Si je devais résumer l’année 2013 en seul groupe, c’est sans aucun doute que je choisirais les Arctic Monkeys. En sept ans, les petits gars de Sheffield ont bien évolué et n’ont cessé de me mener en bourrique telle une balle de flipper. Comme si toute leur discographie n’était qu’une constante évolution : de la vie d’adolescent («Whatever People Say I Am, That's What I'm Not») à leur vie d’adulte (« AM »), plusieurs virages parfois difficiles à cerner avec depuis quelques temps la main précieuse de « la sainte parole », alias Josh Homme.

arctic-monkeys-amOublions l’Angleterre natale, c’est désormais à Los Angeles que se sont posées les valises de nos jeunes compères, l’American Dream quarante ans après les Beatles, encore et toujours cette terre vénérable qui en inspire plus d’un. Ce n’est d’ailleurs un secret pour personne ; et parmi les nombreuses références des Monkeys (Al Green, Fleetwood Mac, Captain Beefheart…) toute la « West Coast » baigne dans ce cinquième album, tout bêtement nommé « AM ». Les Arctic Monkeys ne seraient-ils que des sales gosses et une (grosse) machine à fric ? Rien de tout ça. « On a constamment envie de se surpasser (…). Arctic Monkeys n’est pas le genre de groupe à glander au soleil » confie Alex Turner dans une interview ; un vrai working-man dîtes-donc.

On peut enfin le dire ou le crier haut et fort, car leur premier single Do I Wanna Know annonçait déjà la couleur : groovy, sale et charnel sans décevoir par la suite ( Why’D You Only Call Me When You’re High ?). Combien d’artistes nous ont pondu d’excellents premiers singles pour qu’à l’écoute de l’album l’on se rende compte à quel point c’était une belle arnaque ? La liste est longue.
Il y a tellement de façons d’apprécier « AM » que l’écouter en se torturant l’esprit à griffonner des prises de notes en même temps ne serait que du gâchis. Au bout de la vingtième écoute, l’album s’écoute définitivement au lit, dans le noir, parce qu’on se demande si cette bande de singes n’avait pas prévu le coup : le disque ‘nocturne’, le genre que tu foutrais en road-trip sur une route sinueuse avec ta gonzesse sur le siège passager fumant clopes sur clopes, bouteille de whisky en bouche (Fireside). Les guitares acoustiques, quant à elles, se sont aussi envolées. A la place, un son beaucoup plus ‘lourd’, plus heavy (I Want It All, référence à Queen ? ). Sur Snap Out Of It, Alex Turner se prend pour un groupe de la Motown avec ce côté ‘soul’ joyeuse qui rappelle l’époque des Soulmen : Sam Cooke, Otis Redding.

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Comme à son habitude on sent que Josh Homme n’est pas là pour jouer au tennis. Son influence est très importante dans leur évolution, voire omniprésente, et certains ne se gêneront pas pour attribuer le succès ininterrompu des Monkeys au grand rouquin ; peu importe, leur amitié a fait naître un petit bijou qui n’est pas prêt de prendre la poussière sur l’étagère.
Autre point fort, le côté sexuel ressenti. Si Turner et son ego-trip réveille en toutes les filles l’envie de lui passer la bague au doigt, des titres comme R U Mine et I Want It All  filent complètement la trique ; c’est cru et bestial, le solo d’Arabella est similaire à un orgasme vaginal.

À l’heure où la musique est en pleine crise existentielle, les Arctic Monkeys, eux, ont su garder cette part de créativité intacte qui permet à chaque fois un bonne récolte ;  « AM » est un champ inconnu où les Anglais labourent la terre comme les groupies. Suck it and see.

Arctic Monkeys // AM // Domino Records
http://www.arcticmonkeys.com/

4 commentaires

  1. D’accord avec toi, le nouvel album déchire sa race 🙂
    J’étais déjà acquise à la cause des AM mais j’ai apprécié ta façon de parler aux meufs de l’album.

  2. Depuis quand Gonzaï laisse-t-il passer des articles aussi minables ? Je pensais que votre angle d’attaque était le style, le mot juste, la prose musicale et le verbe incisif.
    Qu’on nous parle des Arctic Monkeys ici c’est une chose mais que ce soit fait aussi platement ça en est une autre.
    Pitié, apprenez à l’auteur de cet article à écrire avec des convictions ! Les phrases prémâchées, cent fois entendues, ça passe sur les skyblogs mais là c’est risible et creux, bref : on s’ennuie …

  3. « Des articles aussi minables » parce que les chroniques de Konbini ou de MyBandMarket sont franchement mieux? Je ne crois pas non.

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