DOMINIQUE A
Interview à emporter

Je n’ai absolument rien à foutre de Dominique A. Sa musique m’inspire la nécessité de cinq fruits et légumes par jour, soit un certain ennui teinté de politesse urbaine, quelque chose qu’on dit sans jamais le faire. Dit comme ça, c’est un peu rugueux. Un peu trivial même, de débuter ce papier sensé vous vanter les mérites d’un plan séquence de 20 minutes avec un chauve dans le cadre en débitant tout un tas de saloperies sur ce chanteur qui m’a toujours fait penser au bruit du ressac sur les plages de Normandie avec une femme moche qui se noierait au loin. Les histoires d’A finissant toujours mal, peu de chances que ma rencontre avec Dominique se termine autrement.
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LIMOUSINE
Les quatre salopards

Leur mission est certes moins héroïque que celle des bagnards de Robert Aldrich, mais ces quatre salopards creusent lentement un tunnel sous cette prison française qu’on appelle parfois la France lorsque celle-ci ne retient du jazz contemporain que les costards froissés et les soundtracks d’Eric Serra. Limousine ou l’histoire d’un manifeste esthétique qui coupe la chique et le souffle. Plongée en apnée dans leur grand blues.
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PACÔME THIELLEMENT
La séance d’Hip Gnose

Apocalypse, fin de l’Histoire et Révélation : 2012, la grande lessiveuse à majuscules. C’est le quatrième âge, celui où le taureau de la dharma ne tient plus que sur une patte. Quand j’ai rencontré Pacôme Thiellement, « Tous les chevaliers sauvages », son nouveau livre sur le rire, était sur le point de paraître. Je ne l’avais pas lu. Mystique débutant obnubilé par « Lost », j’avais trouvé un prophète à qui tirer la barbe pendant plus d’une heure afin d’exiger l’heure exacte de la fin du monde. Récit d’un martyr.
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JUDAH WARSKY
Interview

Un doigt en moins, le majeur, un disque de plus, solo, et pas des plus mineurs. Si le « Los » de Chicros a été supprimé quelque temps après sa naissance, Judah Warsky n’en reste pas moins un artiste pluriel. Et bien évidemment singulier. Voilà son premier album. Lancé de manière plutôt abrupte, ça reviendrait à peu près à la même chose que de décerner une victoire de la musique à Daniel Darc catégorie Révélation. « Painkillers & Alcohol » c’est pourtant bien le premier, celui où Judah Warsky devient son propre leader.
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HOORAY FOR EARTH
Hip(ster) hip(ppie) hourrah

Tour à tour hypnotique et complètement impersonnel, vulgairement mainstream et profondément indie dans son ADN, le premier album du new-yorkais cristallise en 40 minutes la pop synthétique telle que les nostalgiques des Beach Boys n’en écoute plus depuis l’industrialisation du préservatif. « True Loves » n’est d’ailleurs rien d’autre que ça : le gout d’une capote en plastique avec de l’amour à l’intérieur.
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OF MONTREAL
Bof Montreal

Of Montreal en onze albums, c’est onze constats identiques : Kevin Barnes côtoie le génie lorsqu’il a le moral dans les socquettes. Barnes, c’est un peu Bruce Willis dans Die Hard : il est extrêmement productif quand tout s’écroule autour de lui. Sa muse héroïne, c’est le Xanax. Du moins, c’était. Car à l’écoute de « Paralytic Stalks », il semblerait que Kevin se porte mieux. Devant l’ampleur de l’interrogation, Gonzaï a décidé de réaliser une interview. Juste pour savoir comment ça va.
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AIR, INTERVIEW
Safari dans la lune

Ecrire de Jean-Benoit Dunckel et Nicolas Godin qu’ils ne sont pas des « clients » faciles est une douce litote. Faut dire qu’assurer le service après vente de leurs disques façonnés comme des OVNIS pilotés à distance, c’est pas trop leur truc. Et jusque à la sortie cette semaine de cette bande son du « Voyage dans la lune » de Méliès, on avait pour ainsi dire perdu le contact avec les deux cosmonautes. On ne voulait plus vraiment être au courant d’Air.
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DOMINIQUE A
King Dom’

1er septembre 2009. 15h15. Brasserie Le Terminus Nord, en face de la Gare du Nord. Il fait un temps de chiotte mais il ne pleut pas dans mon cœur comme il pleut sur Paris, parce que je m’en vais interviewer Dominique A. Et il est comment « D.A. » ? Il est : « Cool ! » Oui, comme Fonzy.
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ALINE (EX YOUNG MICHELIN)
Interview sans concession

3 novembre 2011, j’ai rendez-vous avec deux membres du groupe Young Michelin, entre Issy (Jean Moulin) et Clamart. Autant dire : en province. Je ne sais pas pourquoi mais, sorti de Paris, j’ai comme des bouffées d’angoisse, et le SMS du leader d’Aline reçu la veille donne un sérieux coup de guarana à mon appli GPS intra-burnos. « Si tu viens en métro, tu prends la ligne 12 jusqu’à Marie d’Issy puis tu prends le bus (5 mn) et tu descends à l’arrêt Hôpital Percy. Appelle-moi quand t’es arrivé ». Clamart, c’est le bout du monde. Ça me laisse le temps de refaire l’histoire du groupe qui enregistre actuellement son premier disque avec Jean-Louis Piérot à la console. Encore vingt minutes de transport pas commun, c’est long.
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SALLIE FORD
Mustang Sally

Au commencement était la parole. La parole était une chanson, la chanson était une parole. Une histoire de femme ouvrière, tenant le rivet, assise sur le fuselage d’un appareil qui s’en irait bientôt pacifier le Pacifique. Le mythe de Rosie the Riveter venait de naître et, quelque part avec lui, celui de Sallie Ford.
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CALIN
Combat pour l’esthétique

Tout va bien. Il fait un temps superbe sur le Jura et l’express-tramway qui relie Lyon à Frankfurt croise quelques skieurs facétieux. J’admire leur bronzage et la blancheur de leurs sourires épanouis. Dans mes oreilles tourne l’interview que j’ai enregistré le matin-même avec les membres de Câlin, et moi-même je me sens merveilleusement bien.
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CHRIS TAYLOR
Ours (bi)polaire

La pudeur prend souvent des chemins détournés : se raconter des histoires semble parfois préférable au misérabilisme racoleur. Dans son premier album solo sous le nom CANT, Chris Taylor a voulu prêcher le faux pour enregistrer le vrai. Accompagné en studio par George Lewis Jr, il a pu en tirer une confession érudite mais limpide. Une honnêteté rodée à toutes épreuves, même (surtout) à celle de l’interview.
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PUBLICIST
Saturday Right Fever

En des temps pas si reculés que ça, la mouvance novo-discoïde avait, le temps de quelques albums, redonné des signes de vie. Impulsé par la clique Italians Do It Better, Zombie Zombie et les freaks anglais tout droit sortis du laboratoire DC Recordings, un revival en claquement de platform boots qui donnait même aux losers des airs de Travolta survoltés. Tout ça, c’était en 2007. Quatre ans plus tard, réécouter Chromatics s’avère aussi pénible qu’une partie de poker avec Teki Latex, et DC Recordings a mis la clef – de sol – sous la porte. La faute à qui ? A la crise, bien sûr. Quelque part, Bernard Madoff a tué le groove. Et le disco, fort logiquement, est redescendu à la cave.
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MA RENCONTRE AVEC dEUS
I Keep you close

8 juillet 1995, scène B des Eurockéennes, le concert de dEUS dure depuis une heure quand Tom Barman jette sa guitare au sol et file backstage… pour revenir quelques minutes plus tard : « Excusez-moi, je suis allé faire pipi… » On aurait plutôt penché pour une dispute avec un des musiciens, point de vue que pourraient confirmer les nombreux changements de line up qui allaient suivre. 30 octobre 2011, aftershow de dEUS à l’Aéronef de Lille, Tom Barman ne se souvient pas de cet épisode. « C’était il y a longtemps » rigole-t-il. Et il a raison. Seize ans, exactement. Sans (presque) jamais perdre la foi.
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JEAN-LOUIS MURAT
“Grand lièvre”

20 septembre 2011. 19h45. Hôtel Les Jardins du Marais, dans le 11e arrondissement de Paris. “ Il est beau quand même ” me lance l’attachée de presse alors qu’elle scotche tête la première dans le numéro des Inrocks de septembre/octobre 1991. “ Il est beau ” dit-elle, attendant l’écho d’un “ J’avoue ” alors qu’elle scrute la mine de triste sire tout en sourcils froncés style Ken le Survivant d’Auvergne de ce lover qu’est Jean-Louis Murat
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