Trois mois après la sortie de leur deuxième album « Disco Volador », on avait presque oublié de vous parler de The Orielles. Mieux vaut tard que jamais.

Ne vous laissez pas berner par leurs jeunes visages angéliques, ces trois anglais ont déjà de la bouteille. Le calcul est vite fait, encore quelques années à tenir et ils auront passé la moitié de leur vie dans The Orielles. En 2012, alors qu’ils ont respectivement 12, 13 et 16 ans, ils décident de former un groupe, parce que ça a l’air cool. Savent-ils jouer d’un instrument ? Non, mais c’est un détail. Henry choisit la guitare, Esmé la basse, sa soeur Sidonie la batterie, et les voilà partis. Instinctivement ils se dirigent vers l’indie rock et en 2015 ils sortent leurs premiers morceaux. Sur Space Doubt, Just Like Glue ou Joey Says We Got It, leur sens de la mélodie est déjà là, et déjà ils ne sonnent pas vraiment comme tout le monde. « Là où on a grandit, à Halifax, personne n’était dans le même mood que nous musicalement. On n’était pas du tout influencé par une quelconque scène locale, puisqu’il n’y en avait pas vraiment, donc on a pu faire vraiment ce qu’on voulait. » Une voix bleue, des petits cris par-ci par-là, une basse proéminente, des riffs de guitare inspirés, les graines sont plantées. 

La vitesse supérieure est passée en 2017 avec Sugar Tastes Like Salt, premier single chez Heavenly Recordings. Avec un son moins DIY, plus produit, ils commencent leurs mélanges. Une basse galopante presque disco, des riffs de guitare bien rock, des breaks propices au headbangs, des cowbells, des onomatopées, des sifflets. Ça chante, ça crie. Ça ralentit, ça repart, c’est vivant. Ce titre fort, sorte de profession de foi annonçant la couleur de leur son, sera d’ailleurs réinterprété par le regretté Andrew Weatherall. S’en suivent quelques singles très prometteurs puis, en 2018, surgit leur premier album « Silver Dollar Moments ». Mêlant le disco-rock d’Orange Juice aux guitares très 90’s des Pastels avec une touche de psychédélisme bien dosée, ce disque impressionne par sa maturité et la subtilité de ses arrangements. Ce n’est pourtant qu’un tour de chauffe. 

The Orielles – Disco Volador – POPnews

Il a ensuite fallu attendre deux ans pour entendre la suite. Elle s’appelle « Disco Volador » et dès la première écoute on a l’impression que tout était prévu depuis longtemps tant la transition entre les deux univers paraît évidente. « On avait une vision assez claire de ce que serait ce deuxième album avant même d’avoir terminé le premier. Quand on a enfin pu enregistrer Disco Volador, on avait l’impression d’enfin concrétiser quelque chose qu’on a toujours eu en tête.»  En réécoutant leur premier disque de plus près, on identifie tout de suite les éléments sur lesquels « Disco Volador » s’est construit. D’ailleurs, Let Your Dogtooth Grow ou 48 Percent pointaient déjà dans sa direction. Musicalement, ce deuxième disque poursuit donc le travail commencé sur le premier, en plus ambitieux et surtout plus aventureux. « Pendant qu’on enregistrait Silver Dollar Moments, on expérimentait beaucoup de choses qui nous ont ensuite servies sur Disco Volador. Notamment des sections rythmiques, des breakdowns etc. Finalement, j’ai l’impression qu’on est allé exactement là où on voulait aller. »

« L’idée abstraite du jazz reflète bien nos personnalités. »

Plus confiants, ils laissent à présent leurs influences s’exprimer plus nettement. Alors que leurs envies de jazz semblaient parfois retenues, voire même frustrées, ici la cloison cède définitivement. Le jazz n’est plus cantonné à la timide minute vingt-sept de The Sound Of Liminal Spaces, désormais il s’infuse de tous côtés. « On a beaucoup appris entre les deux albums sur la musique, la relations entre les accords, les sections rythmiques… Le jazz, et toute la théorie qui va avec, nous ont permis de grandir et de mieux nous exprimer. » Il n’est pas anodin que l’album s’ouvre sur Come Down on Jupiter, où le jeu de batterie très jazzy de Sidonie plante le décor. Au-delà de l’influence musicale indéniable du jazz, c’est l’idée même du genre qui semble guider le groupe créativement. La subtilité, la prise de risque, la fantaisie, sont autant de concepts que le jazz leur a appris et qu’ils ont pris le temps de digérer pour mieux les retranscrire dans leur disque. Esmé résume : « Je pense que l’idée abstraite du jazz reflète bien nos personnalités. »

Si les concepts du jazz structurent l’album, de nombreuses autres influences apparaissent ça et là. On sent notamment la présence de Stereolab, qu’ils encensent dès qu’ils le peuvent, et dont ils ont hérité l’inventivité avec laquelle ils fusionnent les genres et mixent les sons. Ils n’hésitent jamais à brasser des choses très différentes s’éloignant constamment de la construction classique d’un morceau pop. Cette agilité ressemble aussi à celle d’un DJ construisant un set de diverses influences. « Quand on mixe, on pense les morceaux couche par couche. C’est très utile lors de la composition d’un morceau parce que ça nous aide à savoir ce qu’il manque et à quel moment. Sur Memoirs of Miso par exemple on avait envie d’ajouter des éléments venus de nulle part pour donner l’impression que le morceau était mixé avec quelques choses d’autre. » Leur expérience de DJ du dimanche a aussi donné une couleur plus dansante, empruntée de la house, à leur musique. La danse a toujours été importante pour eux, leurs concerts en sont la preuve la plus irréfutable, et elle prend une place centrale dans « Disco Volador ». La dance music est omniprésente, et se rappelle parfois à nous par de simples accords de synthés très Detroit friendly, comme à la fin de Rapid I. « On a ajouté ces accords aux endroits précis où l’on sentait qu’on avait besoin de l’énergie d’un banger house. D’ailleurs, beaucoup d’accords house sont très proches du jazz, donc le mélange était cohérent. » Ils comptent même aller plus loin, et Esmé annonce la couleur : « Je pense qu’on va continuer dans ce sens par la suite. En ce moment je me suis très influencée par la Drum’n’bass et la Jungle, et j’aimerais qu’on explore des territoires plus durs et plus sombres dans notre musique. » 

L'envol de The Orielles ! - Addict CulturePour embrasser ces influences plus variées et assumées, s’ajoutent désormais aux éternelles basse, batterie, guitare : un synthétiseur proéminent, un saxophone, et même un vibraphone. « On aurait pu faire cet album avec une basse, une guitare et une batterie, mais on voulait vraiment travailler de nouvelles textures, et ces instruments étaient absolument nécessaires pour créer l’esthétiques qu’on voulait. ». De quoi distinguer encore un peu plus leur musique de la foule compacte et uniforme qui compose la scène rock indé. Cette originalité dans les composition s’accompagne aussi d’une voix tout en fragilité. Jouant sur les blue notes, Esmé donne un relief et une vraie personnalité au son du groupe. Ces mélodies de voix instinctive, et brillamment bancales, rendent leur musique encore plus humaine et attachante. Et lorsqu’on ajoute à cela une imagination débordante dans les thèmes abordés on obtient un sacré cocktail. Toujours mystérieux, leurs textes érudits évoquent l’univers, et semblent poser tout un tas de questions existentielles.  « Tous les thèmes sont liés, et nous renvoient de près ou de loin à l’idée que l’univers existe et existera toujours quoi qu’il arrive.  L’infiniment grand est une source inépuisable de réflexion. » Et même si on a pas tout bien saisi, il est si agréable de se laisser conter des histoires surréalistes et rêveuses, qu’on se laissera toujours aller sans chercher à comprendre. 

7 commentaires

    1. toujours cet personne qui se fait passer pour MOI en utilisant MES expressions lu ici et la .c’est flatteur et navrant en meme temps lol : j’aime beaucou p the orielles qui on su marier les choses que lon entendait dans la compilation C86 et notammant les PASTELS avec des sons plus contemporain comme TAME IMPALA .ET Puis la chanteuse est vraiment troooop belle LOL

      1. Encore une pâle imitation, branle couille je sais précisément qui tu est. Pauvre mec tu doit bien t’ennuyer dans ta pauvre vie pour t’occuper d’un wonkers comme moi

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