@Ida Dorthea

Et si comme moi (avant de recevoir un mail du label), vous ne connaissiez pas le groupe, voici une interview pour mieux cerner « l’identité musicale » et « l’univers » de Seppuku. 

Okay, le chapô est un peu mou. Qui écrit encore univers et identité musicale dans un article sur la musique en 2020 ?Gonzaï, visiblement. Mais nous, on met des guillemets, pour souligner le deuxième degré. Bref, on s’en fout, non ? On est là pour parler de Seppuku, formé en 2018, qui va sortir un EP de cinq morceaux (dont trois qui se ressemblent beaucoup et deux plutôt intéressantes) en février prochain. 2/5 donc, c’est presque la moyenne. Comme tout groupe qui se respecte, les Marseillais lâchent un premier un clip (ci-dessous) tourné avec un budget de 30 euros pour Weekenders, le « tube » de l’EP (là aussi on met des guillemets). Si vous aimez encore le Shoegaze en 2020, les chanteurs avec une voix monotone et la bedroom pop, alors Seppuku c’est un peu de l’héroïne gratuite sur une table basse achetée chez IKEA et prête à s’injecter dans vos veines. Sinon, ça sera juste un énième groupe d’indie-pop ennuyeux.

Déjà, pour qu’on situe, c’est qui Seppuku ?

On est 5, on vient tous de Marseille et on a joué dans pas mal de groupes ensemble, à Marseille puis à Paris (depuis 10 ans pour certains d’entre nous). Il y a David et Valentin aux guitares et voix, Lully aux synthés et voix, Angely à la basse et Maurel à la batterie. C’est un peu relou de faire l’historique de qui était dans quel groupe avec qui parce qu’il faudrait un tableau. Mais ce sont plutôt des formations de punk et de power pop, Departure Kids et Tomy & the Cougars notamment. David joue également dans Hofmann Family Blues Experience depuis 14 ans et a monté « Club Meth » avec Angely et Lucas Retraite.

Lully a un projet éponyme et le duo Dolce Vita, et trois d’entres nous ont joué (ou jouent) encore dans la Secte du FuturAvant le départ pour la grande ville, on avait un projet qui s’appelait Palm&Dub où il y avait 4 des 5 membres de Seppuku mais qui est mort trop tôt. On a quand même eu le temps de faire une tournée en Europe de l’Est et une cassette. Donc Seppuku, c’est un peu la renaissance et la mutation de ce projet.

« On prépare déjà l’album, 10 morceaux, tous les mêmes. »

Weekenders, c’est le titre qui ouvre l’EP. Pourquoi celui-ci ? 

C’est le morceau le plus évident et entrainant. C’est aussi le premier qu’on a écrit d’un effort commun. On est trois à composer, et d’habitude, on ramène des morceaux pratiquement finis. Mais là, on l’a écrit ensemble de A à Z. Ça parle de la vie nocturne et des gens qu’on y rencontre, c’est cathartique, car au moment de l’écriture on en avait un peu marre de tout ça. Par contre, maintenant qu’on ne peut plus, ça manque vraiment.

Faire des clips en 2020, ce n’est pas un peu chiant ? Vous n’avez jamais pensé à promouvoir votre musique d’une autre manière ?

On l’a fait en 2019 donc c’était encore cool. Mais non : c’est un plaisir de faire des clips avec nos potes, c’était un bon moment et on a bien mangé. Sinon pour promouvoir notre musique d’une manière différente, on y a déjà réfléchi, mais il n’y en a pas 1000 avec notre budget (30 euros de courses).

Le gâteau au chocolat à la fin de la vidéo a l’air un peu trop cuit… je me trompe ? (C’est meilleur mi-cuit, non ?)

Pour citer Napi qui l’a dégusté dans le clip : « c’était tarpin bon ». C’est un brownie, faut que ça se tienne mais en fait il était très fondant. Lully qui l’a fait lui-même t’invite à un « bake-off » de brownie, mais il s’attendait plutôt à avoir des questions sur la soupe.

Plus sérieusement, c’est quoi votre vision de la musique ? Et votre approche en ce qui concerne Seppuku ?

On a répété deux ans à la fac de Jussieu. En face, il y a une méchante crêperie et un O’Tacos. Maurel adore le triple viandes double sauce fromagère.

Je trouve l’EP assez monotone, et j’ai l’impression que chaque morceau se ressemble (un peu trop en fait). Far From Them et Weekenders sont top, mais les trois dernières sont assez similaires…

On est obsédé par l’idée des albums concept et on a composé l’EP pour faire partie d’un tout, donc c’est certainement ce qui te donne ce sentiment d’uniformité. Faut que ça se tienne comme pour un brownie. C’est surement une vision à l’ancienne du marché de la musique. On prépare déjà l’album, 10 morceaux, tous les mêmes.

L’EP de Seppuku sortira en février 2021 sur Si Moiré Disques. Et voici sa pochette.

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