le jour le 30 aout dernier, à l’occasion de l’ouverture du nouveau club parisien désigné par David Lynch, Le Silencio. L’artiste Christophe clôturera en beauté cette soirée qui lui rend hommage en reprenant non seulement ses chansons mythiques, mais aussi des titres moins connus, avec une magie et une émotion rare.
ALISTER (LIVE)
http://www.myspace.com/alistermusic
Dandy grandiose d’une époque un peu morose, Alister est à la chanson française ce que le soutien-gorge est aux femmes : indispensable. Auteur-(dé)compositeur autant fasciné par la Nationale 7 de Nino Ferrer que par les plages californiennes de Moroder, il tente depuis deux albums le merveilleux saut de l’ange au dessus du marasme franco-français. Parfois cynique – le côté Lou Reed – mais toujours mélodiste – le côté John Cale – le chanteur à problèmes prouvera ce soir qu’il marche dans les pas des anciens, de Christophe à Antoine en passant par Randy Newman. Le pro des fins de soirées pour jeunes hommes chics, c’est bien lui : aucun mal ne vous sera fait.
GUILLAUME FEDOU (LIVE)
http://www.myspace.com/guillaumefedou
À l’inverse des compagnies d’assurances, la chanson peut parfois aimer les accidents, les voix un peu bosselées et les mélodies écrites au stylo Bic puis tapotées sur deux octaves d’un Yamaha cuvée 1981. Ce beau laïus, c’est l’histoire de Guillaume Fédou, anti-chanteur de charme dont le premier album, « Action ou vérité », a permis à tous les garçons et les filles de son âge de danser sur un bout de jerk synthétique. Chantre des années SIDA, Guillaume Fédou peut également s’écouter comme le verso des chansons faussement engagées mais pas vraiment engageantes, comme la version lonely lover d’une génération en manque de caresses.
PHANTOM AND THE RAVENDOVE (LIVE)
http://www.myspace.com/phantomandtheravendove
Composé de rois-mages aux surnoms alambiqués (Phantom, Skid Vyk), le trio parisien écume la scène underground depuis plusieurs années. Sur les planches depuis son plus jeune âge en tant que comédien, le leader Phantom installe en concert une ambiance théâtrale entre glam et rock’n’roll ; ses chansons déroutantes ne demandent qu’à sortir de l’ombre. Mélange de pop noire et de chansons soyeuses où les violons sont un bel écrin à la voix d’écorché, la musique de ces esthètes n’est pas une voix sans issue.
3 commentaires
Arrivé en cours de Fetout tout nul, Alister toujours aussi vivant et Christophe…
Æh, tant mieux s’il ne nous rajeunit pas …
Donnez-moi encore 18 demi-queues de tignasse blanche bleue du ce crooner, le principal français de sa génération
en solo piano interprétant ses mélodies pour Plano Alto intérieur.
Piano sublimé, bluesy hommage à l’harmonica, discret roi mage à alain B. Vu de derrière gauche, perché comme un pif que je suis sur une rembarde métallique ad hoc, vue sur l’homme adossé au piano, d’abord à travers un rideau noir à la noix qu’un videur finit par ouvrir, rideau ouvert qui me délivre du continent noir, me livre merveilles de tourments aux chants planants du Christophe cru des années 2000, sublime comme à l’accoutumée.
Son chant, allié à ses prises de paroles cash de vieux assumé se souvenant des mélodies bluesy l’ayant bercé ado quan j’avais treize… quinze ans, alors vous imaginez… » parvient à mater quelques echantillons gueulards de trentenaires goguenards tentant par invectives de regler leurs comptes avec un père probabalement absent.
L’écoutant, es femmes fondent comme neige au soleil d’absolu, il n’y a pas qu’elles, because Christophe est à lui seul une sacré cause. Feu énergisant, ses paroles de bakélite datées de baise, son prompteur sur moniteur juché sur le piano avec paroles en corps 36 chandelles, tout cela vaut son pesant de petite éternité musicale.
il dit de lui-même qu’il a a parrfois l’impression de se trouver somnifère; Un spectacteur rétorque que des somnifères comme ça sont excitants.
Oui Eden à dents d’ivoire oui da des somnifères ça comme celui-ci valent 1000 mo(r)ts déléthères !
On eut droit aux Mots bleus et m^^^^^êeeemeuh à une « Aline » mouillée de yeaeeeaaah, à estourbir l’académie du sang neuf générationnel. Fouette-moi encore l’âme tranquille de tes chants d’Aquavita, Bella viqua, fais de moi ta bella vita, pensais-je remontant ensuite et sans logique, Velib fendant l’écume de raffinés soins palliatifs musicaux, vers ma butte chauve dans une nuit crème glacée de février, purée de moi hivernale.
Christophe ou la fureur de musichanter tout seul à seul qui rassasie – en partie du grand toutou-l’insatiable besoin de consolation de ceux venus l’écouter sans trop savoir autre chose que l’aura rarara médiatique-toc, petite houle sentimentale à soif d’idéal chanté plutôt que de hale. Secons souffle pour fin de soiréé d’hiver à réchauffer fée.
J’y étais sans y être :
C’est par un froid cru et sans feu doux que toute la Maroquinerie n’a fait qu’une chose : Attendre Christophe. Tout le monde était là pour lui, rien que pour lui et c’est tant mieux car ce n’est pas Alister ni Phantom qui aurait pu satisfaire mélomanes ce soir-là. Trop creux, trop convenu, trop french touch qui touche à tout sauf à de la vraie musique. Au moins, Guillaume Fedou et son postulat de « ringard décalé » joue carte sur tables, ça ne va pas casser des briques mais ça sera amusant…et ce fut le cas (mention spéciale pour ces covers (évidemment !) de Téléphone et Grauzone)…
Et puis Christophe :
Enfin, après une énième ritournelle à peine chantée comme savent si bien les faire nos nouveaux chanteurs français, Monsieur Bevilacqua est arrivé…Un homme, un piano, des chansons connus par tous et une nuit pénétrée tout à coup par quelque chose…un mélange de plaisir et de regret, de plaisir parce que c’est notre Christophe, qu’on le côtoie depuis mille lunes et qu’on aime son allure générale autant que ses compostions.
On aime sa petite voix qui s’envole, ses cheveux argent plaqués, ses binocles teintées, ses anecdotes, sa gouaille d’un autre temps, son « authenticité »…mais je dis « on » est là vient le regret.
Une certaine partie de la salle ayant jugé bon d’être anormalement ivre ou débile pour assister à ce concert et n’ayant rien eu d’autre à foutre que d’insulter ce chanteur ou que de parler pendant son récital.
Certes, ce n’était pas le Christophe de l’Olympia mais c’était lui tout de même, lui tout entier…
On ne peut pas être aveugle au point de ne pas apprécier son élégance, sa chaleur, sa bonhomie…quand il parle de ses héros d’enfance, bluesmans légendaires et qu’il se met à les mimer, guitare en mains, harmonica en bouche avec un anglais toujours autant approximatif…on ne peut pas ne pas être ému par son interprétation complètement à la ramasse des Mots Bleus, chanson qu’il chante maintenant comme le ferait un automate brisé…
On ne peut pas être bête au point de ne pas offrir le respect réservé à l’un des derniers patrons de la « chanson française », d’une chanson française qui avait encore un sens, où les textes ne s’embourbaient pas en cherchant à tout prix, la parodie, l’ironie, le mépris. Où les textes étaient chantés, pleurés, criés hey !
Bref, le plaisir d’avoir vu et entendu Christophe, le regret qu’il y en est qu’un seul en ce bas monde.
D.
Dédalus : mes souvenirs sont peut-être inexacts, mais il me semble que si du public parlait, ou plutôt répondait, pendant les passages où il discutait avec le public (un bon quart du concert), dès qu’il commençait à chanter, un silence respectueux s’imposait sans que nul n’ait besoin d’y aller de son « chhhhhhhht ».