Souvent relégués en trois lignes au fin fond de top 10 d’artistes à suivre mais que personne n’écoutera, ils luttent contre 60 ans d’histoire pour se faire une place dans le cœur d’auditeurs qui croient avoir tout entendu. Aujourd’hui, des mecs de Montréal qui semblent avoir anticipé le mouvement #MeToo en optant pour un nom de groupe associant la croix et la paire de nibards.

On vous déjà dit tout le bien qu’on pensait des groupes de rock canadiens ; et encore, on dit canadiens mais mieux vaudrait-il dire montréalais tant la ville concentre, des Breastfeeders aux Duchess Says en passant par Ought, ce qui se fait se mieux en Amérique du nord (exception faite de Ty Segall et Thee Oh Sees). Sur la base du « t’es loin t’es près » si chère à Jacno, tous ces gens à l’accent tranchant raconte en Français dans le texte des histoires de bout du monde, et c’est tout de même un peu plus exotique qu’un nouveau single des BB Brunes pompé à Suicide, qui n’a jamais si bien porté son nom.

Ainsi donc, dans liste des « groupes montréalais à suivre », il y a JesusLesFilles. Il n’y a que des Canadiens pour inventer un nom pareil, franchement. Quant à la musique, imaginez un immense ballon d’hélium mangé par un chanteur (Martin Blackburn) avec des guitares bien grasses des deux côtés et dans le fond, des cuivres sortis d’une session de Roxy Music. Si après ça l’envie d’écouter « Daniel », leur dernier album en date, ne vous a pas traversé l’esprit ; faites comme Ian Curtis et filez à la cuisine pour un tuto pendaison.

On ne va pas vous faire une exégèse sur « Daniel », le disque s’enfile cul sec et rappelle ces rares groupes français qui, à l’instar d’Entracte Twist, rêvent d’ailleurs avec un mix où tous les instruments n’en font plus qu’un seul tels un bon gros sandwich mélodique – écoutez Solitaire ou +1 pour voir.

Dans un autre style que le récent Hubert Lenoir ou même Corridor, voilà la preuve que ces groupes qu’on peut aussi bien écouter chez soi qu’en concert sont une réalité somme toute canadienne. Pour JesusLesFilles, c’est aussi dû à l’addition des talents puisque le groupe contient des membres d’I.D.A.L.G (Yuki Berthiaume) et Ponctuation (Guillaume Chiasson).

Le groupe fêterait plus ou moins ses 10 ans d’existence ; magie de la distance, on n’a vu rien passer et c’est un peu comme si tout était à refaire de ce côté de l’océan. Amour année zéro, comme disait Chamfort.

JesusLesFilles // Daniel // Blow the Fuse
https://jesuslesfilles.bandcamp.com/

JesusLesFilles sera en tournée en France à l’automne.

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