Livré in extremis avant la fin de la décennie 2010, le premier album de cet Anglais plein de néons dans la tête ravive le souvenir de Peter Kember, et avec lui cette époque où le rock anglais pouvait être écouté comme une lente drogue faisant descendre lentement l’auditeur d’étage en étage, comme dans Trainspotting.
Wigan, où réside le dénommé Joe Oxley, se situe à équidistance entre Liverpool et Manchester. C’est peut être l’une des raisons qui donne a “Psychic Data” son caractère si atypique, si éloigné des poncifs sur ce bon vieux rock anglais défiguré par une nouvelle génération passéiste et fringuée dans un H&M de Picadilly Circus.
Remarquez, TVAM regarde également en arrière; mais ce n’est tout simplement pas le même. Il est ici question de réactiver les nappes de guitares répétitives chères à Spacemen 3, et pour ça, « Psychic Data » ne fait pas les choses à moitié puisque les dix chansons vont toutes dans le même sens : de la grosse réverb, des boites à rythmes, un élan de train lancé à vive allure avec la pédale de frein complètement niquée. La légende – le mot est fort, soit – raconte que quelqu’un aurait dit à propos de cet album que « c’était comme si quelqu’un avait ramené Spiritualized dans un club ». C’est non seulement pertinent, mais le disque est aussi un peu plus que ça puisque on pourra aisément le classer dans une catégorie qui n’existe pas vraiment (le coldwave psyché) et qui fait par moments penser à un soldat tombé pour le rythme, Jack Name de l’écurie Castle Face.
Que dire de plus ? Que « Psychic Data » a été mixé par Dean Honer (à qui l’on doit le disque fou de Moonlandingz) et que pour une fois, l’étiquette psyché n’a pas été utilisée à mauvais escient. « Psychic Data » fait partir loin, et très haut. Et qu’on ne nous fasse plus chier avec Tame Impala.
TVAM // Psychic Data // Psychic Data Records
https://tvamindustries.com/
2 commentaires
hep ! somophore ou eponyme ?
kan_koune