Heureusement qu’un de ces larrons m’a fait passer le mot. Malgré toute ma bonne volonté, j’aurais eu bien du mal à tomber sur ces jeunes gens pas hasard. En effet, les artistes qui nous intéressent aujourd’hui sont planqués sur l’auto-label du groupe pop garage marseillais Departure Kids, sur lequel ils sortent dans les prochains jours « Anana$$ Split », une K7 commune. Encore de la bande ? Oui, et je ne fais pas exprès : c’est la crise, toutes les belles aventures sortent dans ce format.
Disons dès le départ : ces deux groupes n’ont rien à voir ensemble. Ce split est maladroit : d’un côté, Palm&Dub est une formation à guitares, synthés, voix anglophones et réverbérations. Godzilla Overkill, lui, est seul et fait de l’électro-cold-ableton en français. Pour autant, les deux entités sont aussi dures à associer qu’elles sont merveilleuses.
Point Éphémère vs rade à tiercé
Les gars de Palm&Dub ont tout pour mettre des branlées à des groupes signés chez Captured Tracks, lors de premières parties que leur musique leur promet. Il ne fait aucun doute que si ces jeunes gens enregistrent un vrai disque dans des conditions dignes, celui-ci fera l’unanimité. Parce qu’il faut dire ce qui est : leur face n’est pas « lo-fi », parce que ça sous-tendrait une maîtrise du propos. Elle a bel et bien été enregistrée et mixée par un enfant de 8 ans sourd.
Au contraire, Godzilla Overkill n’aura pas le droit à beaucoup plus d’honneurs que d’ouvrir pour des groupes comme Master Master Wait dans des caves glauques. Nettement plus virile que la partie de ses camarades, celle du garçon donne du côté d’une cold wave digitale, option gueule de bois weirdo. Moins talentueux – en l’état – mais franchement plus belliqueux, ses morceaux ressemblent à ce vieil alcoolo de 55 ans qui sort du PMU saoul en cherchant la baston : impulsifs et vraiment dangereux.
Entre des jeunes premiers du rock Point Éphémère trop branleurs pour assumer le job et un bedroom-thug des rades à tiercé phocéens, on ne sait trop que choisir. Une chose est sûre, malgré l’incohérence d’ensemble, on achètera cette foutue K7. Elle nous occupera en attendant un album couronné de succès d’une part et une rixe au Buzz de l’autre. Ou l’inverse ?