Miss Americana, le nouveau documentaire Netflix sur Taylor Swift est franchement pas trop mal. Car Dieu sait que j’ai l’universalité du bon goût, de ce qui est bien et ce qui est à chier. Après l’inconvaincant Nasty Cherry : I’m With the Band, j’étais curieuse de voir ce que la plateforme de streaming qui fait « tou-doum » allait nous proposer.
On est d’accord que les reviews de films c’est comme les reviews de concerts, c’est chiant. Soit t’as envie de mater le film et donc tu le regardes, soit t’as pas envie de voir ledit film et donc a priori tu t’en bats les couilles de lire un papier sur un truc que t’as pas vu. J’appelle ça le paradoxe Télérama, ou encore la Loi de la subjectivité consensuelle infondée.
Mais imaginons la situation suivante (plutôt insoutenable si tu veux mon avis) : tu l’as vu, le docu sur Tay-Tay et t’as une folle envie de tergiverser pendant des heures sur la chicane ‘octogone’ Taylor against Kanye (plus épineuse encore que le conflit israelo-palestinien) à la pause café. Mais malheur, aucun de tes collègues n’a vu le docu, et Karine du marketing ose te dire que tu « vis encore dans le passé, Jérôme ». Elle n’a pas tort. Autre cas de figure : tu as une folle envie de débattre avec tes amis sur le sujets de dissert’ préféré des Français, à savoir : c’est quoi, in fine, ce ‘quelque chose de Tennessee » dont parlait Johnny ? Mais tes potes s’en foutent eux, ils préfèrent parler du coronavirus, ou pire, des Balkany. Eh bien rassure-toi, je suis là pour revenir avec toi (par le biais de cette discussion unilatérale) sur ce que le documentaire nous apprend. Ou plutôt nous rappelle. Je dis nous mais c’est surtout moi en fait, parce que faut croire que je suis un peu con parfois. Dieu que cette intro est longue.
Petit 1, les célébrités sont des êtres humains
BTS serrurerie spécialité enfonçage de porte ouvertes. Ça peut paraître évident dit comme ça, mais peut-être qu’on l’oublie trop facilement. Alors oui Taylor rit, Taylor pleure, Taylor pète (scène non montrée dans le documentaire), Taylor a des coups de mou parfois. Elle a des angoisses, une estime d’elle-même chancelante ou encore des « conceptions de la vie parfois carrément erronées » nous dit-elle. Elle n’est pas non plus à l’abri de ses traumas tout pétés de la petite enfance qui lui reviennent en pleine gueule, elle aussi. Et c’est pas le fait d’être riche et célèbre qui arrange le bordel, loin de là. Avoir une horde de gens qui crient ton nom en bas de chez toi ou qui chialent leur mère quand ils te rencontrent c’est complètement claqué. Respect à ces gens dont c’est le quotidien. C’est tout con comme réflexion, on est loin de l’épiphanie, mais voilà, j’ai réappris qu’il y a avait des êtres-humains, et des êtres-humains pas si éloignés de moi, derrière ces concepts hologrammiques de stars de la pop. On pourrait même aller jusqu’à dire qu’ils seraient des humains pas plus cons que les autres. Mais je m’y risquerai pas, ça serait frôler la censure et m’attirer les foudres des puristes énervés (dont je fais partie au final, paradoxe, quand tu nous tiens). Et puis ce sont des êtres-humains qui bossent, surtout. Et qui bossent dur. On pourrait penser (moi la première) que c’est un job complètement pété d’être une star de la pop, que y’a aucun mérite à faire des tubes mainstream, que tout le travail (si travail il y a vraiment…) est mâché par des producers, des paroliers ou des compositeurs.
On oublie trop facilement que c’est pas si fastoche de chanter en dansant, par exemple, ou de faire un solo de cornemuse.
Tout ce dont t’as besoin c’est de chanter à peu près juste et de savoir faire un bon lipdub en ayant de l’attitude (+ montrer ton cul si t’es une meuf). Et bah le docu m’a fait re-réaliser que non, que nenni, mensonges et calomnies. On oublie trop facilement que c’est pas si fastoche de chanter en dansant, par exemple, ou de faire un solo de cornemuse, et surtout de rendre un public complètement hystérique. Y’a du mérite ! Après c’est un peu aussi le principe même du Spectacle (avec un grand S) que de faire passer des trucs compliqués pour des trucs qui ne demandent aucun effort. Certes. C’est pour ça, je ne nous en veux pas de nous être fait avoir par la magie du show. Qui n’a jamais eu une réflexion complètement claquée, sans se rendre compte, du style : « Putain son dix-huitième salto était presque raté, le loser quoi » pendant un spectacle du Cirque du Soleil où les mecs se plient en cintre et font des trucs aberrants qui nécessitent au moins quatre réincarnations karmiques et vingt-huit heures de travail par jour ? C’est pour ça, je nous en veux pas vraiment. Mais peut-être on devrait fermer nos gueules parfois. Ce qui nous amène à mon point suivant.
Petit 2, la critique ça sert à rien en fait
Dixit la meuf qui écrit sur Gonzaï, lol. Je fais une critique de la critique, ça n’a aucun sens, laisse-moi tranquille. Je vais peut-être rajouter des petites subtilités à cette phrase choc ‘oulala mais qu’est-ce qu’elle raconte’. Le docu parle quand même du fait que T. Swift s’est fait fait démonter la gueule via les médias et et l’opinion publique. La meuf n’a jamais eu un mot de travers, n’a jamais fait de mal à personne, mais un torrent de critiques s’est abattu sur elle et le torrent s’est vite transformé en une rivière de haters puis en une mer de haine généralisée. Pourquoi ? Comment ? On sait pas vraiment. J’ai envie de dire que le combo ‘libre arbitre’ + ‘pouces opposables’ + ‘Twitter’ donne rarement un résultat sympa ni une explosion d’amour inconditionnel sur la toile. Là c’est le moment où je me confesse.
Tu vois, j’ai été la première à ne pas réussir à m’empêcher de critiquer, parfois avec véhémence, les artistes qui ne me touchaient pas, mais alors pas du tout, ou encore à me moquer de ceux qui ne correspondaient pas à ma conception (très personnelle et subjective) de l’ « Artiste » ou à mon idéal de personnalité publique. La déculpabilisation était plus ou moins la suivante :
1. Il/Elle s’en bat les couilles,
2. il/est est connu, riche et accompli/e
3. ÇA VA QUOI ME FAIS PAS CHIER J’AI L’DROIT ».
Grosse erreur. Grosse GROSSE erreur. Il serait dommage de penser que de telles pensées ou de telles paroles ne sont pas anodines et n’ont aucun impact dans la conscience collective. J’imagine qu’avoir ce genre de propos découle sûrement de certaines frustrations, dont celle de ne pas voir les artistes qui nous touchent vraiment au devant de la scène. Ça s’inscrit sûrement dans la croyance qu’il n’y aurait pas de place pour tout le monde, mais c’est peut-être un truc ‘ouroboroesque’ de penser d’une telle manière. Comme le dit si bien Laurent Baffie : « C’est pas l’un ou l’autre, connard», et il est plutôt évident que répandre de la haine ou de l’amertume envers un artiste ne fait pas remonter un autre dans la balance. Je suis sûre qu’il y’aurait de la place pour tout le monde, si l’humanité cessait de réfléchir comme si ça n’était pas le cas. Et ne pensez pas que je me mets pas dans le panier, il est clair que j’écris carrément ce papier pour me diriger dans cette belle direction noble qu’est l’amour de mon prochain. La critique, définie quand même dans tous les dictionnaires comme un ‘jugement’, est peut-être délétère, en plus d’être au final vaine et de créer des bad vibes dans l’univers. Pourquoi ne pas essayer de changer de paradigme et de créer une nouvelle matrice dans laquelle l’humanité n’évaluerait plus la création artistique, mais choisirait de simplement contempler les accomplissement des uns et des autres en se réjouissant de l’existence d’une telle diversité, et en créant une atmosphère propice aux développement de la conscience et de la pensée positive ? (J’ai beaucoup trop trainé dans le rayon « Développement personnel & ésotérisme » de la Fnac moi…). Ça ne veut pas dire que tout doit te toucher, ou que tu dois tout kiffer à mort, ou qu’on va te ligoter pour te forcer à écouter le dernier album de Taylor Swift en boucle juste parce que tu l’as pas démonté auprès de tes collègues. Ça veut juste dire qu’on respecte, même si on n’aime pas. Et on ferme sa gueule.
De plus, nous ne sommes pas en train de parler de gens qui mettent d’autres gens dans des chambres à gaz là (il est là, le point Godwin, je sais que tu l’attendais), on parle de gens qui grattent des guitares. J’ai envie de dire c’est bon, tout va bien : on est ok.
Petit 3, le féminisme…
Encore le féminisme, toujours le féminisme (mon point Godwin à moi). Car l’industrie musicale n’est pas épargnée niveau égalité, théorie du genre, et autres joyeusetés, on le sait déjà. J’ai tellement la flemme de rentrer dans le sujet tellement c’est la merde. Et puis je suis fatiguée de mon soliloque bullshito-philosophique du petit 2, donc comme y’a quelques phrases plutôt explicites dans le docu, je vais rien rajouter et t’inviter à netflixer ce soir pour te faire ton propre avis. Ou tu peux checker la chanson The Man de Taylor, c’est plutôt bien résumé. Voilà, merci, bonsoir.
Pour conclure, sauf si je suis tombée dans le panneau d’un documentaire de grande propagande, au final Taylor Swift c’est tout simplement un être humain essayant de faire de son mieux. Et qui évolue en plus. N’est-ce pas tout ce qu’on peut demander de l’humanité, au final ? Je n’aurais jamais cru que je défendrais un jour publiquement Taylor Swift, mais comme quoi, tout le monde évolue ici en fait. Manque plus que toi, du coup. Et venez, chiche, on évite de devoir passer par la case « mater un docu de 85 minutes » avant de pouvoir ressentir du respect et de la compassion envers un autre être-humain. Allez bisous.
PS : J’ai fait l’hypothèse que vous étiez tous des humains pas finis comme moi, mais peut-être qu’en fait je suis la seule à être une âme sous-développée. Dans ce cas là, pardonnez-moi le postulat de base et l’évidence des propos.
15 commentaires
Celebrating women mixes in Musikque ?
!nO! Pas L’Ananas de Royal Truxxxxx!
fuites pour ptiotes culottes
BTS Enfoncage de portes ouvertes reçu avec mention très bien.
Ta Taylor Te schwitte ?
Kama Sutra une vieille marque de label U.S!NON ?
Taylor Swift l’anorexic beauty musicalement c’est de la soupe bolino en clair de la merde en barre 24 carats
Ah ben toi tu n’as pas évolué apparemment ?justement ça n’est plus l’anorexique, elle s’est fait traiter sur les réseaux justement car elle a prit du poid, et du coup dans un sens tu n’es pas mieux que ceux qui l’ont traité car elle avait prit du poid, mais bon tu evolueras peut être un jour, tout comme elle a évolué et fait bouger les choses et le monde.
Aller schuss et bonne évolution à toi
et ignore la bouffe pour chiens de netflix, fais-toi chier sur la rareté, du sérieux, du qui reste , donne-toi du mal vraiment 😉
il va plus au CORA @ Vilnius, C fadé!
L’histoire d’une poupée Barby qui s’inquiète du regard des autres, passionnant….
Ou comment la vacuité attire le vide dans le tourbillon d’un trou noir.
Le story telling a de beaux jours devant lui, un peu grâce à vous.
My Stock Level = ZERO
Et évidement ce publireportage ne parle pas de musique
puisque la musique est devenu un simple support à phantasmes ou qui sert juste à satisfaire l’ego de certain.
Pauvre musique…
Ben tu l’as dit : y’a de la place à Télérama