Route du rock 2014, deuxième soir, le festival affiche complet. Pieds dans la boue et tête aux étoiles après un set first class de Portishead, la foule s’éparpille vers le prochain son. Car le festivalier, comme la nature, a horreur du vide. Ce qui l’attend : des parpaings et des uppercuts dans les tympans, la rage et les watts. C’est Metz. Méga power trio à te briser les os à coups de riffs, de distorsion sur la basse et de hurlements continus au mic. Le rock est mort ? Cette blague. Le rock ne mourra jamais, but you will. Eux, parions qu’ils ne baisseront jamais la garde. Ou s’éventreront avant avec leurs instruments, pour ne pas assister au désastre. Anyway, impossible d’approcher le cœur du volcan. Trop de jeunes gens les uns sur les autres, trop de bras en l’air, trop de basses, trop de sueur. Vu de loin : un maelstrom humain sur éclairé qui agite ses cheveux sous les coups de boutoirs de trois Canadiens habillés n’importe comment jouant trop vite et trop fort ; une certaine idée du bonheur.
Mai 2015, Metz is back
Plutôt que de s’emmerder à trouver un titre, ils ont appelé leur second mur du son « II ». Un titre, pour quoi faire ? Trente et une minutes de coups de poing dans la gueule à rendre sourd le plus grand écumeur de festoch atteignant pourtant l’orgasme en mettant sa tête DANS les enceintes. De quoi réhabiliter le power trio pour cinquante ans. Difficile, d’ailleurs, de ne pas faire un détour par le Nirvana au moment de causer de ces trois gus. Guitare-basse-batterie, signature sur Sub Pop, mélodies planquées derrière le déluge métallique, rage crachée à chaque mot, basse édifice, batterie rail, guitare hachoir… On est en terrain connu. Sauf qu’à côté de « II », « In Utero » passerait pour du Johnny Cash.
Nostalgie, camarade
Quand on a écouté pousser ses cheveux pendant les nineties, Metz, c’est un peu l’extra ball qu’on n’attendait plus, le soulèvement des nerfs à nouveau, la pédale de distorsion qui reprend son trône, la folie de l’électricité et ses caresses en écorchure, les cicatrices qui rouvrent pour laisser respirer la chair, chair fouillée à la corde de mi rouillée pour voir si tu peux encore chopper le tétanos. Un seul titre, pour faire comme avant : Spit You Out. Des kicks à la pelle, un marteau piqueur qui fait des trous dans la partition, les poings qui se resserrent pour dire merde à dieu, le déluge qui ne choisit pas entre couplet et refrain ; le déjà vieux règne de l’électricité qui s’offre un baroud d’honneur.
Trente minutes et dix titres plus tard, te voilà sourd comme un pot, sourire béat en travers de la figure, le corps exsangue et les oreilles au garde-à-vous. Play it again Sam. Jusqu’à ce qu’on n’en puisse plus.
Metz // II // Sub Pop
https://metz.bandcamp.com/
1 commentaire
Meilleures compos que sur le précédent. Je pense que ca ne marchera pas très bien, car la voix du chanteur manque un peu de corps et d’expressivité. Sinon c’est chouette.