En pleine ère post-Charlie, Death In June revient donc hanter la France en la mettant face à ses contradictions. Quatre mois après la mobilisation sans précédents de la grande marche républicaine du 11 janvier 2015, nombreux sont les laissés-pour-compte de la liberté d’expression, et on se demande encore ce qui a poussé les élus à faire interdire le concert du groupe punk Viol. Comme si une poignée de crêteux défoncés au shit dans la cave de la Mécanique Ondulatoire représentait un quelconque danger pour la République. Un climat malsain qui, au delà de la censure grotesque, consiste à expliquer aux demeurés que nous sommes ce qui est correct et ce qui est néfaste pour l’unité nationale. Oui, dans la France idéale, tout le monde doit écouter Christine and the Queens en se paluchant sur “La Famille Bélier”.
Dans ce contexte pour le moins nauséabond, on comprend pourquoi Kris, de Steelwork Maschine (l’organisateur des concerts français de Death In June), a opéré dans l’ombre pour programmer ces nouvelles représentations du sulfureux pygmalion neofolk, qui auront lieu le 6 mai à Paris et le lendemain à Marseille. Pas de points de vente et aucune salle n’est annoncée. Face à la culture pour tous et à l’uniformisation des goûts, l’underground se rebiffe et revient à cette clandestinité qui a fait les belles heures des rave party dans les 90’s. Afin d’éviter le carnage de la tournée précédente, chaque détenteur d’un billet sera prévenu du lieu par SMS quelques heures avant le concert. Pour rappel, en 2013, la presque totalité des concerts du groupe avaient été annulés, le plus souvent sous la pression des élus. À Paris, si le Petit Bain avait tout d’abord essayé de désamorcer la crise, il avait fini par jeter l’éponge en invoquant le fameux “risque de troubles à l’ordre public”.
“Le concert a été interdit par le préfet suite aux pressions du CRIF et d’anciens combattants persuadés qu’on organisait un rassemblement antisémite en soutien à Klaus Barbie »
Pour Kris, qui garde un goût amer de ces multiples annulations, il s’agissait avant tout d’un “chantage déguisé aux subventions de la part du Maire du 13ème arrondissement”. Idem pour les dates de Cognac et Brest. Mais la palme revient très certainement au show (dé)programmé à Lyon. L’histoire prend des proportions inquiétantes dont l’organisateur se rappellera encore longtemps :
“Le concert a été interdit par le préfet suite aux pressions du CRIF et d’anciens combattants persuadés qu’on organisait un rassemblement antisémite en soutien à Klaus Barbie ; le maire n’a pas pu influencer la salle (privée, non subventionnée), donc il a fallu que le préfet pose son interdiction pour cause de risque de troubles à l’ordre public (à quelques mètres du stade Gerland, bien connu pour ses rencontres pacifiques). Le préfet de Lyon a fait envoyer deux policiers chez moi le vendredi à 21h30 puis encore à 22h30 avec un papier à signer faxé quelques minutes plus tôt par la préfecture de Lyon attestant que j’avais bien pris connaissance de l’interdiction, et que tout rassemblement autour de la salle était interdit et qu’on serait interpellés si on s’en approchait”.
La question de l’indépendance de la culture vis à vis de nos institutions se pose clairement et l’on ne peut que redouter la mainmise des élus sur les lieux où l’art sous toutes ses formes est censé s’exprimer. À force de tout contrôler, l’État nous pousse peu à peu vers une aseptisation inacceptable de la culture, et cela avec la complaisance de certains journalistes. Fin 2013, les organisateurs demandent un droit de réponse au journal Sud Ouest, après la publication d’un article intitulé “Cognac : pas de concert pour le groupe d’influence néo-nazie” (rappelons tout le sérieux du quotidien qui, quelques jours auparavant, qualifiait Death In June de groupe de rock-métal… sic). En retour, les équipes de Steelwork Maschine reçoivent un courriel pour le moins étrange. Si l’image du groupe est lavée dans un nouvel article titré “Death in June n’est pas un groupe néonazi”, le journaliste de Sud Ouest Olivier Sarazin écrit aux organisateurs :
“Vous avez sans doute raison : nous n’aurions peut-être pas dû écrire que Death in June était un groupe d’influence néonazie, mais plutôt préciser, comme l’a fait la très sérieuse Agence France Presse et nos confrères du Figaro que Death in June était un groupe aux relents néonazi. Nous aurions également pu ajouter que l’esthétique douteuse, le salmigondis idéologiques malsains et les références nauséabondes du groupe ne sont pas sans influence sur les esprits les moins éclairés. Si d’aventure vous deviez programmer d’autres groupes du même acabit dans la région, comme les Slovènes de Laibach, n’hésitez-pas à nous contacter : il y aura sans doute matière à d’autres articles !”.
Si les lecteurs de Sud Ouest, ici considérés comme des débiles profonds incapables d’avoir une opinion, seront à coup sûr ravis de ces considérations, on peut aussi remettre en question le rôle d’observateur du journal lorsque l’un de ses journalistes oriente ses articles dans le même sens que ses goûts personnels. Rappelons d’ailleurs à ce cher Olivier Sarazin que Laibach vient de remplir le Divan du Monde sans le moindre accroc. Mais il est temps de laisser la parole à Douglas Pearce, qui a bien voulu répondre à quelques unes de nos questions depuis son domicile en Australie, avant de s’envoler pour l’Europe. Mais chuuuuut, il est ici incognito.
Tout d’abord, revenons sur cette tournée française avortée d’il y a deux ans. La majorité des concerts ont été annulés par arrêté préfectoral. Lors du concert privé que vous aviez donné au Réservoir à Paris, il s’était dégagé une hargne peu commune chez Death In June. Avec le recul, que ressentez-vous aujourd’hui vis-à-vis de ces annulations ?
Douglas Pearce : Les seuls concerts que j’ai pu donner, à Paris et à Brest, ont je crois été intenses et très bons. C’est le seul effet positif que peuvent avoir ces annulations. Quand à l’implication des autorités françaises dans tout ça, je crois qu’elles ont une longue histoire pavée de manœuvres tout aussi dégueulasses. Il suffit de regarder ce qu’il s’est passé auparavant, comme la déportation forcée des juifs de France qui commença en 1942, ou encore leur implication dans la guerre du Vietnam dès les années 50 et qui allait conduire de fait à un conflit encore plus dur dans les années suivantes. Sans parler de l’oppression des travailleurs et des étudiants dans les années 60 et qui déboucha sur les révoltes de mai 68. Devrais-je vraiment avoir ne serait-ce qu’une once de respect pour les “autorités françaises” ?
À propos de votre concert au Réservoir, ne pensez-vous pas que les politiciens, les brigades de la morale et autres antifas auraient été surpris par le public ? Aucun uniforme nazi dans la salle, seulement une foule composée de branchés, d’intellos, de hipsters et de quelques curieux. Pas de quoi fouetter un chat, non ?
Plus les politiciens et les antifas sont déboussolés, et mieux je me porte ! C’est tout ce qu’ils méritent, pour le reste de leur vie de prétentieux ignorants.
« Je n’ai jamais été victime de cette illusion consistant à croire qu’il y a une « liberté d’expression » ou qu’il y aura une « liberté d’expression » ou même qu’il devrait y avoir une « liberté d’expression ».
Il semble cependant que vous ne nourrissiez aucune rancœur envers la France. En janvier dernier, après l’attaque terroriste contre Charlie Hebdo, vous avez été l’un des premiers artistes à publier une bannière de soutien “nous sommes tous Charlie Hebdo” sur les réseaux sociaux. Qu’avez-vous ressenti lorsque vous avez eu connaissance de ces attentats ?
J’ai été choqué et dégoûté par tout ça, mais je n’ai pas été surpris. Après tout, les gens semblent avoir oublié que les caricaturistes qui avaient dessiné Mahomet pour un journal Danois ont subi de nombreuses tentatives d’assassinat. Je suis profondément désolé pour le peuple Français, qui se retrouve dans une situation terrible et je n’ai évidemment pas une once de rancœur envers lui. Comment le pourrais-je ? La carrière internationale de Death In June a vraiment débuté en France. C’est le premier pays à avoir apprécié le groupe, à différents niveaux d’ailleurs. Les fans français ont toujours été loyaux envers moi, depuis des décennies, et c’est quelque chose que j’apprécie tout particulièrement.
Aujourd’hui, en France, nous vivons dans l’ère post-Charlie et nombreux sont les Français à être descendus dans la rue pour défendre la liberté d’expression. Pourtant, les annulations de représentations artistiques s’enchaînent pour des raisons souvent grotesques. Récemment, le groupe Viol a été contraint d’être déprogrammé à la Mécanique Ondulatoire (Paris). Vous qui avez été confronté à tant d’annulations, comment percevez-vous cette notion de liberté d’expression ?
Eh bien, je n’ai jamais été victime de cette illusion consistant à croire qu’il y a une « liberté d’expression » ou qu’il y aura une « liberté d’expression » ou même qu’il devrait y avoir une « liberté d’expression ». Tout est toujours apprécié dans un contexte particulier : comment les choses sont dites, comment les choses sont perçues, comment les choses sont interprétées et le contexte politique au moment où ces choses sont dites et les influences extérieures sur ce contexte politique. Je pense que les cibles faciles seront toujours choisies en premier par la censure d’une manière ou d’une autre – initialement par un signe de la main puis par une interdiction gouvernementale, mais aussi désormais avec un doigt sur la gâchette.
Vous serez de retour en France en mai pour deux dates, celle du 6 mai à Paris et le lendemain à Marseille. Mais cette fois, pas de risques inutiles, puisque ces concerts se dérouleront dans un cadre strictement privé. Une décision délibérée pour éviter la déconvenue de la dernière fois ?
Depuis la fin de la tournée “C’est un rêve” il y a deux ans, je n’ai cessé de me répéter que les choses n’avaient pas été finies correctement en France, et si je devais demeurer caché derrière les feuillages (référence à la chanson Hidden Among The Leaves) pour accomplir cette tâche, alors il devait en être ainsi ! Finalement, quoi de plus normal pour Death In June ? La fin justifie les moyens et c’est la raison pour laquelle j’ai nommé cette tournée “The Honour Of Silence” (en référence à la chanson qui figure sur l’album “Nada!”).
Serez-vous une nouvelle fois accompagné par Miro Snejdr et John Murphy ?
Miro sera là, mais John est trop malade pour assurer cette tournée. Il a eu une très mauvaise année niveau santé. Quoi qu’il en soit, vous pourrez y entendre un large panel de chansons de Death In June, comme à l’accoutumée.
Les groupes : Of The Wand & The Moon:, Die Weisse Rose et Joy Of Life seront également à l’affiche. À propos de Joy Of Life, vous avez produit leur EP “Enjoy” en 1985 et l’avez même sorti sur votre label. Êtes-vous resté en contact avec Gary Carey durant ces trente dernières années ?
Gary fût l’un des premiers fans anglais de Death In June et l’un des rares à ne pas être venu à nous par le biais de Crisis (groupe post-punk culte à l’esthétique communiste où se croisèrent Douglas Pearce et Tony Wakeford, les futurs fondateurs de Death In June). Lorsque j’ai appris qu’il avait son propre groupe, Joy Of Life, qui a par ailleurs ouvert pour nous à de nombreuses reprises en Angleterre, ça me semblait être une évolution naturelle que de sortir leur premier album chez NER. Le début des années 80 fût une période vraiment intense et après être parvenu à imposer le nom de Death In June, j’ai souhaité sortir les disques d’autres groupes que j’appréciais. C’est d’ailleurs une situation qui a continué jusque dans les années 90. Ça fait tellement longtemps que je ne me rappelle pas grand chose à propos de “Enjoy”, si ce n’est le fait qu’il a été enregistré aux studios Alaska, à Londres, que je connaissais bien pour y avoir enregistré tous les disques de Death In June. Je me souviens aussi m’être trompé de numéro de catalogue, du coup les références de “Enjoy” étaient erronées. Bref, Gary et moi sommes restés en contact au fil des ans, on s’est parfois perdus de vue, mais je le fréquente davantage depuis qu’il joue avec Die Weisse Rose. Sur cette tournée, je vais avoir l’occasion de voir Joy Of Life sur scène, ce sera la première fois en trente ans et je suis très curieux de voir ce que ça va donner.
Vos dernières tournées sont exclusivement acoustiques, avec le seul ajout de percussions martiales. N’avez-vous plus aucune envie de rejouer vos travaux post-punk ou industriels, notamment les chansons de “The Guilty Have No Pride” et “Nada!” dans leur forme originelle, avec des machines et une basse ?
Grand dieu non ! L’idée même me rend malade. Je ne supporterais pas de le faire à nouveau. Une basse et des amplis sur scène ? Plus jamais ! Ce temps-là est révolu et The Balladeer Of Doom (l’un de ses nombreux surnoms) et sa guitare acoustique sont depuis entrés dans une nouvelle ère. J’aime les versions minimalistes de ces chansons et je trouve que les présenter dans une formule plus primitive renforce la puissance des mélodies et en accentue toute la tragédie et le mysticisme. Et puis Death In June n’a jamais cessé de réinventer l’interprétation des chansons, depuis 1984. Il suffit d’écouter la face live de “Burial” pour s’en convaincre. Je me plie simplement à cette tradition.
Le premier album de Death In June, “The Guilty Have No Pride”, est un sommet de post-punk et de cold-wave. Avez-vous eu l’occasion de voir Joy Division sur scène ?
Entre 1979 et 1980, je les ai vu cinq ou six fois et ils étaient absolument brillants. Après les avoir vus, j’ai su au plus profond de moi que je venais d’avoir un aperçu du futur, je me sentais vraiment privilégié d’avoir assisté à un tel événement. Ils étaient incroyables. “This is the way, step inside” (paroles de la chanson Atrocity Exhibition). Ça me touchait en plein cœur. Je dois dire que j’ai aussi été très impressionné lorsque j’ai vu Peter Hook reprendre du Joy Division en concert en Australie, il y a deux ou trois ans. Au début, j’étais un peu mal à l’aise à l’idée d’y aller, parce que j’étais méfiant vis à vis du fait qu’il pouvait détruire des souvenirs très précieux. Mais je n’avais pas de raison de m’en faire. Lorsque je l’ai vu jouer “Unknown Pleasures”, j’ai ressenti des frissons me parcourir la colonne vertébrale. C’était comme être projeté en arrière. Un bond dans l’Histoire, la mienne et la leur !
Pour de nombreuses personnes, les albums “But, What Ends When the Symbols Shatter?” et “Rose Clouds of Holocaust” représentent le pic créatif de votre carrière. Qu’en pensez-vous ? Dans quel état d’esprit étiez-vous à l’époque ?
Chaque album est différent et chaque personne semble avoir son préféré. Ces deux disques représentent un moment dans la carrière longue de 34 années de Death In June, mais ne peuvent naturellement pas prétendre à raconter l’histoire dans son ensemble. À l’époque, chaque personne impliquée dans cette scène londonienne pour le moins unique s’efforçait de faire de son mieux, de s’améliorer et d’emmener son groupe respectif aussi loin que possible. Un défi qui passait par d’importantes réalisations musicales et culturelles et le fait de ne jamais se reposer sur les lauriers que nous avions tous gagnés au cours des années 1980. Mon état d’esprit était probablement un mélange d’incertitude et de détermination pour faire les meilleurs disques possibles. Et c’était sans doute la même chose pour toutes les autres personnes impliquées dans l’aventure (s’il ne les nomme pas, on se doute qu’il parle de David Tibet, Rose McDowall ou encore Michael Cashmore). Je me souviens distinctement que les choses commençaient à changer pour nous tous sur tous les fronts, ça commençait à affecter notre travail, qu’il soit commun ou individuel. C’était un temps intense et optimiste. Mais cela n’a pas duré au-delà de 1996, 1997. Après ça, une ombre maléfique a commencé à planer sur Londres et je suis bien heureux d’avoir depuis lors passé la plupart de mon temps en Australie, ou ailleurs à l’étranger.
D’ailleurs, certains fans n’ont pas toujours compris les raisons de ce départ pour l’Australie, alors que le thème de l’Europe hante la quasi totalité de vos travaux.
Assurément, ces personnes n’ont jamais mis un pied en Australie ! Vous pouvez mettre l’homme en dehors de l’Europe, mais vous ne pouvez ôter l’Europe du cœur de l’homme. Je pense que c’est une chose qu’il faut garder à l’esprit concernant tout immigrant, quel que soit son pays de destination et son pays d’origine. En fait, surtout concernant son pays d’origine !
N’avez-vous donc aucune envie de vous réinstaller en Europe ?
La vie est trop incertaine pour se montrer suffisante à l’égard de ce que l’avenir nous réserve. Ça m’a pris beaucoup de temps, d’argent, d’amour, de travail, d’efforts et de chance sur tous les fronts pour déménager en Australie, alors je ne suis pas dans l’urgence de m’installer ailleurs. Toutefois, on ne sait jamais. Mais si vous pensez que je me languis de retourner en Angleterre pour y finir mes jours, alors oubliez tout de suite cette idée, ça ne se produira pas !
Votre dernier album, “Peaceful Snow”, date d’il y a cinq ans. Peu après, vous avez sorti une version acoustique baptisée “The Snow Bunker Tapes”. Musicalement, préparez-vous de nouvelles choses ?
Eh bien, à la fin 2014 il y a aussi eu les splendides rééditions vinyles de “The Corn Years” et “The Wall Of Sacrifice”, pour fêter leur 25e anniversaire. Il y a aussi une réédition vinyle de “Burial” qui est prévue pour cette année. Il s’agit du mythique vinyle bleuté dont le pressage original est épuisé depuis 1990. Il y a également un nouvel album dans les tuyaux, puisque j’ai d’ores et déjà enregistré plusieurs démos, mais je ne peux vous en dire davantage. Tant que je n’ai pas terminé d’assembler les textes et d’enregistrer les musiques, je suis incapable de vous dire comment tout ça va sonner. C’est la même chose avec chaque disque, tant que vous n’avez pas proprement commencé l’accouchement, vous ne savez pas si le bébé sera beau, intelligent ou s’il s’agira d’un monstre difforme qui vous suivra toute votre vie.
Pensez-vous que le contexte actuel nourrira ce disque ?
Qui sait ? Je crois qu’il nourrira assurément mon penchant pour la déception, la colère et la paranoïa.
Quelles sont vos peurs et anxiétés aujourd’hui ?
Vieillir, tomber malade et l’incertitude générale qui fait que la vie devient progressivement plus difficile à contrôler ou à gérer lorsqu’on devient plus âgé. D’une façon ou d’une autre, l’avenir ne tient jamais qu’à la pourriture, la tristesse, la déception et la mort. Ce qu’il y a de mieux à faire est de penser au “moment présent” et y saisir tout ce qu’il y a de bon à prendre.
Quelques mots à propos de votre homosexualité, un aspect que certains passent trop souvent sous silence alors qu’il s’agit certainement du thème le plus récurrent de vos chansons.
C’est vrai. J’ai rencontré de nombreux hommes intéressants au fil du temps et ils ont tous à leur manière remué mon sperme et mon âme. Tout cela m’a massivement inspiré.
Finalement, le champ lexical de la guerre et des uniformes n’a-t-il pas plus à voir avec un certain homo-érotisme plutôt qu’à ce penchant pour le totalitarisme que certains vous reprochent ?
Être incompris va de pair avec tout art digne d’intérêt. Il est trop tard pour moi pour regretter les interprétations erronées du passé.
Lorsque vous pensez à l’ensemble de la carrière de Death In June, n’avez-vous pas certains regrets ?
Non ! Chaque chose est vouée à exister pour une bonne raison. Crisis est un groupe pour lequel j’ai eu beaucoup trop de regrets et lorsque l’histoire s’est terminée en 1980, ça m’a laissé un goût amer, et c’est d’ailleurs toujours le cas. C’était un très mauvais élève qui est rapidement devenu lui-même son pire ennemi. Dès la formation de Death In June en 1981, j’ai toujours eu la détermination nécessaire pour que ce ne soit jamais le cas. Il ne devait jamais y avoir de regrets. Jusqu’ici tout va très bien !
Death In June // The Honour of silence Tour 2015 // New European Recording
www.deathinjune.net
Crédit photos : Thomas Mafrouche
3 commentaires
Parfait. @):-
Très bon article, prise de position louable, je me lève et vous salue ! En espérant que mon geste ne soit pas mal interprété.
merci. Enfin un article valable sur DI6.