Lou Reed, carquois en daim sur le dos, caché derrière un sapin. La déesse Folk courant nue, insouciante, s’en va boire à la rivière. Odeur de mousse après la pluie, amplis Marshal

Lou Reed, carquois en daim sur le dos, caché derrière un sapin. La déesse Folk courant nue, insouciante, s’en va boire à la rivière. Odeur de mousse après la pluie, amplis Marshall en court-circuit dans le talus, des feuilles pleins les tongs, la flèche part : fallait pas se moquer de son Velvet.

Dans l’avalanche de signatures d’artistes en tout genres (Plutôt beaucoup de mauvais, non ?) qui fait des câlins dégueus aux festivals estivaux déroulant les progs jusqu’au vomi, voilà que se faufile un cinquième album. Woods, c’est leur nom, viennent de New York mais sonnent comme un élan qui se serait pris les sabots dans une stratocaster, perdu dans Central Park (l’élan ou la guitare ?). Bon. En ce Friday night humide d’un nord qui télécharge l’été par petits bouts, pourquoi pas. Allons-y pour les ballades en mocassin d’où jaillissent sans crier gare des balbutiements shoegazés.

Pas une promotion au mérite, non, si tes cinq albums sont mauvais, bah ils sont mauvais. Pas non plus la folie qui s’empare de ton poncho (Vous n’avez pas de poncho ? De bonnet péruvien ? De chemise froissée d’après travail, jetée fourbu sur le rebord de la chaise ?), quoique : notez le chouette enchaînement barbelé de clôture From the horn avec la caresse poison de Death Rattles, genre la pomme de Blanche Neige ou Pocahontas te tirant la langue de l’autre côté du lac, avec pour seul vêtement un bandeau dans les cheveux. Non, c’est pas une sirène, andouille !

Jouer aux cow-boys et aux indiens dans Central Park

Autre perle pêchée au fond du lake, Mornin’time. Non Lou Lou, range tes flèches, enlève la plume de tes cheveux (Qu’est ce que t’étais ridicule…), ça n’est pas un salopage en règle de ton Sunday morning. Juste un truc seventies A MORT chanté par des baba pas cools. Avec la basse qui tricote entre les autres instrus, la batterie qui roulotte et les chœurs derrière la mélodie. Et le Marshall qui prend feu au loin. Ah bah oui, on vous l’avait dit que venir jouer dans la forêt, c’était pas une bonne idée…
Reste que ce satané esprit Sunday colle aux basques. Mélancolie jolie, le feu s’éteint, tes pieds froids, la bouilloire qui fuit, buée sur la fenêtre et ta livebox à l’agonie. Deep vient te cueillir avec sa guitare casserole, des « whouh whouh » de partout, des claquements de mains et puis c’est à peu près tout.

Si on décide d’être sérieux cinq minutes, la conclusion qu’un tel groupe ne marchera jamais s’impose en quelques secondes. Trop barré pour les oreilles Myspace, pas assez cintré pour trouver sa niche, pas assez mélodieux pour les radios, trop à cheval sur la folk et du Velvet revu et étrangement corrigé.

On peut aussi décider de ne pas être sérieux.

Woods // At Echo Lake // Woodcut
http://www.myspace.com/woodsfamilyband

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