Heaume sweet heaume... Apparaître ; disparaître. Rock rock rock. Le bout du nez de 2009 par la porte. Glasgow. Des armures, des guitares; The Phantom Band. Là, comme ça, d'un coup. Ne serait-ce qu'un peu, ma vie vient de changer. Rock anglais, gare à toi, ton royaume s'effiloche. Ton règne sent la fin. Tout ça à cause d'un château hanté.

D’abord, saluer ici ceux sans qui tout ça n’aurait jamais été possible. Dans le désordre, ça va de soi. Orange, mon père, Nick Tosches, Tom Barman, Priscilla, Lester Bangs, John Carpenter, Bester Langs, Steve Jobs, Richard Brautigan, Hugo Pratt, Terry Gilliam. J’en oublie les trois quarts, je ne les oublierai jamais. Je crois qu’on peut commencer.

Pas un morceau pareil. PAS UN MORCEAU PAREIL. Un son. Une atmosphère. Des larsen. Une balade ? Oui, bien sûr, pas de problème. Des mélodies de partout. Le sens de la nuance, celui du rentre-dedans. Checkmate Savage ? Une machine à épuiser ton dealer d’étiquette. Checkmate Savage ? Leur premier album. PUTAIN. Du premier coup. Moi aussi je veux pouvoir apparaître quand je veux, où je veux. Les voir enregistrer ça. Les voir travailler. Et puis moi aussi, disparaître. Juste quand ils mettent la touche finale à Island. Comme ça, personne ne me verra chialer.
The Phantom Band. From Glasgow. La meilleure raison de commmencer 2009.

Quand j’étais enfant, mon père m’a emmené voir Bandit Bandit. Couillu ou insoncient, mon pater m’a fait mater un film où la nuit, des chevaliers terrifiants sortent du placard d’un gosse dans sa chambre. Pour l’emmener dans un autre monde. Plusieurs dizaines d’années plus tard, the Phantom Band jaillit de mes enceintes. Et m’offre sur un plateau la possibilité de rêver à nouveau. Putain de putain, laissez-moi vous raconter à quoi ça ressemble. On a tout le temps pour refermer le placard.

Les Beach Boys perdus sur les bords du Loch Ness, réinventant les chœurs et les guitares qui vont avec : no beach, no sun mais ouh la la, la grosse baffe dans ta gueule. Et cette voix ! Quel truc ! Throwing bones. Jamais vous n’auriez pensé que ça finirait comme ça. Mais en fait, c’était pas le Loch Ness, c’était un Crocodile : début à la Zombie Zombie, final indie rock et tout du long, ce clavier-cornemuse qui s’amuse. Du rock-fable. Du rock-légende sans légende. Inédit, vraiment. Si The Phantom Band va me hanter longtemps ? Vous plaisantez, bien sûr : The Phantom Band, c’est la preuve que les fantômes existent, que The Thing tout là-bas dans la glace va bientôt arriver, que les vampires guettent à nos fenêtres et qu’en fait ils sont comme nous, que ce miroir est sans tain, sans fond. Et bien sûr que ça fait peur. Pensez-y deux minutes. Sûr que la décence ne devrait même pas m’autoriser à parler du rock anglais : c’est lui qui est déguisé. Et vive les rockers à heaume ! Non mais attendez, on parle ici d’écrire la légende quand même, pas de la next big thing. « La sensation du moment » ? Tu veux que je t’en parle de la sensation du moment ? Non mais oh.

Les mots que j’ai oubliés : répétitif, émouvant, mais toujours second degré façon Monthy Python, batterie juste comme il faut, goût du bruitage, tempête, entêtant, guitares sales et hirsutes, toile d’araignée, chandelier, climax, orgue, ORGUES ! Sens de la composition, cow-boy Scotland, chair de poule. Chair de poule. Chair de poule.

The Phantom Band / / Checkmate Savage / / Chemikal Underground / PIAS

http://www.myspace.com/thephantombandpage

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