Des morceaux planants ou dark, très pop pour certains, plus rock pour d’autres ; ces Italiens livrent un LP au son propret. Moins punchy que le précédent « Fine for now » sorti en 2011, « Ghosts » ne se destine pas au dancefloor. Un son qui ferait dire à Jenifer qu' "il y a une belle sensibilité". Et Garou d’objecter : "je comprends ce que tu veux dire là, mais ça m’a pas fait vibrer quoi".

Inégal dans la globalité, « Ghosts » reste une bonne production. La musique des Vickers s’inscrit très clairement dans la tradition de la scène indie des années 2000, nouvel âge d’or du genre que le groupe honore à merveille. La référence est telle qu’à l’écoute, on les dirait natifs de Londres et on se figure propulsé dans un pub de la capitale de la pop (jolie coup, puisque le groupe est originaire de Florence).

The-Vickers-New-Single-Cover-Piccola-1.15MBUne ambiance de revival qui donne comme un goût proustien à cet album. « Ghosts » provoque une réminiscence des années collège (pour qui est né fin des années quatre-vingt), quand des groupes comme The Electric Soft Parade, The Libertines, The White Stripes ou The Dandy Warhols étaient le seul salut possible face à la dictature Skyrock. Mais aujourd’hui, les choses ont changé. D’une, parce que je n’ai plus quatorze ans, de deux, parce que c’est la crise ! On veut des mecs qui braillent à notre place, qui transpirent en jouant, qui nous fassent mal au cou d’avoir trop remué la tête sur leur musique. Or, après une dizaine d’écoutes, mes cervicales sont en parfait état et c’est très mauvais signe. Un peu trop propres, donc, ces Vickers. Les écouter, c’est se retrouver face à un beau mec rasé de près : même si c’est vraiment pas mal, on ne va pas non plus s’attarder.

The Vickers // Ghosts // Old Vibrations Records
www.thevickers.eu

3 commentaires

  1. Pour les avoir vu en concert dernièrement à la Méca, ce groupe tabasse en live. Ta chronique sous estime leur potentiel kraut-psyché mais c’est déjà bien d’en parler.

  2. Sinon c’est marrant, tu viens d’écrire sur deux groupes que j’ai adoré en live ces derniers mois (The Skeptics aussi) et dont j’avais pensé éventuellement écrire un papier et puis ça ne s’est pas fait. Merci de prendre la relève du coup 🙂 On se check!

    P.S. : et je pensais vraiment qu’ils étaient anglais aussi…

  3. Je découvre cet article après avoir fait la première partie de ce groupe il y’a quelques mois lors de leur passage en France, c’est rigolo.
    Après, c’est clair que c’est pas un groupe qui donne envie de se déchaîner contrairement à ceux cités dans l’article, mais ça reste néanmoins intéressant à voir en concert, même si les genoux restent en place. C’est carré et bien maîtrisé.

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