Avec leur « Gros Disque », les Belges de GROS COEUR voient très gros

Derrière leur ganache d’authentiques stoners californiens, les Belges de GROS COEUR s’apprêtent à sortir ce qui ressemble à la meilleure blague de l’année. Mais en est-ce vraiment une ? Toujours est-il que ce jeune groupe s’apprête à débarquer en trombe dans le monde du rock francophone avec son premier album « Gros Disque », à paraître ce 6 octobre sur le label liégeois JauneOrange.

C’est un nouveau groupe haut en couleurs qui nous vient du pays clairement pas si plat que ça. En signant ce premier album, nommé comme une prophétie auto-réalisatrice, le jeune groupe fait preuve d’une générosité remarquable : d’abord, GROS COEUR a la délicatesse de ne proposer aucun titre dont la durée serait inférieure à cinq minutes, ce qui représente en 2023 un parti pris déjà radical. Et sur ces cinq morceaux king size à découvrir aux premiers jours de l’automne, le jeune groupe voltige au milieu d’un dédale d’influences : entre la nervosité britannique des débuts d’Arctic Monkeys et un rock psychédélique particulièrement exalté, GROS COEUR se permet même de cocher la case « tropicale » en incorporant, au milieu de cette avalanche de pédales d’effets, quelques congas et bongos dans la recette.

Dans la nouvelle tradition du rock québécois, le chant français est ici utilisé comme un instrument à part entière, éthéré et noyé sous un épais vortex instrumental. Cette richesse d’influences se traduit d’ailleurs dans le pedigree du groupe, puisque ses membres ont fait leurs armes entre le punk-rock d’Ada Oda et le drone metal de Wyatt E.

S’il était sorti vingt ans plus tôt, « Gros Disque » aurait donné lieu à de magnifiques visualisations de fractales sur Windows Media Player, le genre à partir directement en orbite dans l’infinie galaxie psychédélique. Sans toutefois verser dans cette nostalgie facile, reconnaissons surtout que ce « Gros Disque » s’accompagne de son lot de clips loufoques, du pastoral Monique et ses curieuses vaches à l’épopée de Dax, ode à la franche camaraderie sur fond de sous-titres colorés, entre Métal Hurlant, Wallace et Gromit et le Bioman des Inconnus. Peut-être une nouvelle grosse blague de nos amis belges, pour un premier album qui mérite d’être pris au sérieux.

Bref, ce « Gros Disque » a de quoi distribuer deux ou trois grosses claques bienvenues à ceux qui pensent avoir déjà tout vu et tout entendu du rock francophone. Et rien que pour ça, on leur prédit un gros score.

GROS COEUR // Gros Disque // JauneOrange, à paraître le 6 octobre
https://jauneorange.be/new/pre-order-gros-coeurs-debut-album-gros-disque