Aussi douteux que mes montées d’adré' à la vue rêveuse du prochain Micheal Bay, confession intime, Metrono

Aussi douteux que mes montées d’adré’ à la vue rêveuse du prochain Micheal Bay, confession intime, Metronomy mon amour secret.

A première vu tout pâteux, égratignant le palet et scotché entre les dents, Metronomy sent le réchauffé minimaliste lourdingue et ballonnant. Téméraire à l’éternel, je m’efforce inlassablement de pénétrer la froideur mystique de Nights Out. Puis l’écoute se réchauffe. Pas à pas, mon obstination tente de crier victoire. La réponse est finalement très claire. Metronomy règne en maître mélomane et bouleverse les codes glacials de l’électro minimal pour la rendre vivante et fugace. Populaire et accrocheur. L’électro est un péché des plus naturels au XXIème siècle. Savoir l’apprivoiser pour mieux la contrôler. 

Metronomy, l’absolut de ma vodka éthanol. Quarante degrés sec de sueur et de puanteur. Conséquence physiologique d’une montée de chaleur.

Je n’ai pu arracher qu’une seule invitation (grâce sans doute à un charisme propre à ma gueule d’enfant roi). Le Trabendo est archi comble. Esseulé parmi les ombres, je me balade au voyage de la nicotine, cherchant refuge de barbes en franges. Les gens sont vieux. Mais plutôt intéressants. Un peu chiants. Un éternel débat sur la débauche des années 90 et les pulls tricotés du grunge pour pénétrer, rebelle et cigarette au bec, en fosse fashionable. Putain clair, tout le monde est bien fringué. Esthétiquement parfait.

Bordel, je sors en mode pro, lunettes noirs, bloc note et regard exigeant. A l’exception que je ne porte pas de lunettes noires, que je ne possède pas de bloc note et que mon regard est vitreux.

Geek power avec leurs t-shirs marqués d’une pustule géante et clignotante. Effet de lumière garanti, ça dépote. Ok, un peu minable. Bref. La distinction entre les titres qui s’avalent comme un bon gros Big Mac par un lendemain de cuite n’est pas aisée. Même rythme, même délire, même son. Par contre, je n’ai que trop rarement vu depuis un certain Crystal Castles au même endroit, une puissance live de cet effet. La superficialité n’est pas de mon ressort. Je décide ainsi de me faufiler dans la masse agglutinante. Renverse de la bière sur le veston rouge sang d’un chien des cavernes, juste en face de moi. Le mec se retourne. Me prend à la gorge. Je l’insulte volontiers de manière outrancière et déplacée. Décide de lui balancer ma bière à la gueule. Il hurle. Je fuis. Ouf, tout est fini. Cette anecdote reflète bien la tension inhérente à la salle. Metronomy fascine et excite. Il déclenche l’ovulation des femmes. La spermiation des hommes. Et ce n’est pas peu dire. L’enchainement Heartbreaker/A thing for me achève le peu de doute propre à mon égo.

Soyons donc bref, ils envoient du lourd ; ma transpiration s’emballe, je sue DONC je suis.

La pureté du beat, le néant du social, la dévotion frénétique. Les repères sont perdus, les frontières rompues. Metronomy déroute et s’impose comme fer de lance d’une génération électronique paumée, entre sa profondeur rock et la superficialité d’un Social Club qui ne désemplit plus. Le cul entre deux chaises, Metronomy a fait le choix de ne pas choisir. Et je ne peux qu’applaudir.

http://www.myspace.com/metronomy

15 commentaires

  1. Metronomy, les prods sont bien montés, c’est énergique et visuel… dommage que le live soit bidon avec trop des bandes pré-enregistrées (le mal du nouveau siècle ?).

    Decoster, je l’ai vu aux Trans, c’était franchement à chier.

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