27 décembre 2024

Avec « Fluffy Pink Living Room », Pan Galactic Garden vise le dub cosmique

Sur son troisième album « Fluffy Pink Living Room », le duo Pan Galactic Garden passe du rock psyché au dub cosmique.

Après un premier album éponyme sur lequel le duo de la côte d’Opale envoyait des morceaux prog rock un peu à la Pink Floyd début 1970, Noémie et Vivian approfondissent une approche plus orientée vers Khruangbin sur le suivant « Take It Smooth » (2023). Plutôt que de recycler des plans éculés issus d’un rock psyché certainement devenu trop commun, Pan Galactic Garden se met alors à élaborer une musique plus éthérée sans altérer la dimension planante. Leur registre évolue principalement autour du drum pad et du synthé joués par Noémie qui sur « Pan Galactic Garden » (2021) s’activait principalement derrière la batterie.

Pour enrichir davantage leur palette sans égarer leur identité sonore, le couple farfouille dans la musique africaine, indienne ou japonaise et s’hybride avec l’enrichissement de sonorités moins conventionnelles. Il reste ainsi raccord avec sa vision du « pan galactisme », interprété comme « une ode aux mélanges de toutes sortes ».

Fluffy Pink Living Room”, l'invitation douce et psychédélique de Pan Galactic Garden – Phenixwebtv.com

À la manière de Glass Beams vers qui leur musique se dirige légèrement sans pour autant percuter la technicité du jazz, Noémie et Vivian pensent leur projet comme une performance multidimensionnelle en kimonos roses où le terme « smooth » tient une importance particulière. Suite à leur résidence aux Ballastières, tiers-lieu du Pas-de-Calais récemment dépoussiéré, Pan Galactic Garden développe une scénographie singulière et un light show qui traduit l’atmosphère duveteuse et cosmique de sa musique pour pousser l’expérience à son paroxysme.

« On a un respect presque intimidant pour la quasi religiosité du dub ».

Dub cosmique

À vouloir chiller dans une ambiance smooth, il n’est guère étonnant que leur musique tende désormais vers le dub sans non plus verser dans le rastafarisme. Le style jamaïcain irrigue « Fluffy Pink Living Room » tant dans les rythmes qu’avec l’utilisation à foison du delay, sur les voix comme sur l’instrumentation, mais aussi des contretemps et échantillons sonores. « On a un respect presque intimidant pour la quasi religiosité du dub, mais on ose en utiliser quelques éléments pour son habileté à mêler une grande profondeur, une grande simplicité apparente, un contretemps qui fait plier les genoux de la manière la plus Smooth possible, donc c’est une influence parfaite », confie Vivian.

 

Le titre de l’album se veut une référence explicite à leur salon, sorte de ready-made réinventé, « ode au lieu de vie du groupe », mais c’est aussi une « invitation, à contre-courant d’une société qui peut apparaître toujours plus oppressante, à cultiver son espace intérieur ». Un lieu presque familier pour leurs abonnés qui ont pu le découvrir à travers les lives sessions du duo.

Vivian ajoute : « Tout au début de la vie du projet, nous nous vivions un peu comme un groupe de musique d’ambiance d’une croisière déliquescente et vouée au naufrage… Ce qui était une métaphore de notre regard sur la société. Mais on tient aujourd’hui à garder un peu plus d’espoir pour l’avenir et à positiver d’une certaine manière. Nous vivons dans notre studio/appartement fluffy pink living room, dans un rose porteur d’un joyeux futur où les mélanges sont la réponse. Tout ceci est en construction permanente et assez inconscient, parfois approximatif, mais ça résume un peu le fond de notre parcours. »

 

 

Les deux Réplicants affirment pour conclure qu’ils « aiment à penser qu’ils créent aussi une capsule d’humanité qui trouvera un jour écho dans les oreilles de créatures intelligentes encore inconnues ». D’ici là, espérons que la situation ne vrille pas en scénario dystopique tant dans l’industrie musicale qu’en géopolitique.

https://www.pangalacticgarden.com

Gonzaï Nights

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