Visite terminée, place à l’intime confession. À éplucher d’un œil laser les classements 2012 des blogs musicaux, j’en soupe déjà de voir hisser à des sommets poudrés des blanc-becs à la barbe limée par des twitter addicts. À croire que 2012, c’est un remake de l’attaque de clones dans ta bibliothèque. Alors, quand je tombe nez à nez avec une pochette affublée de ce genre de dickhead, j’ai comme envie de retourner jouer au scrabble chez mamie… En vérité, je m’attends déjà à une salve de dubstep mou du gland et de vocoder noyé sous des nappes de synthé, le tout frappé de longs tunnels de vacuité. Bref, devoir supporter une fois encore ce refus, évidemment arty, de rythmique binaire s’apparente, pour mes conduits bouchés, à un immense calvaire.
C’est pourquoi, le jour où je suis tombé sur la pochette de Metz et la photo de ce kid la tête en vrac dans son sac, mon esprit s’est comme ressaisi. Il a pas l’air très studieux, cet enfant. Bien peigné, chemise de l’UNI sur les épaules, pas d’iPhone entre les doigts et aucun moyen pour lui de mater la dernière version de Call me Maybe... Non, juste une vielle sacoche et une pile de livres comme seule promesse de divertissement.
Mais on pourrait aller plus loin. Imaginer par exemple l’écho d’une voix, hors-champ comme on dit à la fac. Un vieux prof, il va sans dire dépressif, serait en train de baver une enfilade de chiffres prompts à vous faire dessiner tout un ensemble de bites sur votre carnet de liaison. Pour la troisième fois cette semaine, sa voix donnerait dans ces chiffres sans lettres capables de vous abattre tout un régiment de grabataires baveux. Alors quand on pense que cet enfant est censé représenter l’espoir, la vie, difficile de ne pas faire état d’un immense gâchis ! C’est là qu’intervient Gonzaï. Notre diabolique mission : souffler deux, trois mots à l’oreille du petit : du genre envoyer paître sa grand-mère, faire une blague salace à sa voisine, voire taper un peu de speed sous le matelas de son frère… Qui sait, notre bambin tomberait peut-être sur deux ou trois vinyles dont la force de frappe pourrait lui pourrir un peu la tête.
Détruire, gueulent-ils
Tout ça pour quoi, me direz-vous ? Nommer Sub Pop, comme un clin d’œil nostalgique aux vieux burnouts. Évoquer le producteur de Crystal Castles en guise de dédicace aux derniers allumés de la capuche. Réhabiliter ce mot (« punk ») que même le dernier des authentiques a des problèmes (dentaires) à balbutier. L’accoupler au terme « hardcore », boulon sonique et cran (d’arrêt) solide pour rejeter loin d’improbables courants bons pour le tout-à-l’égout. Déconstruire la tracklist comme un érudit qui n’aurait, de l’enjeu, pas tout saisi ? Est-ce bien nécessaire ? Et pourquoi Metz, alors qu’une palanquée de groupes canadiens continuent à démonter leur matériel comme si le bug de l’an 2000 n’avait jamais eu lieu ?
Pour ces crissements ferrailleux, véritable bande-son d’une mégalopole en plein chaos. Une mégalopole où les vitres des buildings seraient soufflées par une déflagration d’où s’échapperait des nuages de frustration. Pour une orgie métallique qui s’apparenterait au craquement d’une allumette dans le ventre d’un tunnel poisseux. Une allumette sur laquelle reposerait le dernier espoir d’éradiquer la dernière particule de vie sur terre. Aux manettes, les forains de Metz, trio à l’unisson dont la violence rythmique et vocale serait inspirée par toutes sortes de communicants aux idées aussi creuses qu’un Ground Zero. Alors, réveille-toi mon garçon, c’est l’heure, il est temps de pousser ton dernier cri !
Metz // « Metz » // Sub Pop (PIAS)
http://www.subpop.com/artists/metz
7 commentaires
Désolé mais j’ai rien compris à ton article, ça doit être mon cerveau de pecno dégénéré.
Je retiens tout de même qu’on ne retient rien de la ville, à part le nom peut-être?
Pour mémoire, elle abrite un type appelé CHAPELIER FOU et pour info, une scène débordante de vitalité, dixit le fou chapeauté.
DAiKiRi, AUSTRASIAN GOAT, THEE VERDUNS, DISTORSIONS, DR GEO, AWKK, j’en passe et des meilleurs, à boire et à manger, une véritable kermetz.
En ce qui concerne METZ, ca ne me fait ni chaud ni froid; tu parles de vacuité, elle ne m’a pas l’air si absente. Un hommage à la ville sans doute.
Ah oui, précision, ca se prononce comme « mess » en anglais. Aaah ouais, d’accord…
à moins que ça se passe en centre ville, t’as le droit de m’inviter à la kermetz tsé ! et si on parvient à discuter de l’avenir de nos enfants sur de bons groupes locaux, je pourrais t’évoquer la triste laideur de Toronto !
toujours chaud pour boire une mousse bien fraîche.
en attendant, tu peux venir squatter là:
http://www.kermetz.org/forum/
et pis je vais qd même essayer d’écouter le disque en entier, histoire de.
Pas mal, mais pas assez documenté. J’ajoute le lien parce que je suis sympa :
http://www.jeveuxmetz.com/
Ouais donc pas moyen de trouver le skeud de METZ en écoute, sympa… J’ai pas cherché 3h non plus, faut pas déconner. Si qq’un a un lien, en MP à jan[dot]morgenson[at]gmail[dot]com, cimer.
Sinon, Prout, je pensais qu’on était là pour parler musique, au temps pour moi.
Oh ben fais pas la tête gros !
Tiens, voilà 4 morceaux :
http://pitchfork.com/player/download/5420/
En m’excusant par avance de suggérer que Pitchfork existe…
Désolé gros, mais c’est leur morceau promo là, blanquette mouillée. Ch’fais pô la tête gros!
Vais me rabattre sur leurs singles qui sont encore en écoute libre sur bandcamp.
Pas d’avis sur bitchpork, je lis pas. Mais le bon mot était tentant, la concurrence m’en voudra pas! 😉