En pleine déconfiture générale, alors que les contours du foutur sont aussi flous que ce pauvre Robin Williams dans Harry dans tous ses états et que le marathon des festivals de l’été devrait davantage s’apparenter à un sprint concentrique d’ultra proximité pour carencés en vitamine D qu’à la déglingue en Birkenstock habituelle, Rest In Gale a eu la bonne idée de clipper Crystal Harvest. Un titre sur le thème de « la fête obscure », issu de l’EP God Bless Jacob 2.

Souvenez-vous, on vous parlait déjà il y a deux ans de ces faux garageux de Romainville (93) qui avaient trouvé « un plan pour enregistrer à Oxford dans le studio de Brian Eno mais qui finalement ont juste été logés dans le cottage de son ex-femme ». Depuis, ils n’ont jamais cessé de faire suinter les caves de Paris ou PMU du Berry à coups d’hymnes psyché kaléidoscopiques, marquants comme une tatane de tambourin bien sentie dans les parties, entre blues cramé, proto-punk névrotique et dingueries incantatoires à la Arthur Brown. Un rock vintage et pourtant pas OK Boomer pour un kopeck, qui prend tout son sens sur scène, au cours de shows aussi humides que stoogiens se terminant invariablement par terre dans la fosse ou au plafond (les deux, souvent), voire sur les épaules du Villejuif Underground et vice versa.

C’est à ce temps qu’on avait presque oublié (celui où on pouvait encore voir des concerts en se postillonnant des pintes à 8 euros les uns sur les autres), que nous ramène ce clip cinéphile, entre le sous-sol de l’International, Massacre à la tronçonneuse et le skate-park de Chelles. À regarder en boucle jusqu’à l’hypothétique déconfinement du 93, et en attendant la sortie d’un vinyle de Rest In Gale pour le Disquaire Day, puis de son premier album prévu pour la rentrée, chez Jarane (Fleuves Noirs, VI!VI!VI!, La Chasse…).

https://restingale.bandcamp.com/
https://jarane.bandcamp.com/

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