Dans un contexte géopolitique compliqué, et alors que la fonte délirante du permafrost sibérien pourrait libérer des virus préhistoriques capables de terrasser l’Humanité comme dix Covid-19, le quinquagénaire huileux annonçait voilà quelques jours la sortie d’un clip en duo avec l’ancienne chanteuse de Thérapie Taxi. De quoi de permettre de perdre sérieusement dix minutes pour rappeler que si la notion du beau artistique reste difficile à décrire, il est en revanche bien plus facile de démolir un mur en briques molles.

236 secondes. C’est le temps que dure le clip de Parc fermé, nouveau single clippé de celui qui jadis faisait la couverture de feu Technikart affublé d’une réputation de bad boy. 236 secondes, c’est parfois une éternité. N’allez pas me demander pourquoi, ce jour-là, j’ai décidé de cliquer sur le lien reçu. Je crois que quelque part, Biolay m’inspire une fascination profonde; quelque chose comme une coloscopie discale, en somme.

Je cliquai, donc, par sadisme. Soudain, et quand je dis soudain, c’est instantanément : l’avalanche. L’avalanche de tout : la vulgarité d’une réalisation à la truelle, le second degré d’un clip dissimulant mal l’excès de sérieux de la parodie et, de plan en plan, l’impression d’un gigantesque vide mis en scène. De ce point de vue, la chanson extraite du dernier album en date, s’avérait presque ce qu’il y avait de moins pire. Presque 100 000 vues au moment où s’écrivent ces lignes, pas de quoi réveiller McFly et Carlito, mais encore une fois, comme c’est le cas quotidiennement, une interrogation : quand cette passion frénétique pour la mise en images de la musique cessera-t-elle ?

Quotidiennement, partout en France (mais soyons honnête : surtout à Paris), des dizaines de chefs de projets brainstorment silencieusement sur de nouveaux clips financés par l’argent du contribuable avec, à la clef, le rêve secret de reproduire la success story du rap où chaque vidéo de n’importe quel sous Booba titille le million de vues en moins d’une semaine. Un rêve sans lendemain, et des centaines de clips abandonnés sur l’aire de l’autoroute de l’information que l’Homme du futur regardera sans doute avec mépris, non sans regretter qu’on ait bourré des serveurs bouillants durant des décennies tout cela avec pour seule conséquence la fonte dudit permafrost évoqué ci-dessus. Peut-être faudra-t-il un jour diviser l’Internet en deux sections, comme à l’école maternelle, avec d’un côté celles et ceux capables d’aller au pot, et de l’autre, pour les cancres monosyllabiques, un tiers-monde du clic incontinent avec double absorption. Dans le cas de BB et de sa nouvelle égérie uberisée, le choix est déjà fait : le parc est fermé, les parents sont attendus à l’accueil.

Ce papier a été écrit en dix minutes, sans relecture, et c’est à peu près tout ce qu’il méritait. 

16 commentaires

  1. Je vais être très clair : j’ai divorcé avec la musique de Benjamin Biolay en 2012 ,l’album Vengeance complément cannibalisé par des featuring pas toujours très judicieux, trop de featuring tue les featuring ,je déteste cet album,j’ai cessé depuis de suivre sa discographie ,j’ai jeté une oreille aux albums suivant ,l’album Palermo Hollywood paru en 2016 ne ma guère convaincu non plus.Depuis 2012 Benjamin Biolay ne me surprend plus et ne subjugue plus ,il est devenu pour moi depuis 2012 un vulgaire chanteur de varietoche.Pour moi ses deux meilleurs albums sa restera « A l’Origine » paru en 2005 et « Trash yéyé » paru en 2007. A.P
    https://perseverancevinylique.wordpress.com/2018/05/15/benjamin-biolay-%e2%80%8een-4-chansons-de-coeur-de-mr-perseverance/

    1. moi j’ai décroché après Négatif !!! que j’adorais à l’époque et que je rangeais entre Cure et Bryan FERRY (qu’est-ce qu’on peut être con parfois…) depuis je l’ai vu en concert aîe aïe aïe …. beau merle

  2. J’en peux plus de cette masculinité toxique et ultra-virile des Biolay Katrine et autres machos misogynes de la variété française. Il nous faut des hommes de la trempe d’un Bilal ou d’un Stéphane Marie.
    Vivement Schiappa a l’Elysee.

    1. yes yesch mais no no no au final. Tu deeps pas trop profond là, te faut une pelle à paillette ouesh ouesh et pas mal de férormone pour deeper comme il se doit!!! Bioley c’est Bioley et il faut bien l’admettre comme hollande c’était hollande et chirac, chirac aarghhhh!!!!!!!!!!!

  3. C’est dans l’unanimisme le plus dégoulinant que l’on peut descendre en flèche n’importe qui, et ainsi passer pour un rastaquouère bon teint et à moindre frais.
    Attention à la facilité M Bester

    1. Les commentaires de ce clip sur YouTube laisse rêveur avec plein de licornes et d’arc en ciel plus la tronche de BB qui ressemble à un panetone oublié sur la banquette arrière c’est surealiste.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*
*

partages