C’est l’histoire d’un disque resté dans les placards de la pop culture pendant 40 ans et qui, à l’heure du digging Youtube et du réchauffement climatique, a finalement acquis un respect international chez tous les puristes. Pourtant au départ, le « Plantasia » de Mort Garson a été composé pour être distribué gratuitement aux clients d’un magasin de plantes d’intérieur. La promesse du disque, c’était qu’il devait aider les végétaux à pousser…

Par delà les nuages, Mort Garson doit bien se marrer. Décédé en 2008 à 83 ans, il peut se targuer d’avoir connu la réhabilitation post-mortem alors que son dernier album « studio » datait de 1976 et qu’il ne fut même pas vraiment commercialisé. Contre toute attente, il allait pourtant devenir un totem pour tous les musiciens en herbe fans de synthé Moog.

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Pour expliquer ce succès délirant, commençons par replacer les choses dans leur contexte. Milieu des années 70, les Etats-Unis, et la Californie en particulier, sont touchés par une vague baba new age sans précédent. Il est alors de bon ton de lier cosmologie et bien-être, alimentation et chakras, rollers et développement personnel. C’est dans cette époque pré-raelienne qu’est édité en 1973 le livre La vie secrète des plantes, un ouvrage de Peter Tompkins et Christopher Bird où les auteurs avancent sans rire que les plantes communiquent par télépathie (qui pourra les contredire, après tout ?) et qu’elles sont sensibles à la musique. Il n’en faut pas plus aux gérants de la boutique Mother Eart Plant, située sur Melrose Place à Los Angeles, pour imaginer un concept album dont la principale vocation consisterait à divertir ficus et autres fougères en les aidant à pousser. Tout cela est très sérieux. Les propriétaires Joel et Lynn Rapp ont même prévu de l’offrir à tous les clients. Et même si le disque dont il est question sera également offert aux acheteurs de matelas de marque Simmons, on comprend mieux pourquoi « Plantasia » a mis temps de temps à prendre la lumière.

L’homme derrière la musique magique qu’on écoute encore 45 ans plus tard comme la bande-son d’un Jardiland sous LSD, c’est donc Mort Garson. Un Canadien qui a vu le visage de Dieu dans un synthé Moog et qui, après avoir posé ses doigts dessus, ne l’a plus lâché. Dès 1967, celui qui aime prendre des pseudos improbables (Z, Lucifer, Ataraxia) publie « The Zodiac », un disque cryptique chanté-parlé à placer quelque part aux côtés des disques de David Axelrod avec les Electric Prunes, et qui aurait – il paraît – influencé le Night in white satin des Moody Blues. Comme avec la télépathie des plantes, difficile à vérifier. Mais une chose est sûre : c’est sa rencontre avec Bob Moog qui a fait pousser des ailes à sa musique, véritable antichambre de ce qu’on appellera plus tard la « space pop ». Les ingénieurs de la NASA ne s’y sont d’ailleurs pas trompés, puisque c’est la musique de Garson qui sera utilisée par CBS pour illustrer la mission Apollo 11 de 1969.

Sept ans plus tard sort enfin « Plantasia ». Et c’est peu dire que le disque aura du mal à faire des boutures. En dix pistes planant sur un mode THC THX (de la weed cinématographique, pour résumer), le disque destiné aux plantes sera le dernier du grand compositeur anonyme, sans qu’on sache vraiment pourquoi. Préambule à l’œuvre de Haim Saban et Shuki Lévy pour la B.O. des Mystérieuses cités d’or, le disque aux 10 titres incroyables (Symphony for a spider plant, You don’t have to walk a bégonia, etc) est non seulement hypnotisant pour ses sonorités, mais aussi pour ses ambiances méditatives à même de calmer une armée de gilets jaunes réunis autour d’un rond point – il y a toujours de la verdure sur les ronds points. Aussi bien conseillé aux hortensia qu’aux enfants, le disque est aujourd’hui cité par tous les zinzins ayant un peu poussé de travers – Salut C’est Cool notamment – et l’on ne saurait que trop vous conseiller de tenter l’expérience au moins une fois tant « Plantasia » est une œuvre majeure de cette époque utopique où l’on pouvait cramer un an de sa vie pour écrire des morceaux destinés aux herbacés.

Plus tard, l’album fera des petits, notamment le très étrange « Journey Through the Secret Life of Plants » de Stevie Wonder ou le « De la Musique et des Secrets pour Enchanter vos Plantes » de Roger Roger et Nino Nardini ; mais aucun ne réussira à retrouver les folles racines du disque de Mort Garson. Quarante-cinq ans plus tard, on ne sait toujours pas si les plantes se parlent, mais l’influence de « Plantasia », elle, continue de grandir.

Le disque a été réédité en 2019 par Sacred Bones et vous pouvez le commander ici

17 commentaires

  1. Mon cher bester je te recommande sa série sur les signes du zodiac
    https://www.discogs.com/artist/883866-Signs-Of-The-Zodiac

    c’est quoi ton signe astrologique que je t’offre un vinyle pour te remercier d’avoir peuplier dans ta feuille de choux de gonzai plusieurs page sur moi SANS MON AUTORISATION et en me faisant passé pour un troll et un haters ,je n’ai pas oublié et je pardonnerais jamais

    1. JE SUIS COLERE MON CHER BESTER !! BOUH !
      je m’en vais relire ma biographie sur DOMINIQUE A, le meilleur songwriter Français depuis Sylvain Moineau.

      1. « la gloire pour moi » voila que l’on m’imite fort bien mal au passage ,moi je dis a quand mon personnage dans les guignols lol quand au gros boris de mr ané depuis qu’il a rejoint le courant mainstream en 2012 avec vers les lueurs je lui accorde plus aucun crédit et rien a ciré de sa biographie par contre j’aime l’immense silvain vanot https://perseverancevinylique.wordpress.com/2020/01/31/the-song-of-my-life-vol-446-silvain-vanot-la-vie-quon-aime/

  2. on se marre – au passage fuck le travail & la télé!!!!-les disquaires sur fesses brook qui se lamentent appelent a l’aide les consommateurs amis ? y’en a 1 qui même passera en bike avec son epouse qui demandent de passer via mail… POVRESSES De ROCKEURSSES de RIEN, juste la PANOPLIE!!!!!!

  3. Reg les Zômm Bétom à donf en pensant à « Nous avons l’art pour ne pas périr de la vérité » Nietzsche.
    Les plantes, c’est un truc de cathos, non ?

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