(C) Chloé Lecarpentier

Le quintet parisien (on a l’impression de décrire une fanfare) publie ces jours-ci son deuxième album « Juillet », un objet sans prétention qualifié de « solaire » et « plein de trouvailles » par la concurrence. C’est à l’inverse un disque vide de toute idée, et symptomatique d’une époque plus que jamais nostalgique d’un temps révolu.

L’exercice de la chronique est un art difficile, on vous l’a déjà dit mille fois. L’un des signaux faibles, pour le lecteur souhaitant s’en remettre à l’avis des « journalistes » pour ses achats chez le disquaire, reste de compter le nombre d’adjectifs utilisés pour telle ou telle chronique. Une règle indicible stipule que plus le rédacteur en place toutes les deux phrases, moins il a en vérité à dire sur son objet d’étude.

Vous la voyez venir de loin, cette règle s’applique parfaitement à « Juillet », deuxième album d’En Attendant Ana, signé pour son premier essai (« Lost and found ») chez les ricains de Trouble In Mind ; pourtant pas des manches quand il s’agit de repêcher les rares Français capables de faire pleurer les guitares (cf The Limiñanas au début des années 2010). La logique aurait voulu que son successeur, à force de chercher, finisse par trouver quelque chose de solide : une jouvence, des thématiques fortes, voire même, de vraies compositions. Hélas, il n’en est rien. « Juillet », qui doit son nom au fait qu’il ait été écrit en été, ne fait que surfer sur le sentiment d’une insouciance à jamais perdue. Décrit comme « abrasif », « charbonneux », « anguleux » ou « ensoleillée », le disque est une perdition où l’on entre sans trop savoir comment on y est entré et surtout, plus problématique, à quel moment on est sorti.


Le problème, finalement, n’est pas tant que le groupe n’ait rien raconter dans ses chansons, mais qu’il cherche à s’approprier une histoire qui n’est pas la sienne. Les mois de juillet ne ressemblent plus à ceux vécus par nos grands-parents, il faudra un peu plus qu’une imitation de Sebadoh, Pavement et Teenage Fanclub, trois influences majeures d’En Attendant Ana, pour s’imposer au delà des cercles de vieux trentenaires eux-mêmes nostalgiques de leurs propres adolescences. La production, confiée pour partie au jeune Alexis Fugain de Biche, comme la masterisation à Dominique Blanc-Francard, ne suffisent pas à donner l’épaisseur nécessaire à ce disque sans contours clairs ni vraies couleurs. Comparé aux dernières productions de Corridor, « Juillet » fait pâle figure avec ses filtres sépia; comme si couvrir la réalité avec un effet pellicule 16 mn suffisait à oublier que ces gens vivent en 2020, malgré eux.

La jeune génération, baignée par les clips Youtube et si nostalgique de ses parents spirituels quand bien même ils ont divorcé depuis si longtemps et ne baisent plus trop, n’ont pas sorti de disques potables depuis des décennies et, en fin de compte, n’ont pas été aussi brillants que ça, semble vivement regretter que les petits frères du rap ait grignoté tout l’appartement. Il faudra être un peu plus original que sur ce « Juillet » monotone pour se faire entendre, au risque de définitivement disparaître.

En Attendant Ana // Juillet // Trouble In Mind
https://enattendantana.bandcamp.com/

18 commentaires

  1. en parcourant … depuis quelque temps, je m’aperçois que Bester aime la rigolade dents serrés ! son cul, je sais pas! pas docteur en ass, + vous le criyiquez + il vous repond, dot être pas bien eleve, …

  2. Pour une fois je suis d’accord à 100% avec BESTER. ca c’est LE groupe de suceurs de roue tout droit de boboland. leurs réferences c’est de la merde en boite façon inrockuptibles circa 2006.aux chiottes lol

    1. je m’insurge il y a en un qui se prends pour moi ,je déteste En Attendant Ana mais cela serais leur faire trop d’honneur que d’écrire  » Pour une fois je suis d’accord à 100% avec BESTER. ca c’est LE groupe de suceurs de roue tout droit de boboland. leurs réferences c’est de la merde en boite façon inrockuptibles circa 2006.aux chiottes lol » L’USURPATEUR QUI SE PRENDS POUR MOI VA PRENDRE CHER SI JE L ‘ATTRAPE ,
      mon cher BESTER si un commentaire ne proviens pas via hanslucas12@gmx.fr c’est que c’est tous bonnement pas moi JE TE PRIS DE FAIRE LE MÉNAGE et de viré se fake de perseverance

        1. De toute façon y’à un truc simple pour te repérer, persévérance : t’écris comme un pied.
          Donc t’inquiète pas bonhomme, on les reconnaîtra tes commentaires de vieux frustré !

    1. QUE VEUS TU DIRES PAR LA ?
      Sous prétexte que n’aime pas tous ces pseudo groupes financez par les INROCKUPTIBLE CE TORCHOn , ou NOVA ou LE MOUVE, mon avis ne serais pas à prendre en compte.
      JE suis un aussi bon critique, même meilleur, que les journalistes, et mon avis dois etre pris en compte, au même titre que des suceurs de roue comme Oliver Lââm et qu’on sort.

  3. Mais….Mais….qu’est-ce qui m’arrive ?! Mes….MES BURNES !!! Elles gonflent !!! Elles gonflent arrgh !!! C’est vous le sorcier, mais qu’est vous avez fait ? Arghhhhh arrêtez çaaaa arrêtez çaaaaa *PSSSSSHHH* *PSSSSHHHHH* Gargllllhhhhhhhhhaaaaraaa BANG!

  4. je déteste tous ces groupes actuels de Hipsters qui se réapproprient notre culture.
    Ils veulent être à la fois Pop et Garage, ce qui n’a musicalement rien à voir, tout en se réclamant de groupes comme « Pavement ».
    Ils veulent juste s’accaparer le coté rebelle des 60’s, mais sans jouer cette musique et sans avoir le look, ce qui est portant primordial.
    Alors qu’à coté de ça, il y a pleins de petits groupes passionnés par cette culture, qui jouent sans aucune reconnaissance de quiconque.
    C’est juste des minets sans culture qui ne doivent même pas savoir ce qu’est la « Sunshine Pop » ou le « Group Sound », et qui ne méritent pas la place qu’ils occupent, contrairement à d’autres.

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