Écorché vif sous son costume de mariachi, Ryder The Eagle est l’auteur d’un des meilleurs albums de 2022 : « Follymoon », sorti en février, à écouter comme une photographie de son errance, entre amour et désamour sur fond d’harmonica. Rencontre avec un aigle blanc qui vit sans peur de se brûler les ailes.

Paris, un soir de mars. Les lumières s’éteignent sur la salle comble du Balajo. Une voix retentit et déclame un poème, pleurant le départ de l’être aimé après des années de vie commune. Soudain surgit Ryder, dans un somptueux costume de mariachi d’un blanc immaculé. Sur son dos, un grand aigle brodé couleur or. Pour l’heure suivante, il est comme en transe, seul sur scène, grimpant sur l’estrade, rampant au milieu du public, jetant dans les airs sa veste, sa lavallière cuivrée et sa chemise, découvrant un autre aigle tatoué au milieu de son torse. À la fin du concert, devant le tonnerre d’applaudissements, il s’installe sur le balcon de la salle et enchaîne quelques morceaux acoustiques à la guitare.

Quelques semaines plus tard, il joue à Bruxelles dans la petite salle d’Un Peu. Au milieu de la vingtaine de personnes qui compose le public (la cave est tout de même remplie), l’homme se déchaîne à nouveau, approchant son visage à quelques centimètres du visage des spectateurs pour chanter son divorce et sa peine. Il termine son spectacle en sueur, se perdant au milieu d’une vidéo d’un aigle volant entre deux montagnes, projetée sur le mur lourdement décoré.

Au terme d’une tournée de six mois pour son dernier album « Follymoon », entre Mexique, États-Unis, Canada et Europe, Ryder The Eagle a fini par se poser momentanément. Du repos, certes, bien mérité après cette tournée éprouvante où il a laissé quelques plumes. Mais aussi les prémices d’un nouveau projet et la sortie d’un clip, The End Looks Like Ten Shades of Dirty Baby Blue, dans lequel il troque son costume blanc comme linge pour celui du Zorro noir de jais.

Autour de deux jus détox dans un café parisien, on est revenus sur sa tournée et son magnifique album, le récit de sa follymoon, mot-valise de son invention définissant le chemin de rédemption post-divorce. Un voyage de noce inversé, en quelque sorte, où se mêlent errance, solitude, introspection, rêves brisés et idéal romantique mis à rude épreuve; et au milieu de tout ça, quelques reports de vols entre Mexico et Paris.

 

Ton dernier album « Follymoon » raconte ton divorce et ton deuil amoureux, dans un univers très marqué esthétiquement et narrativement. Comment as-tu fait évoluer ton personnage de Ryder dans cette direction?

C’est une évolution naturelle, je ne me suis pas dit « tiens, je vais le construire comme ça, rajouter ci ou ça ».  Quand j’ai créé Ryder, au départ c’était un personnage, mais en fait c’est juste moi. C’est un alter ego très peu fantasmé pour pouvoir écrire sur ma vie de manière brute et sans filtre, comme un journal intime. Au début j’étais amoureux, puis marié, donc ça a façonné mon premier EP « The Ride of Love ». Puis j’ai divorcé, et ça a continué de construire mon personnage, puisque c’est moi. C’est juste que j’ai utilisé l’énergie créatrice de ces moments dans quelque chose d’artistique, pour que ce soit moins dur à vivre. Et maintenant, en fait, le personnage me dépasse. Il y a des choses que j’ai vécues de manière intérieure, mais à travers ce personnage, ce que je ressentais a été démultiplié.

Pourtant, cet univers, cette image du cowboy solitaire qui chante ses déboires amoureux, toujours sur la route et sur la brèche émotionnellement, c’est un imaginaire très marqué.

On a l’impression que c’est hyper travaillé, mais en fait ce n’est pas du tout réfléchi, c’est juste mon état d’après le divorce, et comment je l’ai digéré. C’est parce que j’ai divorcé que je suis parti vivre au Mexique. C’est parce que j’étais au Mexique qu’est venu le costume de mariachi. Si j’étais parti en Autriche, j’aurais sûrement fait autrement. Je fais vraiment confiance à la manière dont les choses se font naturellement dans la vie, je m’inspire de tout ce qui me touche, sans essayer de trop penser le personnage.
C’est simplement une question de chemin de vie, et cet univers de cowboy solitaire est intemporel, ça évoque le chemin intérieur que l’on fait tous, en se perdant et se retrouvant en cours de route. Après, j’écris depuis cinq ans sur ce que je ressens, donc peut-être que l’ensemble est devenu suffisamment harmonieux pour avoir cet aspect très travaillé. Je pars de quelque chose de très sincère, je ne cherche pas de résultat, et j’essaie de lâcher prise sur tout le reste pour que les choses prennent leur forme naturelle et juste. Je vais au fond de ces émotions, parfois c’est un peu dur, mais c’est le seul moyen d’en faire quelque chose de vrai, et montrer aux gens qui traversent les mêmes choses qu’ils ne sont pas seuls. Parce que c’est ça le but de ce qu’on fait, au final.

Même quand je chantais l’amour de manière positive, il y avait quelque chose de cassé en moi dans ma manière de l’exprimer.

Est-ce que tu recherches d’une certaine manière ces expériences et ces émotions pour nourrir ton art, ou bien utilises-tu cet art comme catharsis ?

C’est une bonne question. Je pense que c’est un peu des deux, c’est comme l’histoire de la poule et de l’œuf. J’ai besoin de créer pour exprimer un mal-être, c’était déjà le cas quand tout allait bien. Même quand je chantais l’amour de manière positive, il y avait quelque chose de cassé en moi dans ma manière de l’exprimer. Donc c’est carrément cathartique. Je suis très sensible, et sans ça pour l’exprimer, je ne sais pas ce que je serais, ni ce que je ferais, mais ce ne serait pas très beau à voir. C’est comme une thérapie. D’un autre côté, j’ai aussi naturellement un élan vers l’aventure et l’inconnu, et je me laisse aller dans cette direction parce que ça me fait avancer, ça m’empêche de tomber dans la dépression, ça me donne l’énergie et le carburant pour mes chansons. J’aime beaucoup le mouvement, je me sens bien quand je voyage et quand je pars sur de nouvelles aventures, donc la route c’est une grosse inspiration aussi.

Maintenant que tu as plus de recul sur « Follymoon » et la tournée, quel regard portes-tu sur cet album ?

Plus le temps passe, plus l’album prend du sens, et plus je le digère. C’est souvent comme ça, je réalise plus tard pourquoi j’ai fait quelque chose, je décode l’énigme avec le temps. C’est assez magique, parce que ça vient de sentiments tellement profonds qu’on ne les comprend pas forcément tout de suite. Et je vois aussi l’effet qu’il a sur les gens. Je l’ai vraiment gerbé sans savoir quoi en penser, comme une photographie d’une période de ma vie, et maintenant je me dis que ça a vraiment du sens. Je ne me suis pas gouré en termes de sincérité, parce que ça résume vraiment mes trois dernières années.

Tu t’en éloignes un peu, aujourd’hui ?

Carrément. Je suis en train d’écrire et enregistrer des nouvelles chansons. Et je commence à prendre du recul et le voir de loin. C’est aussi la fin de la catharsis. Il y avait le fait de faire cet album, et le fait de le jouer devant les gens, voir leurs réactions dans la tournée. J’ai aussi ressenti beaucoup de changements, c’est une lente phase de transition, je suis dans la fin de la digestion de cet album, du divorce et de cette période. D’un point de vue personnel, j’ai fait beaucoup de chemin et j’ai besoin de passer à autre chose de très différent. Parce que je ne peux écrire que sur des choses en accord avec ce que je vis, et j’ai besoin d’actualiser tout ça, de prendre une nouvelle photo des nouveaux moments de ma vie.

Compte tenu du poids émotionnel de « Follymoon », est-ce que tu penses pouvoir toujours le jouer même lorsque ce sera vraiment du passé ?

Bien sûr. Je pense que je ne me sentirai jamais détaché de ces sentiments. Quand je chante, même si ma vie a changé et que je ne suis plus du tout le même, je ressens tout comme lorsque j’ai écrit les chansons. Mais je serais incapable de chanter avec distance en fait, ce ne serait pas sincère. Sur scène, quand je chante des chansons de l’EP d’avant la rupture, je revis l’émotion du moment. C’est juste que la vibe va changer dans les prochaines chansons, mais je n’oublierai jamais les chansons et l’état dans lequel j’étais quand je les ai écrites. Parce que si j’écris sur quelque chose, c’est que j’en suis imprégné et qu’à ce moment-là ça veut dire beaucoup.

Après six mois à faire ça tous les soirs, à être épuisé et à me flinguer la santé, je me rends compte que c’est juste moi.

En fait, tu ne mets aucune distance entre Ryder et toi.

Franchement, non. J’aimerais bien dire que oui, ce serait mieux pour ma santé mentale, mais je ne peux pas m’en dissocier. Au début, je croyais que le mec du clip de Follymoon qui chante en tenue de mariachi était un personnage, mais après six mois à faire ça tous les soirs, à être épuisé et à me flinguer la santé, je me rends compte que c’est juste moi. J’ai tout mis dans le projet, c’est vital. Et c’est épuisant, physiquement et émotionnellement, parce que je suis une éponge et je ressens quand ça fait écho sur les gens, je le vois dans les yeux, ça me nourrit mais ça m’épuise en même temps. Je le sens surtout sur les concerts en petit comité, où je ressens une connexion avec chaque personne. Sur scène, je me sens moi-même de la manière la plus brute possible, comme un petit qui chante devant sa glace dans sa chambre. On verra où ça mène, c’est un jeu dangereux avec ma santé physique et mentale, mais je sens que je suis sur la bonne voie artistiquement. Même si j’y laisse des plumes.

Justement, quel que soit la taille de la salle tu es complètement possédé en concert et tu as toute une mise en scène, tu sautes, tu danses, tu mimes, tu te roules par terre, tu as ton poème d’intro… Comment as-tu pensé ton spectacle ?

Comme je joue avec des backing tracks, je n’ai pas vraiment de liberté au niveau musical. Mais mon but, avec ce concert, était de raconter une histoire. C’était d’ailleurs plus simple de faire du storytelling pour le concert que pour l’album, même si je n’ai pas beaucoup préparé la tournée, car je n’avais que quelques jours avant de partir. Finalement, c’est en jouant sur scène que tout a pris du sens et s’est peaufiné, parce que plus je joue, plus je comprends l’histoire que je raconte, et plus j’ai d’idées pour la raconter. Mais certaines tiennent un peu du hasard, par exemple à la fin de American Dream je me tire une balle et je tombe au sol. J’enchaîne ensuite avec Dye On My Bike, un vieux morceau, et ce n’était pas conscient au moment où je l’ai fait mais finalement c’est une transition parfaite. C’est comme pour le poème d’introduction, j’ai eu l’idée au milieu d’un concert acoustique à Paris en novembre, et finalement j’ai réalisé que ce poème était une parfaite introduction au live.

Je préfère être imparfait dans une vérité qui me dépasse qu’être dans une perfection et tout contrôler.

Donc tu ne réfléchis pas vraiment à ce que tu vas faire ou comment tu vas le faire, mais tout finit par s’harmoniser ensemble ?

Plus jeune, j’avais tendance à être un peu control freak et à tout préparer pour que ce soit nickel. Maintenant, je me rends compte que ce n’est pas plus mal de faire un truc un peu à l’arrache au départ. Il y aura des erreurs, des choses qui ne fonctionnent pas, mais avec l’émotion que les gens renvoient et l’expérience en elle-même ça prendra une forme de plus en plus juste. L’esprit humain a un peu tendance à vouloir tout contrôler, alors que parfois il suffit de lâcher prise et laisser venir. Parfois ça ne vient pas, donc c’est un peu flippant comme démarche.
J’ai mis 32 ans à le comprendre, et je me bats encore contre ma tendance à vouloir tout contrôler par peur d’essayer. Surtout quand c’est ton art, c’est aussi toute ta valeur et toute ta vie qui sont en jeu. Pour la tournée, c’était flippant de partir avec si peu de préparation, mais je n’ai aucun regret. Ce n’est pas parfait, mais ça prend sens et voir que ça touche des gens, ça n’a pas de prix. Je préfère être imparfait dans une vérité qui me dépasse, qu’être dans une perfection et tout contrôler, mais sans aller plus loin.

Musicalement, tu vas dans des directions très différentes, country folk, polka à ta sauce, synthés pop…  Même dans ton parcours, tu es un Français qui vit au Mexique, avec un personnage tellement américain. C’est quoi le fil conducteur dans tout ça ?

En fait, le fil conducteur, c’est de trouver comment parler de ce qui t’habite. Et après, tout est relié, c’est juste qu’on cloisonne les choses dans nos esprits. Je mélange les genres, les instruments, les influences, j’ai du mal à définir mon style. Je raconte une histoire finalement assez banale de rupture amoureuse en dansant en costume de mariachi, mais tout est relié au-delà de tout ça. L’important, ce qui me touche, c’est ce qu’une personne va dire, sa manière d’approcher les choses, de les digérer, de les partager. Donc que je sois en mariachi ou en pompier, finalement, peu importe. Ce qui aurait été mauvais, c’est qu’il n’y ait pas de sens derrière ce choix, si j’avais choisi la tenue juste parce que c’est à la mode, ou pour une collaboration avec un designer de fou, ça n’aurait pas fait sens.

Mon costume, je le lave toutes les deux semaines, quand il pue vraiment et que c’est l’enfer de le porter. Ce serait trop cher de l’envoyer au pressing après chaque concert.

Justement, tu peux nous raconter l’histoire de ton costume ?

C’est vraiment lié à mon histoire avec le Mexique et à l’image du mariachi, du chanteur de rue qui chante son désamour de ville en ville. Ils portent un costume qui a pour eux une histoire, qui porte quelque chose de très fort symboliquement et émotionnellement. Et malgré le manque d’argent, ils achètent ce costume impeccable, qui va leur durer toute la vie et qui transcende leur état d’être humain lorsqu’ils l’enfilent. Quand ils jouent, ce n’est plus eux, c’est un symbole qui capte quelque chose d’artistique et d’émotionnel fort, qu’ils retranscrivent dans une forme de beauté un peu intemporelle.
Et ça m’a touché, ça faisait déjà un moment que je traversais les États-Unis en jouant dans la rue, avec mes backing tracks et une petite enceinte, comme un karaoké. J’avais un costard blanc que je mettais dès que je jouais. J’ai dormi plusieurs fois dans la rue mais j’avais toujours ce costard avec moi. J’aimais cette idée que malgré la dureté des choses, avec le costume sur scène, les gens s’imaginent autre chose, et moi aussi j’oubliais la réalité. Et donc ce costume, je me le suis fait faire sur mesure à Mexico, parce qu’ils doivent être parfaitement ajustés, j’ai choisi les broderies, les couleurs, l’aigle, etc. C’est ma peau, c’est très solennel, c’est comme si une responsabilité s’installait au moment où je l’enfile.

Question très pratique : sur scène, tu te roules par terre, tu rampes et tu grimpes un peu partout. Comment fais-tu pour que ton costume reste impeccable?

Il a l’air propre avec les lumières et parce qu’il attire l’œil en soi, mais en fait il est sale. Je le lave toutes les deux semaines, quand il pue vraiment et que c’est l’enfer de le porter. Ce serait trop cher de l’envoyer au pressing après chaque concert. Quand je suis en tournée, je n’ai rien d’autre, mon sac avec deux-trois habits, mon harmonica, mon iPod et mon costume. Je suis toujours habillé pareil depuis le début, et je finis par porter mon merch quand tout le reste est sale. Même mes santiags sont trouées.

Dans ton morceau American Dream tu racontes une histoire d’amour qui tombe à l’eau et dont tu questionnes l’authenticité, que tu compares au rêve américain. Qu’est-ce qu’il représente pour toi ?

Je ne me suis jamais posé la question. C’est tellement large, et ça guide tellement nos vies occidentales. C’est ancré en nous, c’est quasiment une religion culturelle. Mais à l’échelle de la relation que je raconte dans American Dream, c’est l’idée de la différence entre la poursuite d’un rêve pour sa qualité de rêve, et la réalité qui est parfois plus décevante. Et c’est la force qu’un rêve peut avoir sur la conduite de nos vies, comme c’est le cas avec le rêve américain qui est un idéal qu’on construit et qu’on suit de manière aveugle. C’est le besoin d’aller vers la perfection, de ne pas se contenter de quelque chose en demi-teinte.
On veut toujours aller vers quelque chose qui serait tout le temps parfait, alors qu’on sait très bien que tout est fait de haut et de bas. Et en amour c’est pareil, tu mets ton destin dans les mains d’une autre personne en croyant que tout va bien se passer, alors que tout le monde sait que ce ne sera pas le cas, mais on continue tous d’y croire. L’être humain raisonnable et raisonné, je ne pense pas que ça existe. On a beau l’analyser, s’en rendre compte, on continue d’y aller, c’est comme un bug.

Dans beaucoup de tes morceaux, outre l’amour et le romantisme, la mort est très présente, que ce soit dans American Dream où tu te tires une balle dans la tête, ou quand tu te faisais porter en cortège funèbre pour The End Looks Like Ten Shades Of Dirty Baby Blue. Quelle est la place de la mort dans ta musique ?

Je n’y ai jamais pensé… quand j’écris une chanson, je ressens un truc très brûlant, que j’ai besoin d’exprimer. Des fois le fait de mourir sur scène, ou de chanter que je vais mourir par amour, c’est une manière de mettre en scène le fait que ça me consume vraiment. Je ressens des sentiments tellement forts que j’ai l’impression qu’il n’y a pas de plafond, donc l’idée de la mort permet d’y mettre une fin, de tirer le rideau. Et j’ai toujours eu une manière extrême de faire les choses, dans l’amour je suis très romantique, mais quand je suis dans des phases sombres c’est intense aussi.
Je pense que j’ai besoin de la mort comme concept, parce que l’amour est tellement fort qu’il n’y a qu’elle qui soit assez forte pour contrebalancer ma manière de ressentir l’amour. J’ai ce truc de tout ressentir de manière hyper solennelle. Parce que je suis imprégné d’un idéal romantique, qui remplit un vide en moi depuis toujours. Mais ce n’est pas l’idéal romantique en lui-même qui est intéressant, c’est surtout ce que j’ai trouvé à tel moment de ma vie pour remplir ce vide. Et c’est ma seule manière de gérer ces émotions-là, c’est trop grand et trop fort pour mon petit corps, donc j’en fais quelque chose de grand à l’extérieur.

Avec le temps et les expériences, cet idéal romantique s’est fissuré ?

Avant, j’étais accroché à l’idéal de l’amour, de trouver une personne pour toujours, et cet idéal est mort. Par contre, maintenant, mon idéal romantique est de tout transformer en beauté, et celui-ci est plus vivant que jamais. Je réalise que je m’accroche à des choses qui sont vouées à mourir, mais l’important n’est pas là. L’idée, c’est de le magnifier et le partager avec les autres, créer une deuxième réalité par l’art qui nous permet de vivre les choses plus intensément que ce que la vie nous permet de vivre. Et là, c’est le cas : je pars d’une histoire banale de divorce sans savoir où j’allais quand j’écrivais les premières chansons, qui maintenant me donne foi par ce qu’elle est devenue. Donc je reste dans l’amour, mais un amour large et de toute chose, et j’y crois. Je suis en plein dedans, j’apprends et je découvre. Mais en fait c’est normal, c’est la vie : c’est juste apprendre à se connaître pour être moins victime de soi-même.

Ryder The Eagle // « Follymoon »

 

1 commentaire

Répondre à decius Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*
*

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

partages