Pendant 30 ans, de 1969 à 1989, le journal mensuel Creem documenta la contre-culture américaine (et donc mondiale), en se foutant à la fois des convenances et du style officiel d’une profession qu’il allait contribuer à créer : la rock critic. Trois décennies après sa mort, le magazine renaît aujourd’hui sous la forme d’un documentaire taré, au prix de 5 dollars en consultation sur toutes les plateformes.

Il trône tout en haut sur l’affiche virtuelle de ce film fait de sueur et d’encre : Lester Bangs. Bangs, le plus célèbre de tous les rock critics américains recruté par le jeune journal de Detroit après ses débuts fracassants dans Rolling Stone, va largement contribuer tout au long des seventies à la la popularisation de Creem, un titre devenu une bible à la fois pour les lecteurs anonymes, mais aussi pour tous les musiciens des décennies suivantes.

Creem: America's Only Rock 'n' Roll Magazine (2019) - IMDb

Au départ, l’histoire débute à l’hiver 1969. Barry Kramer, patron du disquaire Full Circle et de la librairie Mixed Media, se fait convaincre par l’un de ses employés de mettre 1200 dollars dans le bastringue. Ca commence comme ça; autrement dit : avec pas grand chose. Le logo dessiné par un Robert Crumb affamé pour 50 dollars, et illustrant une espèce de crème de pommade nommée Boy Howdy, fera le reste. Creem était né, est son nom était dû au groupe d’Eric Clapton et Jack Bruce. Pas sûr que Bangs ait validé ce choix.

Creem movie celebrates Detroit's famed rock 'n' roll magazine

Embauché dès 1971 comme éditeur, Bangs détonnera d’avec la concurrence, notamment grâce à la publication en trois actes d’une interview de Lou Reed, passée à la postérité. Dans son sillon, Creem publiera également des textes de Richard Meltzer, Nick Tosches, Greil Marcus, Patti Smith ou Cameron Crowe, à qui l’on doit le film Almost Famous avec feu Philip Seymour Hoffman dans le rôle de Lester.

L’histoire raconte que le terme « punk rock » aurait été accouché dans la salle de rédaction de Creem, en 1971. Ce qui n’est du reste guère surprenant tant la légende raconte que plus que de raconter le rock, les zozos qui y écrivaient contribuaient largement à ce mode de vie, au point de devenir l’égal des stars qu’ils aimaient rencontrer. C’est tout cela (et un peu plus) que le documentaire Creem: America’s Only Rock ‘N’ Roll Magazine raconte en 75 minutes, avec notamment les témoignages d’Alice Cooper, Joan Jett, Michael Stipe (REM), Cameron Crowe et même Chad Smith des Red Hot.

Review: This CREEM documentary gets to the music magazine's heart

Quant à savoir qui a finalement eu la peau de Creem, on serait tenté de dire : les années 80. Barry Kramer, le fondateur, est mort d’un trop plein de protoxyde d’azote en 1981, suivi par Bangs l’année suivante à cause d’une overdose médicamenteuse. Repris par les quatre enfants de Kramer, le titre en complet déficit vivote et périclite finalement en 1989, le tout suivi par des guerres juridiques tout au long des années 2000, avant que l’un des fils Kramer (JJ) ne rachète la marque en 2017. Il est aujourd’hui l’un des producteurs de ce film-document à ne pas regarder comme un épitaphe, mais une preuve de ce que l’Amérique a fait de mieux avant de complètement déraper sous l’ère Donald Trump. Pour sûr, un tel titre aurait eu encore beaucoup de choses à raconter en 2020. Ce qui serait, selon les annonces, complètement possible : outre le documentaire, une édition best-of est annoncée pour novembre (coincidant ainsi avec l’élection pour la Maison Blanche) et une résurrection semble envisagée – sans plus de détails pour le moment. En France, le tycoon Matthieu Pigasse imaginait en 2016 relancer Actuel (avec le fils de Jean-François Bizot), sans que l’excavation ait été couronnée de succès. Un documentaire, là encore, aurait peut-être été amplement suffisant.

Pour louer ou acheter le docu sur Creem, c’est par là

 

8 commentaires

    1. LE BRANLE COULLE du commentaire du 7 SEPTEMBRE 2020 À 13 H 35 MIN EST IMPOSTEUR ,C’est simple si je te chope JE TE FAIS UNE TETE COMME UNE PASTÈQUE, et je n’ai pas d’inquiétude je vais tres rapidement te mettre le grappin dessus et tu ne sera pas pres de m’oublié et tu fera comme le bobo hipster de patrick perrin de metz quand il me croise il change de trottoir et il part en courant en 2012 je lui est décroché la mâchoire à cette enflure ,j’ai le dos large mais j’ai mes limites quand je pète un câble je suis un KILLER et j’en ai ras le sacs des imposteurs

  1. Parce que sous Nixon y’a pas, c’était Top les States…
    Les articles sous bannière du grand Architecte de l’équipe Gonzai, c’est un peu du grand n’importe quoi promotionnel et envoyez le Bouzin!!!

  2. GONZAI : leur pseudo slogan c’est « seul le détail compte » moi je dis que c’est plutôt « BRANCHOUILLE POUR BOBO HIPSTERS DE FRANCE ET DE NAVARRE  » je n’ai jamais compris l’engouement pour ce torchon insipide et en plus ils ont le toupet d’osé se revendiquer du magazine CREEM ou D’actuel.Pour moi tant sur le fond que sur la forme ils sont a des années lumières d’être a ce niveau.Le pauvre Bizot il doit se retourner dans sa tombe.

  3. En France, le tycoon Matthieu Pigasse imaginait en 2016 relancer Actuel (avec le fils de Jean-Françoi,s Bizot) lol sa vraiment existé cette résurrection ou c’est comme pour rough trade encore une épée dans l’eau mon cher bester.?

  4. Eh oh les deep ers de mes kool !vous crouaillez qwa ? Petain de truc arrêtez de vous toucher le cuck avec les doigts !!! Essayez le pastis aux anabolisants truuuccc!!!
    Bizous

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