Tout projet débarquant sur Knekelhuis est au minimum excitant, souvent génial et dans tous les cas surnage la concurrence. C’est que la maison basée à Amsterdam sait y faire pour sortir des disques où l’on ne s’ennuie pas : Beau Wanzer, Parris Smith, Maoupa Mazzocchetti, EYE, Job Sifre et surtout De Ambassade peuplent un catalogue aussi inquiétant qu’attirant, entre étrangetés expérimentales et ritournelles pop mélancoliques.

C’est dans ce registre que le Leviosa de Reymour joue. Un album de cold-wave précis, aux synthés vibrants et aux arpèges langoureux. Un voyage sans filet et chanté en français, qui nous faire nous dire que la musique n’est jamais autant juste que lorsqu’elle a une âme. Luc et Lou, couple à la ville comme sur scène (une phrase qui ne vieillit jamais je trouve), déposent une partie de la leur tout au long de ces onze titres beaux, tristes et entêtants. Des ritournelles parfois naïves qui nous ont donné envie de leur poser quelques questions.

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Salut ! Comment on se sent, après la sortie d’un premier album ?

On se sent forcément bien ! Très content que le bébé naisse et d’enfin pouvoir le partager. Après évidemment, c’est une drôle de période pour sortir un album car il manque l’aspect live. On se réjouit de pouvoir lui donner réellement vie sur scène et d’avoir un contact direct avec les gens qui écoutent notre musique.

Si je lis le dossier de presse qui accompagne la sortie, l’écriture de Leviosa concorde avec un changement de vie, depuis la Suisse vers Bruxelles. Comment on écrit des chansons quand tout change autour de nous ?

Effectivement, l’album suit notre changement de vie. En arrivant à Bruxelles on a pu s’ouvrir à d’autres styles musicaux, on a rencontré d’autres personnes qui nous inspirent. Le changement est toujours une nourriture pour créer. En vérité, le plus troublant pour écrire était plutôt l’arrivée de la pandémie et le confinement. Le fait d’être enfermé vous coupe de la vie, des gens, de vos inspirations directes. Le fait aussi de ne plus pouvoir assister à des concerts par exemple, a été un vrai manque pour nous. Il a donc fallu aller chercher ailleurs que dans les ressentis quotidiens. Nous nous sommes donc penchés sur nos souvenirs.

Si on remonte un peu le temps, comment le projet Reymour est né ? Quelle a été l’étincelle ?

Nous venons de la même petite ville tous les deux. On s’est donc vite repéré entre autres car nous avions une sensibilité musicale très similaire. Nous nous envoyions régulièrement des morceaux par messages et étions contents d’avoir quelqu’un avec qui partager nos découvertes et nos morceaux phares. L’étincelle s’est déclarée deux ans avant que nous formions le groupe, lors d’un after chez Luc. Il alluma ses machines et ses synthés et c’était parti ! Nous avons fait une track tous ensemble et c’était un déclic. Depuis ce jour, on savait qu’on ferait de la musique ensemble.

Le disque est presque exclusivement en français, composé entre deux pays où la langue cohabite avec d’autres ; est-ce que ça a joué dans votre processus créatif ?

Les textes sont quasiment dans leur totalité en Français car c’est notre langue maternelle. Nous la maîtrisons et avons donc toutes les clés pour pousser l’écriture à différents degrés. Nous ne parlons pas assez bien allemands et pas du tout néerlandais pour que les textes soit suffisamment inintéressants. D’autant que le français est une magnifique langue littéraire avec laquelle on peut s’amuser et s’exprimer au biais d’images et de figures de style multiples.

Des influences que vous avez mis sur disque ?

Côté inspirations, ça évolue très rapidement étant donné que nous écoutons passablement de musique. Au niveau des sonorités nous nous inspirons de nombreux groupes de minimal wave et synth-pop des années 80 comme Carol (Breakdown), ou Degrees of Freedom. Pour les voix nos influences sont assez vastes, elles vont de Lana Del Rey à Carla Dal Forno en passant par Cindy Lee.

Côté studio et composition, comme est-ce que cela se passe ?

Au niveau de la composition, c’est assez changeant. Souvent Luc propose une base et Lou rajoute des synthés. On discute ensemble de la composition et de l’arrangement. Puis lorsqu’on commence à avoir un semblant de structure, on pose les voix. D’abord, on cherche la bonne mélodie et par la suite on y rajoute un texte. Parfois il est écrit au préalable et parfois il se fait sur l’instant. Notre manière de créer des morceaux varient complètement d’un morceau à l’autre. Cela dépend de l’inspiration du moment.

La suite, c’est quoi ?

Comme on a bien pu s’en apercevoir ces derniers temps, rien n’est prévisible ! Alors, pour le moment nous allons surtout nous concentrer sur la création d’un live qui met en scène ce nouvel album. Et ensuite, qué será será !

Reymour // Leviosa // Knekelhuis
https://knekelhuis.bandcamp.com/album/reymour-leviosa

2 commentaires

  1. j’avais galere pour recevoir leur 1er tape via dhl les crevards! K7 retourné a berlin, revenue en recommandé 2 mois apres avant COVID hein t’as saisi!

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