Sur son dernier album « Prince of Tears », Baxter Dury ne fout pas les aiguilles dans le rouge, il aiguille. Suggère. Susurre. À sa table de travail, on l’imagine boire des verres de vin rouge. Lentement. Longtemps. Cintré dans un costume un peu froissé. Sous ses cheveux en bataille, le Tchernobyl du pauvre. Un psy en aurait pour toute une carrière. Le père. Les femmes (ses disques en sont plein, elles prennent une place ÉNORME). Le punk au frein à main, du rock, mais pas trop, L’Angleterre et sa putain de reine. Un rosbif pop, quoi.
Lui et nous, on en était là depuis ses deux derniers disques, et on aurait pu continuer comme ça jusqu’à ce que la mort vienne arracher nos écouteurs, un soir de pluie à la con avec des briques rouges dans le décor (nous aussi on vit dans le Nord de l’Europe). Sauf que Baxter a changé de braquet.
Basse magazine
Bien sûr, pas question de bousculer ni sa plume, ni son flegme, ni son flow au Tranxen. Non, là où ça remue, c’est au niveau de la ceinture. Les explosifs sont dans les mains du bassiste. « Prince of Tears » devrait faire la couv’ de Basse magazine. Le groove poisseux de Miami, en ouverture, donne la corde de la. Tout le disque cavale derrière les mélodies dessinées à la basse. Le spleen habituel ? OK. Les guitares à papa ? Of course. Les chœurs féminins sur tous les refrains ? Évidemment. Mais surtout, des grosses basses. Et des violons dingues pour babtous fragiles sur Porcelaine. Le tout, toujours, à l’économie : « Prince of Tears » ne dure même pas une demi-heure.
Soyons honnête : la quatre cordes était déjà so importante chez lui. Mais là, c’est un festival. Au point d’avaler sans ciller les emprunts à « Melody Nelson » sur Prince of Tears. Et de payer son déhanché de salon, quelle que soit l’heure. Emprunt toujours : on croirait entendre une instru des Doors sur Oi. Oui, les Doors. Mais avec un Morrison de brique et de rauque. Pour le reste, vous l’aurez compris, pas de surprise. On finit toujours par chialer.
Baxter Dury // Prince of Tears // Heavenly
2 commentaires
aussi dingue que son père, mais en + ‘provincial’
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