Crédit : Lou Escobar

Dans le cadre de son vaste projet « Spectre », le Français Para One a publié il y a quelques semaines Alpes, soit le titre impeccable que Boards of Canada refuse de sortir depuis presque dix ans, et le tout accompagné d’une série de remixes affinés dans les vieux fûts les plus réputés de la techno.

Impliqué derrière à peu près tous les projets du rap français inventif du début des années 2000 (TTC, la Caution, L’Atelier, Klub des Losers…), Para One s’est depuis fait un nom. A la fois avec des albums solos remarqués et des B.O. comme celles des films de Céline Sciamma (Bande de filles, Portrait de la jeune fille en feu…), le producteur a survécu à pas mal de genres fluo aujourd’hui en état de mort cérébrale.

Alors après 7 ans sans publier d’album sous son nom, Jean-Baptiste de Labier a vu grand. Le projet intitulé « Spectre » prendra à la fois la forme d’un disque (« Machines of Loving Grace »), d’un live nommé « Opération of the Machine », et d’un long métrage (Sanity, Madness & the Family), qui sortiront tous ces prochains mois.

Le genre d’initiative à concept pharaonique qui peut effrayer au premier abord avec thématique introspective sur les rapports entre l’homme et la machine, influences « world » et apport de vrais instruments dans la musique électronique… Les premiers extraits sont pourtant hautement rassurants. Si la première sortie Shin Sekai osait brillamment le mélange dangereux entre Le mystère des voix bulgares, minimalisme et The KLF, la deuxième livraison convainc complètement.

Toujours accompagné d’un clip se projetant sur le futur de la réalité virtuelle et des rêves, Alpes est une fine œuvre d’électronica comme on en entend finalement assez peu en France. Le spectre – pour le coup – du duo écossais Boards of Canada plane de manière assez prononcée sur le titre mais la nostalgie qu’il véhicule trouve sa propre voie pour en faire une vraie réussite. Et, comme on dirait à Top Chef, il est sublimé par trois remixes de haut vol, ce qui est assez rare pour le signaler.

Alors que l’Anglais Actress notamment avait déjà remixé Shin Sekai, Para One a cette fois pactisé avec deux vétérans et cadors de la musique électronique. Dans un registre de techno assez mélodique, Superpitcher fait dans la qualité allemande là où le Chilien Ricardo Villalobos reste le pape de la minimale avec une version rollercoaster sous tranquillisants. Para One est généreux, il offre même sa propre relecture « Summer of Love » circa Hacienda 1988 qui se place comme l’un des plus beaux hommages à l’immense et regretté Andrew Weatherall, avec celui de Daniel Avery sorti quelques mois plus tôt .

Para One // Spectre : Machines Of Loving Grace // Sortie le 21 mai 

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6 commentaires

  1. Pas le temps de commenté ce matin — je pars signez la nouvelle réédition jazz seventies français introuvable depuis temps d’années; je vais laisser mes clones et usurpateurs s’ne chargez et charger cet ersatz d’ambiant LOL bisous BESTER

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