Vous le saviez, vous, que nous avions un excellent groupe de blues-rock au moins aussi bon que les Black Keys ? Non, vous n’êtes pas le seul, et c’est bien dommage. Dans le ventre vert de la France, un trio du Bourbonnais laboure un sillon à l’effervescence unique, à la fois authentique et personnel. On vous propose une petite leçon de rattrapage qui devrait vous permettre de vous jeter à l’un de leurs concerts le plus proche de chez vous, voire de les faire venir. Par les temps qui courent, du blues qui réchauffe l’âme comme un bon feu n’est pas un luxe.

C’est marrant la France : on se plaint qu’on n’a pas de groupe de rock à la hauteur des Anglo-saxons, et quand on en a, personne ne les encourage comme il se doit. Cela remonte quasiment aux origines, ou disons à la fin des années 1960, lorsque la France eut des groupes de rock solides et crédibles : les Variations, Little Bob Story, Dogs, Ganafoul, Factory… et on peut continuer la saga aujourd’hui : Fuzzy Grass, Slift, Decasia, Howlin’ Jaws… Je parle de la presse musicale, mais aussi des médias musique en général. Bien sûr, on me rétorquera Téléphone, Trust ou Rita Mitsouko. Mais ces exemples chantaient en français, ce qui facilita l’acceptation du grand public, et ils enfoncèrent la porte des labels et des oreilles des auditeurs grâce à de longs périples scéniques et des managements solides.

The Marshals est un de ces groupes oubliés que la grande majorité des amateurs supposés de rock ne connaissent même pas. C’est une terrifiante injustice qu’il convient de corriger ici alors que leur sixième album, Le « P’tit Cham Session », est sorti il y a peu.

Préambule : une terre qui est la nôtre

Il y a une quinzaine d’années, mes parents ont craqué pour une petite maison vendue une bouchée de pain dans le Morvan vers Autun, en Saône-Et-Loire. Ce territoire est ce que l’on appelle un désert rural, car délaissé par l’activité économique. On peut aussi appeler cela diagonale du vide, mais le terme est extrêmement méprisant et surtout réducteur. Il y a peu de population, une activité réduite, mais le pays se maintient en vie. Simplement, on est loin de tout. La moindre ville d’ampleur se trouve à plusieurs dizaines de kilomètres, et on parle là de Chalon-Sur-Saône, Nevers ou Dijon.

Le Morvan fut un temps envahi par les Hollandais désireux d’acheter pas cher des maisons non loin de lacs. Mais lorsqu’ils tentèrent de les revendre après la crise de 2008, ils perdirent de l’argent. C’est que la population locale n’avait pas grandi, pas plus que l’activité économique. Aussi, à part un petit couple de jeunes gens fauchés, personne ne voulait de leurs grandes baraques au milieu de nulle part. Il n’y a en fait aucune plus-value à se faire sur cette terre pour qui ne sait pas l’aimer sincèrement.

J’ai beaucoup aimé ce pays pendant tout le temps où mes parents ont gardé cette maison. C’était pour moi un refuge de plus en plus précieux. Je fus à la fois touché par la nature, la rusticité, mais aussi par la richesse historique du pays, qui remonte aux Celtes, avec de multiples vestiges. Il y avait indiscutablement une histoire sous ce sol. Et il n’était pas qu’ancestral, comme la Cathédrale d’Autun. La Saône-Et-Loire et la Nièvre furent des haut-lieux du travail du bois, mais aussi de la sidérurgie et des charbonnages de France. Là où nous étions, vers Epinac, trônait encore un immense puits de mine en briques et en tuiles, témoin de cette industrie fermée dans les années 1960. Parallèlement, Epinac a aussi un château, superbe mais privé, appartenant à une famille d’Italiens fortunés. La bourgeoisie ne prenait cependant pas la peine de descendre au milieu des ploucs pour acheter du pain. Le village était une étrange collision entre des boutiques vieillottes tenues par des gens généreux : autant vous dire que le gâteau individuel nourrissait pour le prix d’un pain au chocolat deux ou trois personnes. Il y avait de la bonne humeur dans ces petites rues, même si l’on sentait qu’une vie villageoise plus riche était désormais de l’ordre du passé. Les personnes âgées, nombreuses, croisaient quelques trentenaires ou quarantenaires ouvriers chez des artisans locaux, quand ils ne l’étaient pas eux-mêmes.

Il y avait aussi ces anomalies, comme ces étranges cortèges de clients aux traits et aux accents des pays de l’Est qui débarquaient soudainement pendant quelques mois. Il s’agissait d’ouvriers bulgares ou roumains, payés au prix de leurs pays d’origine grâce au sacro-saint dumping social de l’Union Européenne. Ils étaient jusqu’à neuf cents à venir couper du bois dans les forêts du Morvan, tout en vivant comme des miséreux dans des baraques squattées derrière la magnifique Cathédrale d’Autun, si joliment touristique.

Si je vous raconte tout cela, c’est que j’ai d’abord appris à aimer ce pays, dont l’âme m’a littéralement touché. Mais aussi parce qu’au détour de la modeste activité culturelle locale, j’ai découvert des groupes comme Yellow Town de la Nièvre en 2015, dont les deux albums parus sont des chefs d’oeuvre inspirés par Neil Young. D’ailleurs, faute d’intérêt, Yellow Town effectuera ses derniers concerts en cette fin d’année 2023. Je me souviens avec beaucoup de tendresse de ce concert en pleine rue, devant un pub, qui fut interrompu par la pluie, et poursuivi en acoustique dans le bar voisin.

Chapitre un : un groupe du Bourbonnais

Il ne faut pas confondre Morvan et Bourbonnais. Je connais ce second pour le traverser très régulièrement en descendant vers le Tarn depuis une vingtaine d’années. C’est aussi une terre de bocage, maigre en habitants et en activités économiques, avant tout rurale et agricole. La composante forestière est moins présente, et les villes de l’Allier sont elles-aussi lourdement touchées par la perte de l’activité économique. Nous sommes au Nord du Massif Central, et ces paisibles pâtures annoncent la rudesse des montagnes de l’Auvergne. Le nom même des villes engendrent à-minima un rictus moqueur de la part des citadins des grandes agglomérations où tout se passe et se décide : Moulins, Montluçon, ou encore la tristement célèbre Vichy.

C’est là, dans ce berceau à la fois rural et encore empli de l’âme des activités industrielles des années 1950 et 1960 de Moulins (machines agricoles, outils…) que se forma The Marshals. Julien Robalo au chant et à la guitare, Laurent Siguret à l’harmonica, et Thomas Duchézeau à la batterie et aux percussions sont les inébranlables membres de The Marshals.

Ce genre de terroir vert a plutôt engendré des groupes plutôt champêtres : Tri Yann en Bretagne, Malicorne en Auvergne… Ils mêlent esprit folk anglais et chansons traditionnelles locales. Le vrai rock français, celui qui cogne, vient des villes plus importantes, à l’industrie et aux banlieues conséquentes : Dogs de Rouen, Little Bob Story du Havre, Océan, Trust et Vulcain de Paris, Ganafoul et Factory de Lyon, High Power et Noir Désir de Bordeaux… Bien sûr, la France avait bien changé depuis les années 1980-1990 et le déclin industriel. Mais la déprise marqua surtout les villes moyennes : Autun, Saint-Etienne, Besançon, Dijon, Montluçon, Saint-Claude… Si certaines ont pris le parti de se gentrifier grâce à l’arrivée du TGV, mettant Paris à une heure trente de tout, d’autres sont restées comme figées dans leur passé, survivant à l’aide de ce qui reste encore d’activité industrielle, et d’une majeure partie d’entreprises artisanales. La population a tendance à vieillir, comme les souvenirs d’un passé bien plus animé économiquement et socialement parlant.

The Marshals est un ovni vu sous cet angle, car il joue du blues. Et il ne le joue pas à la sauce communément entendu par la plupart du grand public. On imagine un guitare-héros fuligineux à Stevie Ray Vaughan, une jolie poupée virtuose comme Samantha Fish, ou un groupe Big Band avec section de cuivres et notes économes tirées à l’infini à la BB King. Les Marshals, ce n’est résolument pas ça. Les premiers albums des Black Keys parus quelques années avant leur formation ne sont pas tombés dans l’oreille d’un sourd. Ils s’en sont clairement inspirés pour l’esprit sonore, celui d’un blues-rock rugueux, sans fioriture, évoquant sans détour les grands anciens du genre dans le Mississippi, l’Alabama ou le Texas, les Lightnin’ Hopkins, John Lee Hooker et Hound Dog Taylor.

Et la jonction devient évidente. Car entre le vieil homme noir américain assis sur le pas de sa bicoque défraîchie à Natchez, Mississippi, regardant le monde nouveau défiler devant ses yeux de sage, et la vieille dame s’arrêtant dans la rue à Moulins dans l’Allier pour regarder la démolition d’une vieille maison ouvrière qu’elle a connu habitée et joyeuse autrefois, il y a la même mélancolie viscérale.

Chapitre deux : le postulat de la terre

A l’origine, il y a le guitariste-chanteur Julien Robalo et le batteur Thomas Duchézeau. Chacun a roulé sa bosse un temps, mais le circuit musical est étroit, tout le monde se croise et se connaît. Dès son premier album en 2010 nommé « 21 Cordeliers Street Session », The Marshals posent l’esprit des albums futurs : ils seront enregistrés dans l’Allier ou dans les environs immédiats. Il s’agit d’entrée de trouver des lieux capables de transmettre aux musiciens l’esprit socialement rude et chaleureux de ces coins de campagne. Ce premier album comporte treize titres d’un pur duo de guitare-batterie avec le chant de Julien Robalo dont la composition est déjà largement majoritaire. C’est lui qui guide musicalement les Marshals. Le disque est publié de façon artisanale, comme l’enregistrement, et les ventes seront maigres, heureusement relevées grâce aux quelques concerts avant tout locaux du duo. L’album est cependant déjà très abouti, avec une recherche dans les sonorités blues assez impressionnante. Le côté artisanal de l’enregistrement avec un matériel limité renforce la force brute de la musique, et rivalise réellement avec les Black Keys qui ont alors basculé dans l’electro-blues avec « Attack & Release » en 2008 puis « Brothers » en 2010. The Marshals semblent être devenu un gardien du temple de l’esprit blues-rock de Black Keys période « Thickfreakness » et « Rubber Factory », mais avec une poésie musicale tout-à-fait unique. Cela est évident sur des titres sur The Ramones Theorem Sex And Fight Time Has Come, Blond Angel ou Don’t Go Away. Ce premier disque n’a strictement aucun point faible, et ne fait qu’aligner pépite sur pépite de blues-rock âcre. The Marshals aurait dû provoquer l’enthousiasme général de la presse musicale nationale : avoir au coeur du pays une telle formation est un miracle qu’il faut faire connaître de toute urgence. Il n’en sera rien, et les Marshals vont poursuivre leur modeste aventure en jouant dans ce ventre oublié de France : l’Allier, la Saône-Et-Loire, le Cantal, la Nièvre, et quelques incursions dans le Limousin.

21 Cordeliers Street Session de The Marshals

Comme les antiques et redoutables bluesmen du Sud américain, les Marshals labourent la terre consciencieusement, et gagne chèrement une poignée de fans fidèles à chaque concert. Car leur musique est irrésistible. Ils le confirment avec l’album « Coudray Session » en 2012. Il sera capté dans une ferme isolée dans le hameau du Grand Coudray, sur la commune de Chappes, dans l’Allier. Sur la pochette, on y voit les instruments posés sur leurs supports ou installés sur un dallage de brique rouge dans une grande pièce à vivre avec la cheminée dans le fond. Le disque est plus un EP qu’un vrai album, avec ses sept titres autour de trois minutes, avec des merveilles comme No Harm à l’atmosphère presque hendrixienne ou l’énergique Gimme Your Fire.

Coudray Session de The Marshals

Chapitre trois : le souffle du blues

Laurent Siguret entre dans l’équation avec l’album « AYMF Session » en 2014. Le duo Robalo – Thomas Duchézeau décide de prendre de la distance avec l’esprit Black Keys, et se rapprocher de celui du Canned Heat de la fin des années 1960 avec le merveilleux Al Wilson, notablement harmoniciste de génie, et dont Siguret est assurément un fier disciple. Avec lui et son harmonica, les campagnes abandonnées semblent gagner un souffle nouveau de force et de poésie.

Avec sa pochette rustique montrant un gamin posant devant une vieille ferme avec la carcasse du cochon tué pour la charcuterie, on est directement connecté à la campagne française profonde. L’harmonica de Laurent Siguret fait souffler le même vent de joie simple que celui du blues le plus rural des Etats-Unis. Cette fois, The Marshals a un son totalement unique, qui résonne avec majesté jusqu’à cette reprise de Bob Dylan via Jimi Hendrix nommé Crosstown Traffic. Les Marshals sont aussi taquins : ils vont cacher derrière le titre Someday un blues moite de tout premier ordre qui apparaît après quelques minutes de silence. Le tout est totalement improvisé, et c’est du grand art entre la guitare, la batterie et l’harmonica. Les intonations de Jeff Beck et d’Eric Clapton titillent par moments.

AYMF Session de The Marshals

L’intégration de Siguret devient totale pour l’album « Les Courriers Session » en 2016. l’album est serti dans une pochette puisant dans les cartes postales anciennes, avec un vieux facteur sur une charrette tirée par un chien devant un chant de blé et un moulin. Il s’agit bien d’une image issue de l’Allier du début du vingtième siècle. The Marshals a totalement intégré l’image blues rural de sa musique, et pousse désormais franchement le visuel du côté de l’image sépia. L’harmonica a fait plus qu’apporter des idées aux compositions : il a encore renforcé le côté rustique du blues des Marshals. Ce n’est plus le son de bluesmen blancs en quête d’authenticité. Elle est désormais en eux, du son à l’image.

Les compositions de Julien Robalo ont encore gagné en solidité, même si le musicien avait depuis les débuts prouvé ses capacités d’écriture. I Gave My Wallet To The Poor ouvre le disque avec maestria. Le guitariste se permet de doubler avec finesse ses propres parties afin d’apporter de la profondeur. Laurent Siguret fait des étincelles à l’harmonica et la frappe de Thomas Duchézeau commence à avoir un truc à la John Bonham/BJ Wilson, cette façon de taper au fond du temps. Le trio grave quelques blues-rock mid-tempo arides du plus bel effet : Six Feet Tall, Lullaby, Keep My Gold et ses plus de six minutes poisseuses. Deux reprises sont au répertoire : Folsom Prison Blues de Johnny Cash, et Rockin Daddy de Howlin’ Wolf. Dans les deux cas, les Marshals se les approprient totalement, les rendant impossible à discerner de leur répertoire original. Avec des ceux classiques américains, ils continuent de tisser le lien entre l’Allier et l’Amérique profonde.

Le disque se nomme une fois encore du lieu où il a été enregistré : dans une ferme dans le hameau Les Courriers à Châtel-De-Neuvre dans l’Allier. Le disque respire l’air campagnard, et toujours ce vague-à-l’âme des gens loin de tout, pris de ce vertige de solitude. Il y a chez eux autant la sensation d’être des oubliés, que celle d’être protégé du tumulte idiot d’un monde pris dans la dérive de la superficialité.

Les Courriers Session de The Marshals

Chapitre quatre : une identité et un son unique

Soutenu par le label auvergnat Freemount Records, The Marshals retourne en studio dans le même esprit que « Les Courriers Session ». Le trio s’isole dans le hameau nommé Les Bruyères sur la commune de Bourbon-L’Archambault, qui va logiquement donner son nom au disque. La pochette montre un vieux paysan aux visage buriné dans son habit traditionnel du Bourbonnais. Il pose avec un cochon en laisse sur un fond de planches usées par les intempéries.

« Les Bruyères Session » reprend l’esprit musical de son prédécesseur. Il débute par le puissant Same Old Life, sur lequel souffle un son légèrement moins blues et plus rock. L’esprit de Creedence Clearwater Revival règne sur le disque. Aussi, on ne s’étonnera pas de la magnifique reprise de Run Through The Jungle de ces derniers en fin d’album. Robalo et Duchézeau transforment le morceau en un boogie sur lequel Siguret fait souffler le vent froid des Causses.

Les Bruyères Session de The Marshals

Plusieurs morceaux de l’album ont cette pulsation obsessionnelle du boogie, comme Let It Shine qui traîne son spleen pénétrant sur presque quatre minutes. On The First Day a ce côté John Lee Hooker magnifiquement mené. Down My Blow réveille les spectres du blues-rock des premiers albums, un peu plus voyou. Dark Room et Northern Blow sont deux merveilles de blues hantés. Sur le premier, l’harmonica rampe comme un lézard. Quelques bongos viennent apporter de la couleur rythmique au titre. C’est une sorte de marche, inexorable. Les variations se fond par petites touches de guitare, qui est le véritable pivot du titre. Sur le second, l’âme mélancolique est lourde. Julien Robalo se révèle être un chanteur plein de nuances, cherchant dans la soul pour exprimer ce terrifiant sentiment d’abandon qui règne sur ce titre. Les percussions et l’harmonica sont discrets, comme de petites intonations. La pulsation s’accélère puis ralentit, comme le battement d’un coeur mis à l’épreuve. Avec cet album, The Marshals ne fit que confirmer l’immense talent déployé depuis cinq albums, avec une progression constante vers l’excellence musicale et l’identité de plus en plus personnelle de leur blues.

Chapitre cinq : pandémie et résurrection

« les Bruyères Session » sort quelques mois à peine avant le grand cataclysme du Covid. Depuis ses débuts, The Marshals n’eut jamais l’opportunité de sortir de sa région d’origine, si l’on peut résumer la chose ainsi. Son territoire de tournée se limite au sud de l’ex-Région Bourgogne, du Massif Central et de la Région Centre. Cela représente pas mal de départements, mais peu d’opportunités de concerts, ainsi qu’un public amical mais limité. C’est en fait le grand échec de la politique culturelle « locale ». Tout le monde veut promouvoir ses groupes « locaux », sauf que personne ne veut inviter des artistes des régions voisines pour ne pas désavantager les groupes « locaux ». Du coup, tout le monde reste coincé dans son périmètre de trois-quatre départements, sans avoir la possibilité de jouer ailleurs, même dans de petites salles. Quant à la région parisienne, tout ce bruissement campagnard ne l’intéresse visiblement pas. Le résultat est que des groupes français talentueux se meurent au bout de quelques années, faute de perspectives.

Le COVID va réduire à néant toute possibilité de se produire sur scène, et ce pour tout le monde. Si le premier confinement se terminera au bout de trois mois, l’incertitude sur les spectacles et les atermoiements du gouvernement vont prolonger les difficultés pendant plus d’un an. Les membres de The Marshals retournent à leurs activités professionnelles habituelles. Ils changent également de label, quittant Freemount pour Flower Coast. Un nouvel album est enregistré, toujours loin de tout, mais aussi hors de l’Allier. Le trio installe son matériel dans le gîte du P’tit Cham, à côté de la station de ski du Mont-Dore, dans le Parc Naturel Régional des Volcans d’Auvergne.

Le Ptit Cham Session de The Marshals

The Marshals y puise l’inspiration, et dévoile neuf titres de pur blues-rock rugueux comme il sait si bien l’enregistrer. L’âme particulière y est évidemment aussi présente. Les textes évoquent les éléments naturels, une lumière nouvelle aussi qui pourrait et doit se lever sur le monde. Rolling, Witches, Elements And Things ou New Dawn réveillent la bête du blues hanté. Le trio a même droit à son premier clip pour le morceau Howl. Julien Robalo interprète à la guitare acoustique See The Lightning accompagné du souffle de Laurent Siguret. On entend au fond une rivière de montagne couler. Le titre clôt ce sixième disque d’une discographie toujours parfaite.

Les concerts ont repris, et le trio aligne une jolie série de sets, mais toujours dans sa région Centre. Les Marshals semblent s’être plus ou moins résignés à cet état de fait, de n’être qu’un excellent groupe local, puisque le téléphone ne sonne toujours pas pour les appeler à tourner ailleurs. Voilà un groupe formidable, à la musique passionnante, que ce foutu pays laisse seul dans son coin. Achetez leurs albums si vous aimez la musique qui a une âme. Vous ne serez pas déçu. Vous serez forcément touché par sa grâce unique. Vous vous demanderez alors comme moi pourquoi The Marshals ne bénéficie pas de la lumière que son talent nécessite.

Le Bandcamp du groupe, c’est par ici.

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