Riche comme un week-end culinaire dans le Sud-Ouest, la programmation des Transmusicales de Rennes mélange cette année le tout-venant et la grande bouffe. Avec la subjectivité transcendantale qu’on lui connaît, Gonzaï part y traîner ses guêtres. Avant d’être accusés d’apriorisme, petit mise au point : on a écouté tous les groupes. Avec une analyse moins profonde que les fûts de bières, modeste invitation à rentrer dans la transe.
Jeudi 9 décembre
Stromae : connais pas.
Prismo Perfect : 2 morceaux sur le Myspace. Plus obtus que parfait.
Lena Deluxe : la belle bougresse a plus de coffre que toutes les Plastiscines réunies, dans le sens nichon du terme.
Fuckin’Hell Orkestrar : des Balkans à l’enfer, il n’y qu’une autoroute de nids de poules que les FHO empruntent en camping-car à essence.
Funeral Party : noces funèbres au parc Expo pour cette descendance des Strokes. Sans casser quatre planches à un cercueil, ça vaut quand même mieux qu’une petite mort.
Lars and The Hands of Light : connus pour Me Me Me, ces fils de folk me laissent perplexe quant à la manière qu’ils peuvent avoir de capturer une scène entière à eux, rien qu’à eux, avec l’attention sur eux, eux, eux.
The Toxic Avenger : produire pour Orelsan confère irrémédiablement une conscience régionaliste, avec le calva qui va avec. L’apéro empoisonné du Rennais.
The Phenomal Handclap Band : laissent un avis tiède en épurant leur soul jusqu’à cutter sur le groove, mais sont des gens très propres sur eux.
Donso : Telepopmusik mélangé à des chants maliens. Vont booster les ventes de cannabis.
Magnetic Man : ni daube ni sec, dubstep, aimant à hypsters débutants.
Lady Late : plus belle que nos souvenirs des années 90, Lady Late joue de la drum’n’bass pour les cochons qui s’alimentent aux enceintes, feed from desire.

Vendredi 10 décembre
Green Vaughan : « rock’n’roll bio » ne veut rien dire, Green Vaughan ne traduit pas ce non-sens.
Dengue Fever : adorent le jazz et le surf, pas de quoi mettre la fièvre, ni le palu.
AD… : as des rimes en « un » (mains, lendemain, souvient), mélancolique aux yeux de perlimpimpin.
Manceau : en jouant de la musique de promenades de gens heureux pour randonnées au parc, ces jeunes locaux coupent l’herbe sous le pied aux parisiens de Gush, par exemple.
Paris Suit Yourself : le lapin Duracell sous ecsta dans les piles à l’acide de leur Korg, l’overdose est puissante.
DJ Morpheus : pour une fois que l’étiquette colle au produit, penser à vérifier que les fans de Matrix ne viennent pas armés tout de même.
Oy : m’a un peu fait penser à Zap Mama de chez Luaka Bop, le label de David Byrne, donc j’irai sûrement m’y relaxer.
Salem : trop bruyant, trop à la mode, pas assez sucré, Salem au loukoum aurait été plus digeste.
Rafale : concurrents directs des oto-rhinos, féroce.
Raph Dumas & The Primaveras : Raph a collaboré avec Pascal Comelade et fait de la techno. Prévoir technique pour alcooliser une milf, on ne sait jamais.
Janelle Monae : trop acclamée, trop passe-partout, trop belle. Trop à voir.
M.I.A : Mama Maya, pourquoi nous ?
Fake Blood : aux Trans, fusion. Marée d’ados et marin d’eau douce qui garde son sang faux.

Samedi 11 décembre
The Lanskies : avec Bank Holiday, ils se languissent de ne pas être les Ramones. Alors, on banque au lit ? Djé.
Pigeon John : ont annulé. C’est qui le dindon de la fête maintenant ?
Ava Luna : avé, Luna, ceux qui vont bruire te salue. Une fanfare qui festoie moyennement orchestrée. On ne dénote que trop peu de notes.
Crocodiles : les plus grands chanteurs de tout l’étang pleurent toutes leurs larmes de croco dans la vase.
Rocky Erickson : frisson quand l’homme descend du 13ème étage de sa tour de la terreur pour ensuite faire dans son folk.
The Inspector Cluzo & Mates : leur site s’appelle « fuckthebassplayer.com », et gantés, les Cluzo fistent l’audimat avec un rock’n’roll burné.
Bomba Estéreo : chaleur, j’en ferais bien mon quatre heures. Le groupe qui regarde sous les jupes des filles.
French Fries : l’électronique moins salée, moins croquante et plus grasse qu’une frite de kebab blanche (parce que pas cuite).
Matthew Dear : sous tous les pseudos, mon cher Matthew a pour us de booster les basses avec une techno pour le moins courtoise.
Pnau : ces micros sans sillons surfent sur la fin de la vague Digitalism ou Daft Punk. J’imagine déjà le raz-de-marée.
Teenage Bad Girl : fessent les sales gosses au lit. Banging dans ta gueule, histoire de ne pas relever la joue le dimanche matin.
Éloquent programme, s’il en est. La trame est tracée. On espère que par les temps qui tombent, vous irez vous y dégeler un peu les miches.
deux mots: Wooden Shjips.
Funeral Party avait plus d’éclairage que U2. Touché, coulé. Crâneurs pour pas grand chose quand même.