Depuis l’an 1996 et la sortie du Goute Mes Frites de Valérie Lemercier, le label Tricatel que certains pensaient plus éphémères que la vie d’un rappeur parisien a fait son chemin, au point de profiter d’un anniversaire bancal (ses 27 ans) pour s’offrir une énorme soirée au Cabaret Sauvage, le 29 juin.

Quand il est question de périodes artistiques, on pense souvent de prime abord à Picasso. La période bleue, la période rose, etc. Viennent ensuite Gainsbourg (les périodes jazz, rock ou encore eighties avec l’horrible E Street Band), Bowie (les périodes glam, cocaïne en smoking ou jungle) et enfin Miles Davis, maitre des transformations. Quant aux labels capables de se réinventer à travers les décennies sans se laisser sucer le sang par des actionnaires en costume trop occupés à régler la platine vinyle en Bluetooth pour écouter les disques qui passent dessus, il y a Tricatel.

Tricatel est officiellement une « maison de risques » depuis 1995. Un rapide coup d’oeil à la page Discogs permet de contempler les vagues successives d’artistes étant passés par le bureau de Bertrand Burgalat, des débuts popsynth d’April March à Louis Philippe en passant par Eggstone (période 1), jusqu’à la formation d’AS Dragon avec le taulier (période 2) et la naissance de The Shades (période 3), sans oublier les découvertes de Chassol ou Catastrophe (période 4). Et alors qu’en 2023 le label célèbre son entrée dans le fameux club des 27 (ans), on ne voit pas trop ce qui pourrait venir bousculer le début de la cinquième période, avec les récentes signatures de Charles Dollé (fils fuchsia très légitime d’Alain Chamfort), Leo Blomov (fils caché de Bertrand Burgalat période « The Sssound of Mmmusic » si l’on se fie à ce titre), Guy Cabay (un Belge des années 70 retrouvé par miracle) ou encore LORD$, version californienne du Paris Plage.

Tout ce beau monde sera présent le 29 juin pour un Tricatel Machine au Cabaret Sauvage, histoire de réunir dans un seul album de famille tous ces artistes insignables ailleurs que dans cette maison aux multiples porte d’entrée, et aux différents locataires visiblement. “Tricatel a une croissance un peu inhabituelle, c’est un label qui a tendance à se porter de mieux en mieux au fil du temps” dit Burgalat à propos de ces presque 30 années à chanter d’abord dans le désert français puis, progressivement, pour un public de plus en plus large et fidèle à cet artisanat pop.

Maintenant que les mêmes médias qui longtemps l’ont ignoré fêtent la résistance de ce Tricatel presque trentenaire, saluons la patine de cette chanson qui n’en finit plus de durer avec une nouvelle compilation éponyme, et disponible en vinyle dès le 30 juin prochain.

Et pour réserver sa place au Tricatel Machine, c’est par là :
https://www.fnacspectacles.com/eventseries/soiree-tricatel-machine-3365459/

Passé, présent, futur : Tricatel Machine revient - La Face B

TRICATEL MACHINE – TRICATEL

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