Ce 13 avril, coincés dans les backstage enfumées, nul ne sait encore qui sera président de la République. Et pour vous le dire franchement, les artistes à l’affiche ce soir n’ont vraiment rien de normal. Les Wall of Death semblent exténués par l’enregistrement de leur premier disque aux États-Unis d’Amérique, la faute à une première session détruite par un incendie du studio des Black Angels. Les Anglais de The Oscillation ont joué la veille à Rennes, ils divaguent ce soir sur la politique française et l’élection probable de François Hollande. Visionnaires, les hippies… Quant aux héros de la soirée, Frustration, ils préparent un retour sur scène après plusieurs longs mois d’absence. À quelques semaines de la sortie de leur nouvel album – en septembre prochain chez Born Bad – les quadras tout en muscles s’apprêtent à enflammer une foule préalablement aspergée au Kérosène.
La suite, c’est une succession d’images qui racontent toutes la même histoire. Une nuit de perdition avec des rockeurs de tous âges souhaitant, l’espace d’un concert, oublier qu’ils existent en heurtant leurs carcasses sur les nouveaux hymnes de Frustration. Comme les images parlent toujours mieux que les mots et qu’on n’a pas vocation à vous gaver de publi-rédactionnel par l’entonnoir, la suite se passe de commentaire. Un dernier mot, quand même : « Putain, ça fait du bien. C’est pour ça qu’on monte sur scène. » Ça, c’est le chanteur de Frustration, dans les coulisses, qui entend la foule grondante exigeant un rappel. Elle en aura trois. Et le groupe, en dépit de son nom, servira du bonheur à la louche.
Vidéo : Xavier Reim
Crédit photo : François Grivelet