Clodo+gun+sang+ville au bord du chaos+prostitué+sang, ça nous donne Hobo with a shotgun, présenté au Festival de l’Étrange, dans une salle qui boit et qui gueule.

Il fait très chaud dans la salle 500 du Forum des Images, pour la nuit grindhouse. Le speaker réclame que les gens se déshabillent, il veut voir des bites. Heureusement, on peut s’envoyer quelques bières dans la salle pour se désaltérer. Mais le problème est bien connu : si tu bois au cinéma, s’ensuit un combat intense avec ta vessie. Et comme la méthode Depardieu n’est pas encore démocratisée, mieux vaut y aller mollo.

On part donc sur une histoire de justicier clodo, un hobo (avec une gueule entre Niels Arestrup et Bukowski) qui, dans une ville livrée aux mains d’une famille de malfrats, de policiers ripoux et de Pères Noël violeurs d’enfants, décide d’appliquer la fameuse maxime de Booba « la puissance ne respecte que la puissance ». Alors il s’achète un fusil à pompe et nettoie la ville à coups de balles.

Les films grindhouse fonctionnent sur une utilisation parodique des codes du genre : vengeance, gun, putes, le tout sur une image granuleuse mal raccordée. Dans ce style Machette, la bite sur patte mexicaine, reste un modèle indétrônable. Rodriguez avait réussi son coup grâce à une grande maîtrise de ces codes, qu’il avait poussés dans une exagération jouissive.

(A noter que Cow-boys contre envahisseurs, sorti récemment au cinéma, n’est pas un film grindhouse, même si le pitch nous laisse penser le contraire : un homme se réveille amnésique et est accusé du meurtre d’une prostituée qui en fait se révèle être sa femme qui a été enlevée par des extra-terrestres venus sur Terre pour nous piquer notre or. Aucun second degré ici, c’est donc un bon gros navet.)

Et sur le registre grindhouse, Hobo with a shotgun déçoit. Pas assez de surenchère, malgré une utilisation abusive du piano et du violon, qui en devient drolatique. Sinon la mise en scène reste bien sage. A chaque goutte de sang versé, le public gueule et applaudit ; le spectacle est dans la salle. Niveau cul, on reste sur notre faim. J’aurais aimé une bonne scène de sexe entre le vieux hobo et la jeune pute qui l’héberge. Mais rien du tout, le sexe est laissé aux méchants (le hobo en vient même à tirer dans la bite de l’un d’entre eux). Tout comme les Bumfights (les combats de clodos), qui restent pourtant à mes yeux l’un des sports les plus nobles qui soient. Il aurait pu devenir un sujet central du film, une sorte de The Wrestler en version bumfight. Dommage. Le film reste assez consensuel, pas assez poussé dans la provoc’ et la caricature ; justement ce pour quoi on était là.

Tout cela finit quand même sur une bonne note : une fin abrupte et nulle, comme on les aime. On peut enfin sortir pisser et envoyer chier les clodos qui quémandent l’aumône. Profitons-en, ils ne sont pas encore armés. A noter la très bonne réplique : « Si tu mouilles, c’est que ma bite a soif ». N’hésitez pas à la glisser à l’oreille de l’être aimé dans sa version courte : « ma bite a soif ». Effet garanti.

Jason Eisener // Hobo with a shotgun // Disponible en DVD à partir du 5 octobre

5 commentaires

  1. Machete est une grosse daube, un bis friqué(notez l’oxymore) bien mollasson…tout le le contraire de Hobo bon sang ! A lire votre chronique j’ai l’impression de ne pas avoir vu le même film.
    Au fait le mix Arestrup/Bukowski, il s’appelle Rutger Hauer, pas exactement le dernier des nains non plus.

  2. @Constantintin: Tout comme Booba, j’ai déjà trempé mon pénis dans du champagne et c’est vrai que ça pétille; le Perrier reste néanmoins une bonne alternative.

    @le baron rouge: C’est bien tout le problème de faire des vrai/faux mauvais films friqué (note la figure de style). Et comme dit si bien l’inspecteur Harry: « les avis c’est comme les trous du cul tout le monde en a un ».
    Machette est plus réussit dans le style pour moi.

  3. Le truc ç’est que Hobo est bien loin d’avoir bénéficié du budget confortable d’un Machete…et pas par artifice (genre on se met des contraintes pour faire comme à l’époque), mais parceque le réal n’avait simplement pas le choix. Il faudrait au moins lui reconnaitre cette vérité là. Maintenant, que vous preferez l’un à l’autre ne me pose pas de problème : les avis ç’est comme les trous du cul etc…

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