Opinion et Stoner Bud’s crachent un EP troué comme un jean grungy

Pas vraiment intéressés par les meufs, et encore moins par la Saint Valentin, les puceaux d’Opinion et Stoner’s Bud tenaient quand même à ouvrir leur gueule pour la fête des amoureux. C’est chose faite avec ce « Just Get Out Of My Way », publié chez Flippin’ Freaks et Nothing is Mine le 14 février.

On l’avait quitté en septembre avec «Capharnaum», un projet à la fois démentiel et totalement hors-norme où il envoyait gratos dans la gueule de milliers d’auditeurs médusés près de quarante minutes d’angoisse de mort, accompagné par une petite vingtaine de faiseurs de bruit noir tout juste sortis de taule. Eh bien vous savez quoi ? Hugo Carmouze est déjà de retour avec de la bonne petite frappe. Autiste asocial bien connu des services de police de l’agglomération bordelaise pour son non respect des normes sociétales, celui qui a depuis déjà longtemps jeté son dévolu sur les engins électriques est bien décidé à foutre son grain de sel dans le bordel (celui de votre choix). Grâce à l’intelligence situationnelle de Hugo aka Opinion et de ses petits copains de Stoner Bud’s, tout ce beau monde vient de lâcher deux minutes de bordel punk avec des «Wouhouhouhou » à la Ty Segall et même, en cadeau, un clip « lo-fi » pour nous faire découvrir leur chambre pas bien rangée.

Condensé de rage adolescente, ce mini-disque fait décidément étalage de son amour pour les années 90, avec des changements de rythme et d’humeur constants, des agressions de tympans aussi soudaines qu’un sourire de Eric Zemmour et des mélodies vocales à la Sum 41, ce qui fait qu’on ne s’emmerde pas une seule seconde. Après avoir foutu un boucan pas possible dans leur piaule de 15m2 durant dix minutes, ils font retomber la pression avec By Lula, qui n’est pas une énième daubasse pop-folk mais bien une ballade rock’n’roll avec un bon petit solo de gratte pour faire chier la voisine.

Autant intéressés par la logique cartésienne que Valérie Pécresse par le punk-rock, les quatre branlos domiciliés à Gradignan finissent ce bal des amoureux en beauté avec une jam psychédélique de plus de quatorze minutes, en souvenir d’un été mémorable où ils auraient improvisé à l’infini et descendu des litres de bière, selon un informateur très proche du dossier. De là à nous donner envie de les voir faire les cons en concert, il n’y a qu’un pas.