Après avoir sorti une bonne grosse poignée d’EPs auto-produits ces cinq dernières années, la compositrice et plasticienne bordelaise Anouk Allard aka Venus Berry passe (enfin) au long format avec un skeud de synthétisme noir super cool à paraître chez les branlos de Flippin’ Freaks et les chercheurs d’or de La Souterraine. Quoi de mieux qu’un bon petit clip porno pour fêter ça ?

Débrouillarde et bourrée d’idées, Anouk décide de clipper son morceau Me Quitter elle-même, avec l’aide d’un pote. Rien à foutre des paroles ou de vouloir plaire à un hypothétique public, l’idée pour cette étudiante aux Beaux-Arts de Bordeaux est juste de s’immerger totalement dans sa musique, et de « laisser le feeling pur dicter le choix des images ». Des images tournées à l’instinct donc, qui commencent avec une scène de duel entre deux rebelles du 18e siècle façon Barry Lyndon de Stanley Kubrick, sapés comme jamais en fringues d’époque.

Pendant que tout ce petit monde décide de jouir sans entraves plutôt que de s’affronter bêtement pour essayer de savoir qui a la plus grosse, Venus Berry joue sa partition synthétique, avec ici un cocktail minimaliste de boite à rythme ultra aride et de notes de synthétiseurs noires et obsédantes, qui finissent de nous plonger dans cette ambiance dark-sex digne d’un roman du Marquis de Sade, le sadisme en moins. A l’origine de ce clip sulfureux, Anouk se dit « inspirée par l’univers Queer, Madonna et Mylène Farmer » et « trouve ça beau de voir des gens s’embrasser ».

Premier d’une série d’albums qu’on espère longue comme un bisou bien sauvage, « Shibari » sortira en K7 le 26 mars. Bourré de synthétiseurs et de noirceur, ce premier LP de Venus Berry enrobe d’abord dans du coton rose avec une longue et douce procession sans paroles de près de trois minutes. La suite est bien plus nerveuse, avec le titre énervé Chien de la Casse qui réveille brutalement et la très flippante Les Enfers avec ses paroles prophétiques dont « Soyez morts plutôt que vivants ! Et que Dieu vous aime !». Frappé du sceau de la bizarrerie et de la folie, cet album qui alterne entre violence punk et langueur instrumentale est avant-tout un long spleen synthétique composé par une fille qui n’en peut vraisemblablement plus de cette société si limitée. Nous non plus.

Venus Berry // Shibari // Sortie le 26 mars en mode partouze chez Flippin’ Freaks + Kalamine Rec + La Souterraine

Pour voir des roulages de pelle en direct’, c’est par là.

 

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