Un beau dimanche de morosité semi-pluvieuse, j’ai décidé de fuir la réalité le temps d’une journée pour me lancer dans le premier SNSM au monde : autrement dit le premier « Sean Nicholas Savage Marathon », soit l’analyse de la discographie du Canadien pendant huit longues heures (grosso merdo).

Qui dit dimanche dit jour du seigneur. Mon seigneur à moi pour la journée c’est Sean Nicholas Savage, objet-chantant-non-identifié signé chez Arbutus Records, le label DIY montréalais abritant également la chanteuse Grimes ou le groupe TOPS (les autres je connais pas). Auteur-compositeur-chanteur-musicien-poète-alien de 32 ans, Sean est à l’origine de treize albums depuis 2008, soit un album par an, minimum, deux en 2010. Alors non, Sean n’est pas connu (« Sean qui ? Sean Paul ? »), mais s’il était connu ça serait pour sa productivité épatante, voire flippante à ce niveau là (même si, oui, « à côté de King Gizzard par exemple c’est du pipi de chat », calme-toi me fais pas dire c’que j’ai pas dit), et pour son « varied musical style », comme ne nous l’apprend pas Wikipédia en fait, parce qu’on le savait déjà ça en ayant juste écouté quelques morceaux comme ça à la volée : et ouais on est hyper perspicace, qu’est-ce que tu veux.

Pour la pop, pour la science, et pour Frodon, j’ai décidé d’effectuer le premier SNSM au monde, autrement dit le premier « Sean Nicholas Savage Marathon ». Les règles sont simples :

13 albums, 136 titres, 7,5 heures (7 heures, 36 minutes et 44 secondes plus exactement)
Le bouton pause ne sera pressé qu’en cas de force majeure.
Début des hostilités : dès le réveil, à la première heure (ce fut aux alentours de 13h00, me juge pas)
Estimation de l’heure de fin : 21h00, on se laisse une petite marge d’erreur, sait-on jamais (si seulement j’avais su).

J’ai mon broc de café, j’ai mon bloc-note, j’ai les oreilles propres : on est bon.
C’est parti.

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AVERTISSEMENT/DISCLAIMER/TU TE CALMES J’AI DIT

Avant que tu ne cries au blasphème (parce que je te vois déjà venir gros comme un camion) : cet article ne fait en aucun cas office de critique ou encore de review académique (car il y aurait TANT à dire). Il ne s’agit ici que d’un aperçu d’une expérience sociale et musicale innocente, que d’une anecdote sympatoche truffée d’un humour potache et d’interprétations très certainement erronées, lol.

***

« Summer 5000 » : l’album qui n’existe pas.

Ça commence bien. J’ai beau checker chaque plateforme de streaming musical et passer tout l’internet au peigne fin, seuls deux titres rescapés se planquent sur Youtube. Quid des autres ? Dieu seul le sait.

Je commence l’aventure joyeusement avec Bye, Bye, Bye (ce qui est quand même le comble, comble, comble) où Sean chantonne « Fun fun fun » et où je ne fais qu’acquiescer. Plus perplexe sur She’s the Sun, parce qu’en plus de le répéter à tue-tête, Sean nous apprend que « She’s the sun and the only one ». Sauf que, spoiler alert, après cette chanson, on en a quand même eu douze albums de déclarations d’amour, et je doute qu’elles aient toutes été destinées à cette même personne solaire…Tu te serais pas un peu foutu de notre gueule Sean ?

« Spread Free Like A Butterfly » : le verre à moitié plein ?

Comme ce n’est encore que le début, et comme je suis hyper committed et professionnelle dans ma démarche, je me concentre sur les paroles. De quoi il nous parle en fait, Sean ? Pour vous, en exclu, la compilation des phrases qui cumulées font l’effet d’un tesson de bouteille dans le coeur :

« I don’t want my children to be like me (…) » (Grandson)
« I wish I never had a dream ‘cause dreamers die hard » (Dreamers Die Hard)
« You broke my heart » (Rain in MY brain)
« Even if you don’t want me now, I want you
Even if you don’t see me now, I see you
Even if you don’t love me now, I love you. » (Picturebook)

Bonne ambiance. En dix minutes le mec a déjà abordé le thème de la dépression héréditaire, du temps qui passe, de la brutalité de la réalité en passant par la mort des rêves, pour finir sur l’amour non réciproque, le tout sur des airs de pop-folk accoustico-nonchalante ou sur des ballades aériennes où résonnent des « papapa » et des « lalala » en toute impunité. Y’a à peine quinze minutes on chantait « Fun fun fun » tous ensemble, je saurais pas te dire où et quand ça a vrillé. Et on n’est pas au bout de nos peines :

« You’d only love me if I had a heart » (Movie Star)
ou encore « You were all I had but now you’re gone. » (My Girl)

C’en est trop pour moi. Un fou rire nerveux dû au contraste production/paroles me prend à chaque nouvelle phrase de la lose. Ça va aller Sean… ça va aller. Bref, la suite et fin de l’album continue sur la même lancée : des paroles moroses voire funèbres enrobées d’un glaçage musical sucré pour mieux faire passer la pilule (voire le suppositoire émotionnel là, carrément). Le grand leurre ! Le mec pourrait nous chanter que toute sa famille a péri dans d’atroces souffrances sur un air de biniou endiablé ça serait presque pareil. Je sais pas si c’est de l’extrême positivité ou du grand n’importe quoi, mais c’est très très fort, moi je trouve.

Il est 14h, l’heure de faire les comptes.

Nombre d’album : 2
Nombre de tasses de café : 5
Nombre de fou-rires : j’ai pas compté.
Nombre de coeurs brisés : au moins deux (le sien puis le mien aussi un peu maintenant du coup, bravo).

« Movin Up In Society » : le bluegrass qui rend fou.

On reste sur des paroles plutôt légères, du style « When you wished you would die », et sur des anecdotes rigolotes : « When I looked in your eyes and I saw the rest of our lives, there were only two knives bleeding in a Gemini heart » (Gemini Heart).

Je perds un peu de ma concentration. Je passe sûrement à côté de très belles métaphores, mais je peux pas remettre les chansons j’ai pas le time frère, j’ai un planning à respecter moi. Qu’entends-je ?! « Crazy people go away » (Crazy People). C’est pas très très gentil ça, Sean. Je te pensais plus tolérant.

Rowdy River Of Love : Ai-je bien entendu « I ate a racoon » ou commence-je à avoir des hallucinations auditives ?

Paradise O Paradise : Gros moment d’absence de ma part, j’avoue.

Movin’ Up In Society : Sean nous prêche ici des vérités pas forcément évidentes. Attention, concentration :
« Moving up in society can be hard when you started at the bottom.
Moving up in society can be hard when you’re born in the trash. »
Je te laisse méditer là-dessus.

My Girl : On n’a pas déjà passé une chanson qui s’appelait My Girl ? Ah si. Marrant tiens. Oh, un oiseau.

Je crois que je suis en hypoglycémie.

The Laughter of Bad Men : Alors que je mange des pois chiches à même le bocal sur de la poésie déclamée de manière un peu flippante, le refrain arrive à grand pas sur un air de comptine enfantine : « They’re sailing on the horizon down to the city… and that’s where they’ll die ».

En tout cas on pourra pas nier que Sean a le sens de la chute.

Récap :

14h45
3 albums
8 tasses de café
1 bocal de pois chiches
au moins 13 neurones grillés.

Je crois que je pourrais pas être plus perplexe. Et tu sais pas ce qui t’attend ma pauvre (oui je me parle à moi-même, tu vas faire quoi ?).

« Mutual Feelings of Respect And Admiration » : le groove de Noël (je suis en roue libre).

Là, c’est la prise de conscience, la prise de confiance : Sean sort le grand jeu. Sans transition on se retrouve dans un décor requinquant aux notes disco et aux senteurs de l’hiver (j’entends des grelots moi). On se croirait presque dans la B.O. de Love Actually : et ouais, Sean a l’air bien plus heureux et plus apaisé, prêt à conquérir le monde. Il nous le dit lui même de manière on ne peut plus explicite : « I feel good tonight, everything is going to be alright and I’m gonna start living my life » (Disco Dancing). Je dodeline, d’abord de la tête, puis du corps, et enfin DE L’ÂME tellement ça pue le love et la joie de vivre dans mes oreilles. La fin du disque est un feu d’artifice : beaucoup de choses, beaucoup d’infos, je suis sortie de mon corps pendant un instant. J’ai réussi à faire un rapprochement avec David Guetta en plein milieu de Paint A Frown. Je crois que je sature. Ou alors c’est la techno-house lancinante de Only You qui m’a fait effet de lobotomie au troisième degré.

En tout cas ça se confirme et ça se dit bien fort (ça se danse, même, en ce qui me concerne) : Sean se réinvente, et Wikipédia avait bel et bien raison. Il se réinvente même au sein du même morceau parfois, j’te jure. Alors Respect et Admiration. 

« Tripple Midnight Karma » : le point de non retour.

TOUT SE RESSEMBLE JE N’SAIS PLUS COMMENT JE M’APPELLE POURQUOI JE FAIS ÇA DÉJÀ EN FAIT JPP VENEZ ME CHERCHER SVP HELP.

« Tripple Midgnight Karma » a des airs de techno-électro qui me turlupinent voire me donnent la migraine. Ou alors c’est ma douzième tasse de café qui me rend fébrile. Ou peut-être c’est parce que je vais bientôt entamer ma quatrième heure d’écoute statique et (plus ou moins) appliquée. Who knows ?

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Niveau paroles ça vole plus très haut, je dirais même que c’est un peu simpliste… Sean semble juste répéter trois phrases pendant tout le morceau. À chaque morceau. Bon okay, à ce niveau là je pense que je n’ai plus une once de pureté ni d’objectivité dans mon ressenti ou dans mes déclarations. Me serais-je lassée ? En fait je me rends compte que je comprends rien à ce qu’il raconte là Sean. Sean a décidé d’arrêter d’articuler. Ou alors ma zone de Broca a décidé d’arrêter les frais. J’en ai profité pour faire ma vaisselle. Entre deux casseroles, je reprends possession de mon cortex cervical pendant quelques secondes pour entendre Sean me murmurer (me crier dessus ?) « Keep on living, keep on believing » (The Natural Rhythm).

Je fais mes calculs, pour me rendre compte que j’en suis même pas à la moitié, de mon marathon débile. Et j’ai jamais été très bonne en endurance.

« Won Ton Jaz » : l’album de la bipolarité.

16:04 : Allez, on repart du bon pied.
16:05 : Je suis pleine d’espoir.
16:06 : J’en ai marre.
16:07 : Je convulse.
16:08 : En fait ça va c’est cool.
16:09 : Ce qui est difficile à vivre en fait c’est que Sean a la pêche, mais moi je l’ai plus.
16:11 : Je reprends du poil de la bête le temps de 3 minutes 28 sur True Love. Sean me dit que l’amour est au bout de mes doigts en plus. Je n’y vois une allusion sexuelle que maintenant.
16:15 : J’ai mal aux oreilles (j’ai l’ouïe fragile).
16:16 : Est-ce qu’on peut mourir de bruit ?
16:17 : Il fait quoi Sean en ce moment tu crois ?
16:18 : « Sean ». « Sean ». « Sean ». « Sean ? ».
16:19 : « Shun ». « Cheune ? ». « Chaune ». Ce prénom n’a aucun sens en fait.
16:22 : Sheune je t’aime
16:24 : mais j’ai aussi violemment envie de t’enfoncer ta tête dans la boîte à rythme.
16:25 : « I don’t wanna be ennemies baby, I wanna be friends with you » (Peace Man).

Merde, Sean lit dans les pensées.

16:27 : Hé, tu crois qu’il se souvient de TOUTES ses chansons ?
16:28 : What am I doing with ma life ?
16:29 : BOOOOORN IN THE USAAAAA
16:29:04 : Pardon.
16:30 : Ça veut dire quoi Won Ton Jaz en fait ?
16:31 : « un Wonton est un ravioli courant dans la cuisine chinoise »
16:32 : …
16:33 : Je n’sais pas, je n’sais plus.
16:35 : Il était pas mal en fait cet album.

« Flamingo » : le moment où j’ai vraiment songé à faire une sieste.

Toute cette musique m’a épuisée. Quel dimanche éreintant. J’envisage vraiment le sacrifice d’un album pour faire un somme, recharger les batteries. À ce moment là, Sean me dit texto « I don’t mind » (Days Go By). Il est quand même pas embêtant.

« J’ai envie de me lover au coin du feu (ou des plaques à induction, faute de moyen). »

Puis finalement l’album me tient éveillée. J’ai l’impression d’entendre encore un « nouveau son ». Même essence, mais enveloppe différente encore une fois. Je détecte un truc beaucoup plus minimaliste, sans artifice, qui me plaît vachement. Sean me re-séduit. Je sais pas si c’est parce que le soleil s’est couché ou si c’est parce que je viens de manger des clémentines, mais je sens des vibes hivernales et j’ai juste envie de me lover au coin du feu (ou des plaques à induction, faute de moyen). Hein ? Pardon ? Vous avez dit quelque chose ? Mon esprit vagabonde paisiblement comme un poisson dans une rivière d’étoiles lors d’une nuit montagneuse (?). C’est comme s’enrober de miel chaud : doux et sucré. (??)

J’te jure, j’ai rien pris.

« Other Life » : suis-je morte ?

J’émerge sur du Cindy Lauper. Ah non mince. Ose me dire que She Looks Like You n’a pas un peu de True Colors dans le mur porteur ? Beauté, mélancolie, années 80 (j’ai décidé de fonctionner par mot-clés à partir de maintenant).

« Other Life » est l’album du love. Ou l’album du dodo, tu choisis selon ta situation amoureuse. Chin chin réapparaît (le titre est sur 2 albums ?) et me redonne un coup de fouet dans ma gueule. Je revis. Je ne suis qu’amour et sérénité. Chaque morceau me met dans un repos méditatif très agréable. J’en flotterai presque sur mon marc de café. Peut-être que je suis endormie en fait, je saurais même pas te dire. 

« Bermuda Waterfall » : le triangle de la honte.

Après ma NDE, et après m’être brûlée la langue avec mon roïbos (oui parce que après 18h tu vois je bois plus de café sinon je dors pas de la nuit, comment ça c’est pas intéressant ?), je découvre dans ce neuvième album un son aux touches tropicales. Et c’est seulement au bout de vingt bonnes minutes que je finis par faire le lien, que je me rends compte de mon erreur (ou plutôt de ma bêtise) : le titre de l’album (qui m’avait quand même laissée très perplexe) n’a en fait (évidemment) rien à voir avec le pantalon court, comme je l’avais projeté, mais il s’agit bel et bien ici de l’archipel caribéen que l’on connait tous. En effet j’avais du mal à comprendre comment on pouvait faire une cascade de bermudas…

Je suis vraiment trop con.

Passons. Même si j’en ai carrément marre, j’arrive quand même encore à apprécier avec sincérité un bon nombre de chansons : Sean est vraiment super fort pour réussir à me surprendre encore et toujours. Je suis surprise d’être encore surprenue. Surprendue. Allô ? Oui bonjour, je cherche mes mots, ma vitalité, et une partie de mon âme. Je suis un horcruxe. Merci.

« Other Death » : achevez-moi.

Ça fait six heures. Je vais devenir folle. C’est la fin.
Je suis vidée.
J’arrête.
BLANK.

Bon, c’est pas si grave. Ce fut une belle expérience, on aura quand même effectué un bon bout de chemin. Et quel chemin ! Semé d’embûches et d’autotune.

Après deux bonnes heures d’activités annexes sans grand intérêt, je me dis que c’est quand même con de pas être allée jusqu’au bout. Mais no way, je peux plus rester enfermée à écouter la voix de Sean là (qui brouille d’ailleurs toutes les autres dans ma tête, ça va plus, on s’entend plus devenir fou). Quand soudain, l’éclair de génie : je vais le finir ce marathon putain. Je vais l’emmener en ballade avec moi, Sean (ce que j’aurais peut-être dû faire depuis le début en fait…) ! Alors j’enfile ma plus belle brassière de sport façon gigot ficelé et mes plus belles baskets moches, et c’est ainsi qu’aux alentours de 21h00, le marathon se transforme en footing nocturne.

Gros retournement de situation, tu l’avais pas vue venir celle-là hein ?

« Magnificent Fist » : la triche.

Je me permets de faire l’impasse… parce que cet album je le connais déjà quasi par coeur en fait. Et il est génial ! Incroyable ! Du jamais vu ! C’est validé par la prod’. Je recommande même comme cadeau de Noël pour un oncle ou une tante mélomane qui a beaucoup de second degré. Objectivité et suivi du protocole niveau -1000, mais bon ça fera l’affaire. J’ai pas envie de trop traîner ; je sens que tu toi aussi tu en as marre. 

« Yummycoma » : never give up.

On est début décembre mais il fait bon (on parlera du réchauffement climatique la prochaine fois, pas le temps). Les décorations de Noël sont montées rue Lamarck et l’ambiance visuelle se prête entièrement à l’ambiance musicale. J’ai des ailes sur Upon the Surf puis un point de coté sur Livin It Up, je claudique sur Lifestyle et je me paume dans les rues de Montmartre sur Opposing Truths. C’est dingue quand même, le mec trouve encore des trucs à dire après une bonne centaine de chansons. J’arrive au Sacré-Coeur sur l’intro de Prairie Days. J’ai un peu envie de vomir sur It’s Our Times : j’ai dû monter les marches trop vite, ou alors est-ce le vertige d’assister à un tel génie musical ? Fallait-il seulement prendre un peu de hauteur (dans tous les sens du terme) pour vraiment l’apprécier d’ailleurs, ce génie musical ? On se réservera de tomber dans les pommes sur Yummycoma, le jeu de mots n’en vaut sûrement pas la chandelle.

La spontanéité s’est emparée de moi : je rentre dans la basilique et la voix de Sean m’apparait soudainement comme celle d’un ange qui me susurrerait dedans l’oreille. Serais-je en plein délire mystique ? Je m’assois sur un banc de prière pendant Bum Spiritual (coïncidence ?), des nonnes en uniforme distribuent ce qui s’apparente à des livres de prières (ou des flyers pour le prochain concert de punk dans le coin, on sait pas) et l’orgue de The Last Emperor semble totalement approprié sous la nef de l’église. J’ai l’impression que d’un moment à l’autre, bonnes soeurs, visiteurs, prêcheurs et pécheurs vont tous se lever et se mettre à danser et chanter à la Sister Act.

Je lis inscrit au-dessus de l’autel Sacratissimo Cordi Jesu Gallia poenitens et devota et gratia : « au Sacré-Cœur de Jésus, la France, pénitente, fervente et reconnaissante » (j’ai fait latin LV2) (ou LM1 plutôt) (je te laisse réfléchir). La France je sais pas, mais Jackie, fervente et reconnaissance, ce soir ouais ça c’est sûr. Sean est un peu mon sauveur à moi.

Sur ce, je décide de m’envoler gaiment du lieu sacré et je sors de l’église sur Call of the Wind pour rejoindre un vent frisquet : CQFD.

« Screamo » : La révélation.

Je vivais la meilleure balade romantique avec moi-même quand le fameux relou du soir, fidèle au poste, a voulu s’interposer entre Sean et moi. Je le rembarre gentiment, rien ne peut faire basculer mon humeur. Sean me protège.

Il est 22h00, J’arrive dans mon quartier de Guy Môquet sur Dreamo : l’avenue de Saint-Ouen ne m’a jamais paru aussi festive et paisible à la fois. Je suis à deux doigts de faire une Billy Elliot (ou une Frances Ha selon les références) et de descendre le boulevard à sauts de biche avec accompagnement musical imaginaire. On va se la jouer soft, je me contente d’une démarche à la Saturday Night Fever pour ce soir.

Je franchis le seuil de mon appart sur le début de Moonlight Lambada : la fête n’est pas finie. J’emmène Sean avec moi sous la douche. Je sais pas si c’est la musique, la journée, le footing ou les endorphines, mais c’est une des meilleures douches de ma vie. La musique s’arrête alors que le shampoing coule encore sur mes épaules (et sur mon corps entièrement musclé et sec). Soudain, le silence. J’en ai rêvé moult fois de ce silence, mais à ce moment là j’aurais aimé qu’il n’arrive jamais. C’est la fin, la vraie cette fois. Je sors de la douche, encore toute pleine d’émotion, et je me dis que c’est peut-être ça la morale de l’histoire. J’irai pas jusqu’à dire qu’il faut jamais abandonner, ou qu’il faut toujours aller au bout de ce qu’on entreprend (faut pas déconner non plus), mais je dirais plutôt que nos humeurs (ou du moins la mienne) sont indubitativement changeantes et imprévisibles.

« Fais comme Sean, fais c’que tu veux quand tu veux, fais du disco si t’as envie de faire du disco, te mets pas de barrières. »

Pour autant c’est con de se faire souffrir quand on n’a pas l’envie. Disons que les choses qui doivent être couleront d’elles-mêmes, pas forcément comme on l’avait prévu, mais avec une sensation de pure magie, d’épiphanie véritable à chaque pas ou à chaque imprévu, à chaque improvisation. Fais comme Sean, fais c’que tu veux quand tu veux, fais du disco si t’as envie de faire du disco, fais de la techno si t’as envie de faire de la techno, te mets pas de barrières, te mets pas de règles, réfléchis pas trop… et ton coeur se chargera du reste. Je répète : fais c’que tu veux en fait, et bats-toi les couilles du reste. On peut trouver de la beauté dans n’importe quoi et n’importe où, à ce niveau là le travail n’est plus dans la fabrication des choses mais dans la façon de les recevoir.

Morale approximative.
Tout ça pour ça.

Et puis y’aura toujours un connard comme moi pour apprécier ce que tu fais au point d’en sacrifier son dimanche.

Nombre d’albums : 13 (plus ou moins)
Nombre de boissons chaudes : 2778988
Nombre d’apparitions divines : 1
Nombre d’épiphanies : 1
Nombre de morales bidon : 1
Nombre de calories brûlées : lol
Nombre de regrets : 0
Nombre d’amour inconditionnel : 1.

6 commentaires

  1. ooola on se calme!!!!!! la France est alsacienne!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!oooola!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!utilisez les bougies Bosch et votre moteur crachera des flans!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

  2. j’ai vu en 2013 Sean Nicholas Savage ,son concert etais genial c’etais en 1er partie d’un concert de mac de marco ,lui par contre mac de machin je me suis fais chier durant son concert ,je ne comprend vraiment pas le buzz autour de ce mec

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