C'est vraisemblablement parce que 99,9% de la presse musicale me débecte que j'ai découvert le dernier album de Mùm dans les bacs de la Fédération Nationale d'Achat des Cadres

C’est vraisemblablement parce que 99,9% de la presse musicale me débecte que j’ai découvert le dernier album de Mùm dans les bacs de la Fédération Nationale d’Achat des Cadres et non dans les colonnes de nos confrères. Gros has-been qui achète encore des disques, j’ai claqué 17,07€ dans Sing Along To Songs You Don’t Know, soit l’équivalent de 3 packs de 12 Kro’ en promo dont 2 gratuites. Récit éméché d’une déception à l’islandaise.

Avant de péter du Mùm, il faut un minimum planter le décor. Car, une fois qu’on a visité l’ile aux macareux, on comprend mieux la musique de Sigur ros, Björk, Bang Gang et compagnie. Savant extraire des paysages islandais des résonances et des ariettes si particulières, ces artistes réchauffés se sont inscrits comme précurseurs en matière de post-rock à clochettes, glockenspiels, marimbas et autres instruments qui font gling-gling voire Gling-glò. Et, bien que chier des opus composés à partir d’instruments Fisher-Price soit à la mode avec tout ce ramassis de pétasses néo-folkeuses parisiennes, les zicos islandais, eux, ont toujours su magner leurs carillonnades avec tact et finesse, faisant une musique aux sonorités désormais populaires, mais aux mélodies toujours plus singulières. Sauf qu’un jour, il faut savoir dire stop. Mùm, expert en la matière a pondu l’album qui a fait déborder la section « arctique » de ma discothèque.

À commencer par la jaquette… Tout en décapsulant une première bière, « bon sang ! », hurlai-je. Continuellement bloqués dans leur délire visuel où gribouillis de gosses terminés à l’urine cohabitent avec écritures résultant d’un cursus de maternelle, Mùm radote une fois encore. Démontrant dès lors l’essoufflement du design « post-mignon », les Islandais n’ont également pas renouvelé leur musique (sorry Angus, ndlr) et livrent avec Sing Along To Songs You Don’t Know, une galette aux frontières du miteux que je n’écouterai sans doute pas une seconde fois.

Certes, dès le début, Mùm s’est positionné sur le marché comme un groupe plutôt doux. C’est d’ailleurs tout à leur honneur car le sang bourré de Soupline® qui coule dans leurs veines leur a permis de pondre le merveilleux et épileptique album Summer Make Good, l’incontournable et révolutionnaire Finally We’re No One, où le déstructuré Gogo Smedr The Poison Ivy. (Tout de même plus gnangnan comparé aux précédents)…

Mais ce dernier disque est peu différentiable des « Baby Rock Records ». Arrivé à l’écoute de la 4ème chanson nommée A River Don’t Stop To Breave, mon zeste de conscience me suppliait d’arrêter la bière, mettre l’album sur pause et aller faire chauffer la lampe de mon vieil ampli poussiéreux pour plaquer un accord de disto sonic-youthien et, de ce fait, redonner des couilles à l’ambiance de mon logis.
À peine remis, trois cervoises plus tard, je reprend avec la 5ème plage du compact, The
Smell Of Today Is Sweet Like Breastmilk In The Wind
. Je ne pensais pas possible une telle réalisation musicale à l’heure actuelle et surtout de la part de Mùm. Des beats aux sons plus avariés que ceux de Sliimy, probablement faits avec un bon vieux Casio SA-9. Des synthés (soupir) aussi rances que ceux de Mylène Farmer entre 1986 et 2009 et puis un chant… Ce chant. Celui qui a malheureusement pris place au sein du collectif depuis le split des deux jumelles chanteuses en 2002 puis 2006. Bref, plus de voix de fausset, plus de douces mélodies envoutantes et des compositions qui pourraient être issues du caprice d’un manager à deux balles forçant ses protégés à pondre un rond en pleine rentrée culturelle.

Ok, il faut l’admettre. Même après cet album, voir un être humain dans le métro avec un
petit Mùm sur son Ipod me sera plus agréable à observer qu’une chiure de pub multicolore à deux pattes en train de se faire sauter les tympans à coup de David Guetta. C’est comme ça et voilà que je brule d’envie de jaspiner que Mùm, « c’était mieux avant ». D’ailleurs, le premier album des Islandais s’appelait Yesterday was Dramatric, Today is ok ! Mouais, aujourd’hui mes petits shots de Brennivin, je ne désire que cracher sur vos moufles et vous dire qu’en ce qui concerne votre affaire, Yesterday was ok, Today is Dramatic !

Mum // Sing along to Songs you don’t know // FatCat

http://www.myspace.com/mumtheband

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