Un cd rouillé, abandonné dans un lecteur trop abimé pour s'arrêter. Je prends un album. Le balance dans ma fente métallique. Parfois l'allume. Souvent l'éteint. Alors les journ

Un cd rouillé, abandonné dans un lecteur trop abimé pour s’arrêter. Je prends un album. Le balance dans ma fente métallique. Parfois l’allume. Souvent l’éteint. Alors les journées passent. Puis un beau jour, son successeur débarque et vire l’ancien résident. En ce moment, Waves Machines occupe la place d’honneur. Mais pour combien de temps encore ?

Je me rappelle encore de ma première écoute, le sentiment vertigineux qui monte et des souvenirs à la pelle qui accompagnent mon malaise. Les excès sonores de Of Montreal qui me débarquent droit devant le Bataclan, des images plein la tête d’une pédale tartinée de mousse à raser. Ce même Bataclan qui a osé me virer la semaine dernière pour une vessie bien trop pleine et son urine qui n’a pu rebrousser chemin plus longtemps. Les chiottes étaient bondées. Ma jolie tronche trop peu féminine pour aller se vider chez ses demoiselles. La poubelle du couloir, mon exutoire. A trois pour me virer, comme un mignon sans-papier rapatrié. Comprenez donc que cette première écoute n’est pas des plus agréables pour moi. Peut-être que vierge comme une pucelle, j’aurai accroché à la première saucée. I go I go I go.

Je me rappelle encore de ma seconde écoute. Une teinte hipster à la Grizzly Bear qui me renvoie à ma pauvre route du rock 2009. La dernière soirée, aux alentours de vingt trois heures, je suis triste comme un alcoolique qui voit sa dernière goutte de pinard s’effilocher, le verre éperdument vidé. La fin est proche. Les Horrors ne sont pas venus et ma tente ne désemplie plus d’indigènes salaces. J’ai froid et il n’y a personne. Wave if you’re really there.

Je me rappelle très bien de ma troisième écoute, assis dans mon canapé bodybuildé, fatigué d’une soirée qui ne s’est pas vraiment bien terminée. Nostalgique du premier verre, attristé du dernier. Les yeux qui se ferment. Le réveil qui sonne pour un énième recommencement. Plus de force, plus de vie, l’envie de tout lâcher. Punk Spirit.

Je me souviens enfin de ma quatrième et dernière écoute, l’herbe sous mes pieds, le ventre qui gargouille son désir brulant de partir. Le futur devant soi, ce sourire niais des beaux-jours et l’espoir final qu’un jour, j’arrêterai de chier sur une génération que j’envie. Echanger ne serait-ce qu’un instant ma place, foutre les dépressifs goths au placard et récupérer les plus belles pages de la pop du XXIè siècle. Celle écrites par des trentenaires. The Line.

Neuf longues années,  c’est le temps qu’il me faut pour changer de génération. Car honnêtement, si j’avais trente ans, je serais fou des Waves Machine.

www.myspace.com/mywavemachine

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