Extrait de « Le rock est mort » par David Snug.
Est-il encore raisonnable de parler "d'industrie de la musique" alors même que le chiffre d'affaire du secteur a été divisé par dix en moins de vingt ans ? Les "experts" sont-ils encore légitimes pour facturer grassement des solutions toutes faites à des groupes sans argent ? Doit-on vivre de la musique, ou vivre pour en faire ? Autant de questions sur l'accompagnement d'un groupe en 2015, auxquelles Guillaume Mangier, responsable de la pépinière du Krakatoa, répond sans langue de bois. Une interview vivement recommandée à l'ensemble des accrédités du MAMA et autres salons pour professionnels de la profession.

Avec notamment les caricatures jouissive de David Snug sur le développement des groupes et l’interview sulfateuse de Jessica93, le secteur professionnel de la musique a pris des coups ces derniers mois. Émergea alors de la brume des réseaux un contre-feu sous la forme d’un statut aussi amusant qu’acide, que nous vous repostons ci-dessous.

statut
Qui en est l’auteur ? Guillaume Mangier, responsable de la pépinière artistique du Krakatoa, le dispositif d’accompagnement de la célèbre salle Bordelaise. A son tableau de chasse : JC Satàn, Odezenne, Botibol ou les Crane Angels. On avait ainsi trouvé la personne capable de répondre à toutes ces attaques. Car si on se place clairement du côté du surin (et des cons) sur ces dossiers, ne pas véhiculer la parole opposée aurait été un crime intellectuel. Rendez-vous donc non loin du Wunderbar pour une interview à vocation de tribune, dans laquelle, loin de simplement défendre son bifteck, Mangier remet les pendules à son heure.

Qu’est-ce qui a motivé la rédaction de ce statut Facebook ? Quel est ton point de vue sur toutes ces saillies contre l’accompagnement comme il est proposé, notamment, dans les SMAC ?

image001Guillaume Mangier : Le premier truc qui m’a agacé, c’est le fait de brandir le mot SMAC comme un épouvantail. C’est un label d’Etat à destination des projets de musique actuelle. C’est peut-être une erreur, mais j’ai la conviction que c’est plutôt une chance que l’état flèche de l’argent dans le sens de la musique d’aujourd’hui. Ce n’était pas le cas il y a 20 ans. Il y a un cahier des charges qui en découle. Il est rempli de manière très variée et on peut critiquer certains projets, y compris ceux que je défends. Mais je n’ai pas envie de jeter le bébé avec l’eau du bain.
Ensuite, il y a la prise de parole des artistes qui me semble surtout révélatrice du manque de connaissance du secteur dans lequel ils sont. Évidemment, il y a l’indé, et c’est là que ces projets musicaux évoluent. Entre l’indé pur et le business pur, il y a toute une variété culturelle qui existe grâce à toutes ces assos et ces initiatives, subventionnées ou non, qui parient sur des projets, leur donnent des fenêtres de tir ou les accompagnent. Je ne sais pas si tu as vu les caricatures de David Snug, Le Rock Est Mort. J’en ai fait ma photo de couverture facebook, parce que ça me fait rire. Mais à un moment donné, réduire le métier de gens comme moi qui s’occupent de l’accompagnement de projets musicaux à « Vous allez changer de nom, vous allez vous inscrire aux Inrocks Lab et on vous file un local de répète » c’est un peu réducteur. Ce sont des caricatures, elles remplissent leur rôle et j’ai de l’auto-dérision. Ce qui me dérange c’est quand elles sont prises au premier degré par certains musiciens, y compris certains avec qui je travaille ou j’ai pu travailler. J’ai toujours trouvé un peu pathétique de cracher dans la soupe. La musique, ce n’est pas de la culture hors-sol. Tu es dans un contexte, un écosystème, tu es avec tout le monde, il faut le prendre en compte.

Par rapport au diptyque de David Snug, tu ressens cette uniformisation du développement des groupes ?

Pour moi, ce ne sont pas les dispositifs d’accompagnement en eux-mêmes qui sont en cause, mais ce à quoi ils mènent. Ce que ces caricatures décrivent assez justement, c’est ce que veut l’industrie musicale. Est-ce que les structures qui soutiennent ces groupes, financée par l’argent public, sont là pour abreuver l’industrie de projets qui répondent à leurs critères, ou sont-ils là au contraire pour faire vivre une diversité ? Je pense qu’en travaillant avec des projets garage comme avec des projets doom, je ne réponds pas exclusivement aux critères de l’industrie. Il y a des projets qui s’y prêtent, et aussi des musiciens qui expriment l’envie d’y correspondre, parce que c’est leur projet professionnel, ce que je respecte tout autant.

Mais justement, comment travaille-t-on en bonne intelligence avec des groupes qui exercent bien loin de ces critères ? Comment ça se passe ?

Il y a trois sujets sur lesquels on peut intervenir quelle que soit l’esthétique du groupe : d’abord, la résidence de création ou la répétition sur scène, parce que tous les musiciens ont envie et besoin de travailler la qualité de leurs concerts. Certaines structures peuvent filer une semaine de travail et d’expérimentation, ça me semble être une réelle richesse. Ensuite, la compréhension du secteur dans lequel évolue la musique. Les droits d’auteur, ce sont les droits d’auteur, les mêmes pour tout le monde. La structuration, par exemple en association, ça s’applique à tous les projets. Le dernier point est celui qui me semble le plus complexe et sur lequel je suis le plus critique. C’est d’arriver à « lire », tout en essayant d’éviter d’influencer la création, le parcours possible d’un groupe : comprendre les mécaniques de programmation, de production, les endroits où il faut être, les grilles de lecture d’un secteur. Quand je vois un article dans lequel je lis que pour faire venir les programmateurs, il faut leur payer à boire… Je ne nie pas que les programmateurs aiment sûrement prendre l’apéro, mais ce n’est évidemment pas ce qui dicte leurs choix, il ne faut pas déconner. Surtout face à un public – les musiciens – en recherche de clés de compréhension, parfois même dans le désarroi. J’ai simplement trouvé cela stupide.

Si les musiciens ont pour seul objectif de devenir intermittent, on aura du mal à travailler ensemble.

La législation française actuelle te semble-t-elle capable de favoriser le développement de groupes de « musiques actuelles » ?

Tu parles de l’intermittence, des licences… ?

Par exemple, du fait que pour jouer sur une soirée « officielle », il soit nécessaire d’être payé plus d’une centaine d’euros bruts par musicien alors qu’un groupe étranger a bien plus de latitude ?

C’est le paradoxe dans lequel on évolue : dans le champ du rock et de l’électro dans leurs sens les plus élargie, les anglo-saxons ont déjà l’avantage d’être initialement bons là-dedans. Et, effectivement, de coûter moins chers. A titre personnel, je ne suis pas un légaliste forcené. Par contre, il faut avoir conscience que si on met les pieds dans une démarche de professionnalisation (et donc en respectant la législation) ça influe forcément sur le projet. Un producteur ou un tourneur qui doit respecter la législation peut demander au groupe d’être moins nombreux, par exemple. C’est une atteinte à la liberté artistique, certes, et mon travail participe justement à lutter contre ces atteintes : en participant au développement des groupes, ils ne sont pas seuls face aux règles du marché.
On pourrait aussi avoir un débat sur l’intermittence. Je ne suis pas persuadé que ce soit le meilleur système possible. On a quand même moult musiciens en France qui ne sont pas ou ne sont plus obligés d’avoir un dayjob à côté. Le mec qui, entre deux tournées européennes, retourne aux Etats-Unis pour faire des burgers est-il plus libre, finalement ? On peut évidemment parler des abus, de l’audiovisuel, d’un régime pas si déficitaire par rapport à de nombreux autres régimes. On peut regarder aussi le système belge, qui m’a l’air un peu plus intéressant, en cela qu’il donne un vrai statut à l’artiste. En tant qu’accompagnateur, je suis obligé de prendre en compte cette législation. Maintenant, si les musiciens avec lesquels je collabore ont pour seul objectif de devenir intermittent, on aura du mal à travailler ensemble. J’attends d’un artiste qu’il défende un projet artistique, qu’il soit prof, tourneur fraiseur, ou quoi que ce soit.

Extrait de "Le rock est mort" par David Snug.
Extrait de « Le rock est mort » par David Snug.

Sommes-nous concurrentiels face à d’autres pays, anglo-saxons, germaniques ?

Il y a de vrais développements en France. Parce que je travaille avec eux, je peux parler d’Odezenne et JC Satan. Ils en sont deux bons exemples. S’ils ont un point commun, c’est d’avoir toujours fait passer leurs propos artistiques avant tout. Le développement à la française par rapport à l’étranger… C’est dur de faire un comparatif sans avoir une connaissance fine des systèmes. Il me semble, et je mets des réserves, qu’en Allemagne, le tissu de lieu de diffusion est beaucoup plus lâche qu’en France. Au niveau underground par contre, il doit y avoir pas mal de choses. Mais qu’est-ce qui en émerge ? Es-tu capable de me citer un groupe allemand actuel ?

A vrai dire… Non. C’est vrai. Mais des groupes américains ou Anglais, oui.

Il y a combien de groupes aux États-Unis ? En Angleterre, il faut voir la concurrence infernale qu’il y a pour jouer dans les pubs. Alors forcément, ceux qui en émergent sont bons. Ils sonnent.

Combien de groupe existent aujourd’hui sous perfusion médiatique ?

Je parlais récemment dans un article sur le journalisme d’un darwinisme musical contrarié, qu’en penses-tu ?

C’est marrant que tu utilises cette expression, parce que je l’emploie aussi, mais de manière péjorative. La musique est un art et une économie. C’est une activité humaine qui n’a rien de naturelle. Je ne vois pas pourquoi des règles dites « naturelles » devraient s’y appliquer. Ok, à toute réglementation ses effets pervers. Aujourd’hui, il y a sans doute des projets qui n’existent que sous perfusion subventionnée, ok. Mais combien de groupe existent aujourd’hui sous perfusion médiatique ? Quand un magazine ou un blog soi-disant influent dit qu’il faut à tout prix écouter quelque chose, c’est aussi une atteinte à ce darwinisme. Est-ce que l’on s’en offusque ? Non, chacun est dans son rôle.

Quand un groupe comme Headwar blinde un squat avec quelque chose comme 800 personnes et que des artistes très médiatiques peinent à remplir un Point Ephémère, il y a un vrai problème.

Je le pense aussi. Il y a des médias qui se veulent prescripteurs et qui ne le sont pas. Ou plus.

L’accompagnement d’un groupe n’est pas un guichet à « petits avantages », ni un gadget.

Puisque le but de cet entretien est de formaliser une sorte de tribune, as-tu quelque chose à ajouter ?

L’accompagnement (tel que je le conçois) n’est pas un guichet à « petits avantages », ni un gadget. Nous sommes dans un milieu ambigu, à la croisée entre art et business. Complexe par la diversité des acteurs, des métiers, des législations. Que nous sommes également dans un milieu pétri de fantasmes (« vivre de sa musique » entre autres) et de frustrations, et qu’il est sans doute beaucoup plus compliqué d’être musicien aujourd’hui, que par le passé.

Que faisons-nous face à cela ? On stigmatise certains ? On s’attaque aux politiques culturelles ? On tient un discours de mi-punk mi-libéral ?

Je ne suis pas un apparatchik des Musiques Actuelles, et effectivement plein de choses sont critiquables ou améliorables. Mais cela ne se fera pas sans les artistes eux-mêmes. Certains tentent d’y participer d’ailleurs (www.lagam.org). Ma conviction est que de nouveaux modèles économiques doivent émerger en replaçant la rémunération des créateurs au centre, les artistes doivent être le plus autonome possible, devenir leurs propres producteurs. Et que, justement, l’accompagnement peut servir ce projet : être indépendant, à condition de le vouloir. C’est certain, cela demande beaucoup de taf et un peu de courage. Plus en tout cas que pour se pinter au fond d’une loge et raconter des brèves de comptoir … Tu vois, moi aussi, je peux être dans la caricature.

23 commentaires

  1. C’est fou ces gars qui pensent avoir la moindre objectivité sur ce qu’ils font. Il est là, à nous défendre sa vision de son petit milieu, de ses petites salles subventionnées, de son petit réseau de groupes, et à nous expliquer que ceux qu’y sont pas d’accord avec lui, ben c’est rien que des connards qui comprennent rien et qui crachent dans la soupe et qu’y font rien qu’à insulter sans rien faire.

    Pathétique ouais. T’avais pas besoin d’utiliser ce mot pour afficher un mépris aussi poisseux, ça se voit très bien dans ta façon d’évoquer les pratiques amateurs.

    « Mais à un moment donné, réduire le métier de gens comme moi qui s’occupent de l’accompagnement de projets musicaux à « Vous allez changer de nom, vous allez vous inscrire aux Inrocks Lab et on vous file un local de répète » c’est un peu réducteur. »

    Ouais? Ben vas-y mon pote, explique ce que tu fais, mais concrètement. Tes trois super champs d’action, c’est de la merde. On répète très bien à la maison et en tournée dans les cafés (la « qualité » PFFFFF, on vends pas des meubles en kit). Le droit d’auteur, c’est pour ceux qui veulent vendre la chanson à Publicis, 100% des autres n’en ont rien à branler. Ton troisième point, comme David Snug j’ai juste pas compris, réserve ce genre de propos creux de manager qui a tout pompé sur le blog de Virginie Berger pour tes dossiers de subvention au conseil départemental (ça les impressionnera peut-être, eux).

    Je sais pas comment ça se passe à Bordeaux, mais là d’où je viens, toutes les caricatures que peuvent décrire Snug ou Laporte, je les ai vécu : « bon les gars Bourges c’est bon, l’année prochaine c’est l’intermittence », « vous êtes surs que vous voulez pas essayer le chant en français? », « Non mais votre site internet ça va pas du tout, je connais un gars, il prends pas si cher, on vous aidera pour le dossier de sub », « comment ça vous avez enregistré? Mais vous mêmes? Pourquoi on est pas au courant? Je vous aurais branché avec un super prod, il a déjà bossé avec Saez, et comment on fait maintenant pour les sub? » ETC.

    Ton boulot c’est de faire croire à des mecs qui aiment la musique qu’ils peuvent en vivre et qu’ils peuvent le faire sans rien compromettre, sans rien y perdre, sans rien regretter. Et si il y a compromis, pertes ou regrets, ben ce sera leur faute parce qu’ils « manquent de connaissance du secteur dans lequel ils sont » (dans lequel TU veux qu’ils soient).

    Mon ordonnance : trouver un vrai boulot et aller répéter le week-end avec tes copains et des packs pour préparer une tournée dans des squats pendant les congés. Là et seulement là tu pigeras ce que je viens de m’emmerder à écrire pour rien.

  2. Le seul moment pertinent de l’interview, c’est quand le gars fait un parallèle entre perfusion médiatique et perfusion étatique (subvention). Deux moyens pour le pouvoir de soumettre l’art à sa logique. Le marché de la culture, qu’on parle musique, cinéma (que je connais bien pour avoir bossé 3 ans dans une boite de prod), galeries d’art ou littérature, obéit tout entier à un cahier des charges qui vient d’en haut. Il y a un vrai problème dans la logique prescriptrice qui étouffe complètement le processus créatif et vicie la diffusion des oeuvres. Y a déjà un paquet de gens qui ont dénoncé cette alliance objective de l’Etat et du marché qui fonctionne à balle dans notre pays et qui explique selon moi en grande partie l’empire de la misère culturelle. Si on veut comprendre l’écart dramatique entre les scènes anglo-saxonnes et française, faut pas chercher ailleurs.
    Quand je vois la scène stoner et la scène psychédélique, par exemple, j’hallucine de voir le nombre de perles qu’on peut avoir en France, et qui n’obtiens de reconnaissance qu’en sortant du pays. Ou sur les sites anglophones.
    Pourquoi, quel que soit la métropole dans laquelle j’échoue (j’en change tous les 3 ans), y a-t-il si peu de place pour des groupes de rap ? Pour du rock vénère ? Pourquoi les programmateurs s’obstinent à imposer la même variété moisie ?

    Le meilleur allié des vrais amoureux de musique, c’est internet : c’est-à-dire ce qui permet de sortir virtuellement du pays pour prendre une bouffée d’air pur.

  3. « Le meilleur allié des vrais amoureux de musique, c’est internet : c’est-à-dire ce qui permet de sortir virtuellement du pays pour prendre une bouffée d’air pur ». On parle bien des mecs qui t’écoutent en boucle gratos sur ton Bandcamp et qui réfléchissent à 10 fois avant de craquer 7 € pour acheter ton disque en FLAC ?

    1. Parce que tu croyais faire fortune sur internet en faisant de la musique ? Faut pas pousser non plus. Bandcamp, c’est juste une plateforme pour faire connaître ton groupe et éventuellement vendre quelques albums (quoi que y a des groupes qui en vendent beaucoup). Mais si tu veux gagner des sous ça remplacera jamais les concerts et tournées faut pas déconner.
      Et oui excuse-moi d’hésiter avant de claquer 7 euros. Quand tu gagnes un SMIC, tu réfléchis à 2 fois avant de dépenser le moindre euros.

  4. Sérieusement, qu’est-ce qui vous défrise dans l’interviouve ? Le mec il essaye de faire ce qu’il peut à la place où il est. Et c’est déjà pas mal. Oui, la caricature, c’est rigolo. Et oui, encore, ben y a des groupes qui seront jamais poussés par la SMAC de leur bled. Et alors ? C’est le jeu ma bonne dame ! Je suis comme vous, je tourne dans les bistrots, on répète comme on peut, on fait pas de tournées parce qu’on a des boulots, des gosses, des vies. Mais si y a des bons groupes qui peuvent être poussés, ben c’est très bien, tant mieux pour eux. Et si des gens sans scrupules leurs demandent de baisser leurs frocs et qu’ils le font, putain, tant pis pour leurs gueules. Je comprends pas qu’on puisse en avoir contre ces structures. Alors ouais, c’est rigolo de dire du mal, je le fais avec ma gratteuse. Et Snug fait des caricatures que je trouve vachement marrantes. Mais si y a un ou deux groupes qui continuent et accèdent à une certaine reconnaissance voire vivent de leur musique grâce à ces structures, vous savez quoi ? Le pognon aura été bien dépensé.

    Sinon, ouais, Jean-Louis, la qualité, c’est important. Tu peux pondre des bonnes chansons, si elles sont mal jouées avec un son de merde, ce sera du mauvais travail et pis c’est tout.

    Quant au gogol qui fuit parce que le type pousse du doom ou du garage… J’ai déjà dit gogol ? Ah ouais, c’est bon, alors.

    1. Le jour où la musique ce sera du travail, j’arrêterais d’en faire, je bosse déjà assez au boulot. Et toi comme moi, on écoute tous les jours des groupes qui ont mal joué avec un son de merde à un moment ou à un autre.

      Le pognon (le tien, le mien, le sien) sera bien dépensé quand le boulot de ce mec ce sera de démocratiser la pratique artistique. Je préfère 40 heures de repet’ gratuite repartie entre 10 groupes qui feront leurs reprises de Noir Désir à la fête de la musique qu’une résidence pour un groupe qui fera sensation pendant un an et qui sera lâché dés qu’un nouveau produit plus à la mode se présentera. Des bons groupes, connus et pas connus, y’en avait avant les SMAC, avant Guillaume Mangier, y’en aura après.

      A tout le monde on fait croire que son boulot, c’est de rendre possible de la musique. Je te fais une petite équation facile à comprendre : « pognon des impôts + humains passionnés sans pognon = musique qui aurait pas pu se faire autrement ». Voir même le gars il pense lui-même que c’est vrai.
      Mais en fait, aujourd’hui, avec les impératifs de professionnalisation imposés par les pouvoirs publics à travers le subventionnement conditionné (on lâche des tunes si tu montre dans le dossier que ça fait des emplois, que ça créé de l’attractivité pour le territoire, ou que c’est porteur économiquement), son boulot c’est choisir le cheval dont il pense qu’il peut finir la course (aka devenir intermittent), et miser nos impôts dessus. La vraie équation, c’est « pognon des impôts + groupe dont on pense qu’il fera sensation à Bourges = musique qui se serait faites de toutes façons juste on en aurait pas entendu parlé et on en serait pas mort = pognon qui est pas allé vers là ou il servirait au plus grand nombre »

      C’est deux équations qui correspondent à deux démarches tout à fait différentes (je te laisse deviner laquelle est dans l’esprit de la sodomie généralisée que nous propose le néo-libéralisme souriant).

      Le problème c’est pas qu’y en ait qui soient poussés et d’autres pas. Le problème c’est pourquoi on les pousse, comment on les choisit, sur quels critères.
      Le critère de l’utilité sociale, c’est « vous avez pas de pognon, papa n’achète pas la Telecaster, y’a pas de pièce insonorisée dans votre HLM, ben tac, ça c’est un local de repet’ et un petit studio et c’est aux frais de la Reine, on n’est pas bien là? Vous en vendrez 10 à vos mamies mais on s’en fout, on démocratise les pratiques artistiques »
      Le critère de l’élitisme par la professionnalisation, c’est « ça a une chance de devenir pro? D’avoir un article sur le dynamisme de la ville dans les inrocks? Hop hop ! Pas mal ça ! Vas-y, fais péter la sub, on les fera chanter en français si y faut ».

      Guillaume Mangier, comme ses autres collègues développeurs de projets™ pépiniéristes et consorts, son boulot, c’est pas que y’ait plus de musique qui se fasse que si il était pas là (contrairement à ce qu’il voudrait qu’on croit, et ce qu’il croit probablement lui même). Son boulot, c’est de choisir 15 groupes à Bordeaux, et de les lancer sur la grande et belle route pavée d’or de la professionnalisation (parce que faire un truc juste pour s’amuser, c’est vraiment trop con et du gâchis quand même, c’est pas aux pouvoirs publics de financer ça et certainement pas à la Caisse d’Epargne).

      Bon allez, je suis trop vieux pour ces conneries d’internet.

  5. J’aurais aimé un développement plus précis de cette phrase : « Pour moi, ce ne sont pas les dispositifs d’accompagnement en eux-mêmes qui sont en cause, mais ce à quoi ils mènent. » La vérité se trouve peut-être là, quitte à dénoncer l’énoncé de départ.
    Et pour en finir une bonne fois pour toutes avec les tremplins de Bourges, que quelqu’un sorte la liste de tous les lauréats, parce que ça c’est vraiment parlant. Une sombre blague. Un double discours permanent. Un mensonge total. Un cynisme aussi gerbant que déprimant. Tous coupables, aussi bien les « pros » que les musiciens.

    1. Vous laissez entendre que Bourges est une forme de poudre aux yeux, dont plus personne n’entend parler des lauréats une fois le festival passé ? Quel serait ce « double discours » ? Pourquoi « tous coupables » ? Je suis très intéressé pour que la discussion se poursuive, je ne saisis pas tout…

  6. L’interview est intéressante mais le type manque un peu de distance tout de même. M’enfin dans les commentaires c’est pas mieux.
    J’arrive ptète un peu après la guerre mais franchement l’opposition « vilaines logiques mercantiles » vs. « la musique pure », ce qui donne « ouais les gars qui font de la musique comme ils vont au turbin, quelles connards », y’a un moment où faudra bien la remettre en question. Faire de la musique c’est déjà, en soi, gonflé d’intérêts. Même si tu touches pas un putain de kopek, avoir ton groupe, jouer dans des salles, même merdiques, avoir ton bandcamp, même si personne achète rien, etc., ben c’est déjà une plus-value pour ta gueule, qui te permettra de mépriser ton collègue de la compta, de la salle des profs ou de la sécurité Paris plage qui, lui, rentre pioncer après son 9h-17h et va dans un Center Park le WE. Ça vaut également pour les labels, les organisateurs de concert, les journalistes — et jrentre là-dedans. C’est comme ça que ça tourne, tu désires des capitaux culturels comme tu désires des capitaux tout court, ben ouais. Ça me fait penser que vous seriez pas con, pour poursuivre ces discussions intéressantes, cher Gonzaï, de trouver un universitaire qui s’y connaisse et qui ne vous sorte pas du discours académique pour autant. Ça se trouve.

  7. Et bien moi je suis surpris de ne voir que 12 commentaires en dessous de cet article… ce débat n’intéresse peut-être finalement que très peu de personnes.

  8. Je pose ça là, c’est toujours intéressant d’avoir l’avis de musiciens « pros » (qui gagnent leur vie grâce à leur musique) sans avoir sacrifié leur indépendance artistique et économique (label, entourage pro, circuit de tournées, etc). C’est Éric Pasquereau (Papier Tigre ; La Colonie de Vacances ; The Patriotic Sunday).

    « [Ce] que je trouve dommage, c’est qu’on institutionnalise trop la musique en France à travers les accompagnements par les structures publiques. À force, tout le monde en vient à faire la même musique, à se produire de la même manière. J’ai beaucoup tourné au Brésil et c’est un pays que j’aime bien parce que les Brésiliens ont un rapport très naturel à la musique. C’est parfaitement intégré à leur culture. Ils n’ont pas eu besoin de politique culturelle pour y parvenir ! Après, ce n’est pas une critique envers la France. On a juste d’autres qualités. Et c’est bien aussi. »

    Partie 1 : http://www.pulsomatic.com/article.php?idart=2837
    Partie 2 : http://www.pulsomatic.com/article.php?idart=2846

  9. Si Odezenne et JC Satan sont des références musicales pour vous, on est dans la m***e… Vous avez vraiment écouté avant de dire des aberrations pareilles?? Si ils n’avaient pas été pistonnés sur des dispositifs comme Bourges, personne n’en n’aurait jamais entendu parler… Industrie musicale de hipster !!

  10. Bonjour !
    Le travail artistique n’est-il pas, par définition, de la création ? Nous sommes, en tant qu’acteurs artistiques/culturels (à n’importe quel poste et niveau) les seuls responsables de ce qui se passe et se passera. Ce n’est pas la joie, tout le monde est d’accord là-dessus. Pour autant, des actions et réflexions ont le mérite d’être menées, expérimentées, suivies, changées etc.. et ce, dans tous les domaines !! Ya du travail ça c’est certain, il y a aussi du plaisir et ça, c’est quand même la base !!
    En arrêtant de chercher comme d’hab des têtes à couper, je pense qu’on gagne sur le terrain des idées.
    Guillaume Mangier et les commentateurs spéciaux, ce que j’observe, c’est que nous sommes tous dans le même bateau et que nous n’avons jamais eu autant de rames, de bras et de capitaines pour faire bouger les choses.. c’est quand même super !! On y est presque 🙂 le DIY est plus que jamais d’actualité, mais ne faisons pas de ce modèle la réplique de ce que nous haïssons !
    Peace & Fucking Love !!

  11. Bonjour,

    Je voudrais réagir sur plusieurs points, et surtout poser quelques questions à Guillaume Mangier.

    « Est-ce que les structures qui soutiennent ces groupes, financée par l’argent public, sont là pour abreuver l’industrie de projets qui répondent à leurs critères, ou sont-ils là au contraire pour faire vivre une diversité ? » De mon point de vue, poser la question est en soi inquiétant.

    « [En Allemagne], au niveau underground par contre, il doit y avoir pas mal de choses. Mais qu’est-ce qui en émerge ? » Pourquoi porter une valeur ajoutée et même absolue à la notoriété avant même la supposée vitalité ?
    « Es-tu capable de me citer un groupe allemand actuel ? » De la même manière, l’Allemagne est-elle capable de mentionner un seul artiste français dit émergeant, ou un groupe français actuel dit « soutenu » ? Je crains que votre propos ne laisse croire que la musique d’ici profite d’une réputation européenne singulière.

    « En Angleterre, il faut voir la concurrence infernale qu’il y a pour jouer dans les pubs. Alors forcément, ceux qui en émergent sont bons. Ils sonnent. » Les SMAC auraient-elles donc tout intérêt à stimuler leur programmation pour faire émerger les « bons » et ceux qui « sonnent » ?
    « Ok, à toute réglementation ses effets pervers. » Quels sont-ils, selon vous ?

    Vous faites un très curieux parallèle entre « perfusion » subventionnée et « perfusion » médiatique. Les medias n’ont pas de responsabilité autre que leur propre engagement critique, subjectif. En outre, une SMAC ne se réjouit-elle pas lorsqu’un artiste « accompagné » bénéficie d’une réputation médiatique ?

    « Je ne suis pas un apparatchik des Musiques Actuelles, et effectivement plein de choses sont critiquables ou améliorables. » Lesquelles, selon vous ?

    « Il y a […] des musiciens qui expriment l’envie de correspondre [aux critères de l’industrie], parce que c’est leur projet professionnel, ce que je respecte tout autant. » Cette unique envie peut-elle donc représenter un projet intrinsèque d’artiste ? En quoi un accompagnement peut-il dans ce cas leur être une médiation utile ? Cette démarche n’est-elle pas vouée de fait à l’échec ou à un succès-météorite ? Il me semble que les artistes qui émergent en France hors-circuits de soutien SMAC sont majoritairement ceux qui se tiennent artistiquement à l’écart de la norme.

    Vous semble-t-il légitime qu’un organe public au rôle et au pouvoir politique puisse être soumis à la critique ? La promesse démocratique et la promesse qualitative des SMAC de soutien à la diversité est-elle tenue ? Un accompagnement subventionné doit-il répondre à des critères objectifs ou subjectifs ?

    « nous sommes également dans un milieu pétri de fantasmes (« vivre de sa musique » entre autres) et de frustrations ». Les frustrations de musiciens seraient-elles coupées de cet environnement ? A ces frustrations, un pouvoir politique qui semble échapper aux artistes non-soutenus n’ajoute-t-il pas d’autres frustrations ? Les programmateurs de SMAC / accompagnateurs de ces dispositifs ont-ils eux aussi, des frustrations ? Si oui, lesquelles ? Merci d’avance pour vos réponses et merci d’alimenter le débat de manière constructive.

  12. En fait, non je vais faire le SAV ici même.

    « Est-ce que les structures qui soutiennent ces groupes, financée par l’argent public, sont là pour abreuver l’industrie de projets qui répondent à leurs critères, ou sont-ils là au contraire pour faire vivre une diversité ? » De mon point de vue, poser la question est en soi inquiétant.
    A l’heure où l’industrie musicale est en crise et peut être « tentée » de s’appuyer sur le Tiers-Secteur pour développer de nouveaux projets à moindre coût, à l’heure où les ambitions des politiques culturelles sont revues à la baisse, non, je ne trouve pas aberrant de poser cette question. Au contraire, et d’une manière générale, c’est le fait de ne pas se poser de question que je trouve inquiétant.

    « [En Allemagne], au niveau underground par contre, il doit y avoir pas mal de choses. Mais qu’est-ce qui en émerge ? » Pourquoi porter une valeur ajoutée et même absolue à la notoriété avant même la supposée vitalité ?
    Parce que la question porte sur l' »émergence » donc – par définition – de l’apparition de quelque chose, du fait qu’elle soit rendue visible, observable. La notoriété n’est qu’un indicateur quantitatif, en opposition à ce qui reste dans l’underground. Il n’y a doit aucune valeur ajoutée ou absolue.
    Par contre, si vous voulez m’amener sur le terrain de l’émergence comme « état supérieur à la somme de ses parties », c’est une notion passionnante appliquée au domaine artistique, mais nous ne sommes pas au bon endroit pour en parler.

    « Es-tu capable de me citer un groupe allemand actuel ? » De la même manière, l’Allemagne est-elle capable de mentionner un seul artiste français dit émergeant, ou un groupe français actuel dit « soutenu » ? Je crains que votre propos ne laisse croire que la musique d’ici profite d’une réputation européenne singulière.
    Que le système français par ses politiques culturelles publiques ou ses aménagements sociaux (régime dérogatoire de l’intermittence par exemple) soit singulier à l’échelle européenne, je pense que l’on peut s’accorder à le dire. La question portait sur une comparaison des systèmes d’un pays à l’autre.
    Ensuite, ais-je porté un jugement qualitatif sur les résultats ? Non.
    Seulement quantitatif, il semble en effet – et sauf erreur de ma part – que la musique française s’exporte mieux que l’allemande.

    « En Angleterre, il faut voir la concurrence infernale qu’il y a pour jouer dans les pubs. Alors forcément, ceux qui en émergent sont bons. Ils sonnent. » Les SMAC auraient-elles donc tout intérêt à stimuler leur programmation pour faire émerger les « bons » et ceux qui « sonnent » ?
    Je ne comprends pas ce que le terme de « stimuler » signifie.

    « Ok, à toute réglementation ses effets pervers. » Quels sont-ils, selon vous ?
    Une réglementation (quel que soit le domaine) porte en elle intrinsèquement une forme de contrainte. Ces contraintes sont vécues diversement et à des degrés divers comme des effets pervers, selon sa propre acception des contraintes.

    Vous faites un très curieux parallèle entre « perfusion » subventionnée et « perfusion » médiatique. Les medias n’ont pas de responsabilité autre que leur propre engagement critique, subjectif. En outre, une SMAC ne se réjouit-elle pas lorsqu’un artiste « accompagné » bénéficie d’une réputation médiatique ?
    Je pense qu’une SMAC, mais aussi tous les autres acteur (label, tourneur, association de développement, etc…) se réjouissent qu’un projet artistique bénéficie d’une exposition médiatique car c’est un moyen, parmi d’autres, de développer le public à ce projet et donc l’économie propre à celui-ci. La question ensuite que je soulève dans mon ITW est de la maîtrise de cette économie par les artistes eux même (précision qui me semble utile d’apporter à ce stade de la discussion).
    Ensuite si vous pensez que les « médias n’ont pas de responsabilité autre que leur propre engagement critique, subjectif », je suis en désaccord avec vous sur ce point et c’est bien mal connaitre leur économie de croire qu’ils travaillent en toute indépendance.

    « Je ne suis pas un apparatchik des Musiques Actuelles, et effectivement plein de choses sont critiquables ou améliorables. » Lesquelles, selon vous ?
    La liste est trop longue. Et il me semble impossible d’être exhaustif. Cette phrase veut simplement dire ce qu’elle dit : je ne refuse pas la critique, et en premier lieu de mon travail.

    « Il y a […] des musiciens qui expriment l’envie de correspondre [aux critères de l’industrie], parce que c’est leur projet professionnel, ce que je respecte tout autant. » Cette unique envie peut-elle donc représenter un projet intrinsèque d’artiste ?
    Qui a dit que c’était leur UNIQUE envie ? Je dis simplement que certains artistes expriment l’envie de trouver une place dans l’industrie, et que je peux le comprendre.

    En quoi un accompagnement peut-il dans ce cas leur être une médiation utile ?
    Justement peut-être parce que cette « envie » naît d’une méconnaissance de l’industrie et de son fonctionnement.

    Cette démarche n’est-elle pas vouée de fait à l’échec ou à un succès-météorite ? Il me semble que les artistes qui émergent en France hors-circuits de soutien SMAC sont majoritairement ceux qui se tiennent artistiquement à l’écart de la norme.
    Revenons ici au concept d’émergence en tant que « état supérieur à la somme de ses parties ». Si l’émergence n’était que le résultat de faits, d’actions, de mécanismes plus simples et maîtrisables, nous serions en face d’un phénomène que l’on pourrait qualifier grossièrement « d’exact ». Et mon boulot, par exemple, se résumerait à distribuer des fiches pratiques et des recettes. Or nous savons très bien que ceci est beaucoup plus complexe et impalpable par certains de ces aspects. Bien malin serait celui qui peut affirmer que telle démarche est vouée à l’échec, tandis que telle autre serait « vertueuse ».

    Vous semble-t-il légitime qu’un organe public au rôle et au pouvoir politique puisse être soumis à la critique ?
    Comme mentionné plus haut, je ne refuse aucune critique. Et je dois vous faire un aveu je n’ai ni la légitimité de la refuser, ni le sentiment d’être investi d’une quelconque mission de porte-parole. La parole de cette ITW est uniquement la mienne.
    Par contre, si sous le terme de « organe public » vous souhaitez désigner une SMAC, vous vous trompez sur la nature de celle-ci. Les SMAC sont dans leur immense majorité des structures de droit privé, associations pour la plupart.

    La promesse démocratique et la promesse qualitative des SMAC de soutien à la diversité est-elle tenue ?
    Les SMAC répondent à « label », elles ne font pas de promesses, elles répondent à un cahier des charges. Que voici : http://www.irma.asso.fr/IMG/pdf/smac.pdf
    Si vous considérez que la SMAC la plus près de chez vous ne remplit pas correctement ce cahier des charges, je vous invite à prendre contact avec votre DRAC et à consulter les rapports d’inspections réguliers auxquels elles sont soumises.
    Encore une fois, je pense que nous sommes ici face à la confusion habituelle entre subventions et « label ».

    Un accompagnement subventionné doit-il répondre à des critères objectifs ou subjectifs ?
    J’aurais tendance à dire « les deux mon Capitaine! » si j’osais. Une chose est sûre – pour ma part et cela n’engage que moi – j’utilise des critères objectifs (données quantitatives, évolution des statuts sociaux, accès à la formation, etc…) mais aussi subjectifs (évaluation de la qualité de la relation entre partenaires ou productions artistiques évidement) pour évaluer mon travail.
    Je me permets de m’arrêter sur cette formule d’ « accompagnement subventionné », s’oppose-t’elle à un accompagnement non-subventionné où les musiciens auraient à leur charge la totalité des coûts de cet accompagnement ? Pensez-vous qu’un accompagnement de type marchand serait de facto plus objectif et moins subjectif ?

    « nous sommes également dans un milieu pétri de fantasmes (« vivre de sa musique » entre autres) et de frustrations ».
    Les frustrations de musiciens seraient-elles coupées de cet environnement ?
    Je suis désolé je ne comprends pas cette question.

    A ces frustrations, un pouvoir politique qui semble échapper aux artistes non-soutenus n’ajoute-t-il pas d’autres frustrations ?
    Parlez-vous de la difficulté des artistes à peser sur les choix de politiques culturelles ? Dans ce cas là, vous noterez que mon ITW les exhorte à s’organiser et à militer pour défendre leurs droits.
    Sinon, si vous désignez la frustration (bien naturelle) née d’un refus de programmation ou d’accompagnement, j’ai envie de vous répondre que c’est un risque (tout naturel lui aussi) auquel les artistes s’exposent lorsqu’ils veulent rendre public leur musique. Vous ne forcerez personne à l’aimer, encore moins à la soutenir.

    Les programmateurs de SMAC / accompagnateurs de ces dispositifs ont-ils eux aussi, des frustrations ? Si oui, lesquelles ?
    Je pense que l’impossibilité de programmer un groupe que vous trouvez important artistiquement ou tout simplement intéressant, ou d’être observateur privilégié des difficultés à faire naître une oeuvre dans des conditions optimums sont autant de frustrations que programmateurs et accompagnateurs vivent fréquemment.

    Merci d’avance pour vos réponses et merci d’alimenter le débat de manière constructive.
    Merci à vous de ces questions, j’espère que mes réponses alimenteront – à mon modeste niveau – vos réflexions.

Répondre à Guillaume Mangier Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*
*

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

partages