Vous vous sentez perdu parmi les plus de 60 000 titres mis en ligne chaque jour sur Spotify ? Nous aussi. Mais on a quand même pris le temps d’en écouter certains et voici ce qui a retenu notre attention ce mois-ci, comme au bon vieux temps où l’on écoutait des CDs commandés chez Club Dial, l’ancêtre de Spotify pour les mélomanes en chaises roulantes.

Yo La Tengo –  « This Stupid World »

Alors que le petit commerce se casse la gueule à travers le monde, la TPE familiale d’Hoboken Yo La Tengo défie les crises depuis près de 40 ans. Avec sa gestion en bon père de famille, Ira Kaplan, accompagné de son épouse Georgia Hubley et de James McNew, poursuit ses petites affaires de préservation de l’indie rock US avec un 17e album « This Stupid World » qui arrive seulement deux ans après les expérimentations ambient sous Covid un peu vaines de « We Have Amnesia Sometimes » qui précédaient un « There’s a Riot Going On » convaincant quoiqu’un peu long et disparate.
Alors qu’il s’approche gentiment des 70 piges – et oui – Kaplan nous fait le coup de l’album enregistré en quasi live et c’était clairement le bon move en langage millenial. Si ça reste assez loin des chefs d’œuvres des années 90, il se recentre sur de longues plages électriques de transe kraut-indie (Sinatra Drive Breakdown, This Stupid World…) et de petites popsongs accrocheuses d’emblée (Fallout, Aselstine) : soit le cœur de métier de ces artisans d’un rock alternatif américain suivant une forme de ligne imaginaire, partant du Velvet aux Modern Lovers en passant par The Feelies. En évitant de trop se diversifier comme cela a pu parfois être le cas ces dernières années, Yo La Tengo offre probablement ce que tout le monde attend d’eux. Et qui en fait ce groupe si rassurant et réconfortant depuis tant d’années. Comme le disait il y quelques années un twitto dont j’ai oublié le nom « on a de la chance de vivre à la même époque que Yo La Tengo ». Emmanuel Jean

Mozart Estate – « Pop-Up ! Ker-Ching! and the Possibilities of Modern Shopping »

Classé très haut dans le tableau des génies maudits anglais, Lawrence Hayward a inondé les années 80 de merveilles avec Felt, vénérées par une poignée de fans fidèles, et a raté le coche avec son projet Denim en 1997 en sortant le titre Summer Smash au moment du crash de Lady Di alors qu’il devait enfin rallier le raz-de-marée Britpop (enfin c’est ce qu’il disait).

Toujours actif avec Go-Kart Mozart sans jamais connaitre la gloire dont il rêvait tant, il revient avec un quatrième avatar : Mozart Estate et un nouvel album au titre à rallonge après avoir flirté avec la misère ces dernières années. Une situation qu’il décrit dans le titre Relative Poverty, nouvel exemple parfait de cette pop bubble-gum immédiatement addictive qu’il a désormais réduite à son plus simple appareil. Dans ce disque consacré au shopping, l’Anglais arrive même à une forme de caricature dadaïste de sa musique, devenue un ensemble de gimmicks basiques et accrocheurs (Record Store Day, Four White Man in a Black Car) en alignant 16 titres en 40 minutes. S’il n’est pas interdit de regretter qu’il ait définitivement abandonné la poésie et la mélancolie des arabesques de son époque Felt, le disque fonctionne parfaitement et contre toutes attentes avec notamment le magnifique Pretty Boy ou le très punky Before And After The Barcode. Et de ramener la pop à ce qu’elle était à la base : ces gros chewing-gum roses beaucoup trop sucrés dont on finit le paquet d’un trait. Emmanuel Jean

Iggy Pop – « Every Loser »

Comment ça ? Le dernier disque d’iggy Pop serait nul ? Et l’on va tenter de le tenir responsable, lui ? Il est trop vieux ? Les guitares ne sonnent pas sincères ? Ah ! C’est de la faute des Red Hot Chili Peppers ? Bla-bla-bla. Non, non : c’est trop facile. Si « Every Loser » d’Iggy Pop est mauvais, c’est surtout de votre faute. C’est vous qui avez forcé ce dernier à en arriver là. Car quand Iggy tente d’autres trucs, vous faites la sourde oreille. Oui, c’était quand même mieux, ses tentatives de musique sud-américaine (Avenue B, 1999), ses reprises de Syracuse et de La Javanaise (« Après », 2012). Ou encore son projet, inspiré du roman La Possibilité d’une ile de Houellebecq (« Préliminaires » 2009) puis son mini album avec les hooligans technos de Underworld (« Teatime Dub Encounters », 2019). Le gars essaie. Personne n’a jeté une oreille sur sa collaboration sublime et post-apocalyptique avec l’artiste belge Catherine Craindcorge – « The Dictator » – sorti une poignée de semaines avant ce « Every Loser » indigent. Mais vous n’en voulez pas, de ce Iggy Pop-là. Même ses expérimentations spiritual jazz, vous n’écoutez pas (« Free », 2019). Vous préférez le voir vêtu d’un blouson de cuir, brailler derrière un micro avec les Queens Of The Stone Age. Point barre. Vous lui avez assigné ce rôle – ce sacerdoce ? – de sauveur du rock éternel.

Iggy Pop vous a entendu. Il a bien compris que vous voulez des trucs bas du front ; et qu’il possède – peu ou prou – le même public dénué de curiosité que celui d’ACDC. D’où ce « Every Loser ». Mais ce disque n’est pas un virage dans sa carrière : c’est un nouveau « Brick By Brick » (1990), un « Naughty Little Doggie » (1995) ou un énième « Skull Rings » (2003) – avec Green Day, déjà à l’époque. C’est ce que vous attendiez de lui, au fond. Vous voulez voir un type dans une paire de blue jean – et qui a le même âge que Patrick Balkany – déclarer qu’il a une « grosse bite » et à envie de « péter des culs ». Vous voulez de la grosse guitare, des refrains débiles, de quoi lever votre pinte de bière tiède servie dans un gobelet en plastique. Et dans votre regard, on peut lire quoi ? « Ah, des MECS comme ça, on en fait plus ! » « Il a toujours LA PÊCHE, Iggy ! ». Ouais ! Et – tiens ! – c’est ça le wock « n « woll ! Ce n’est pas étonnant, si les kids n’écoutent que du rap. Dans ce disque tiède d’Iggy Pop, au fond, il y a un peu de vous. Gerard LOVE

The WAEVE – « The WAEVE »

Ça commence à sentir un peu trop les années 90 ici non ? Je me souviens en pleine folie Blur d’une interview de Damon Albarn où il se plaignait que le guitariste Graham Coxon voulait toujours ajouter des bizarreries aux mélodies des Londoniens. S’ils se sont ensuite clashés pour mieux se retrouver, les deux frères ennemis ont suivi une trajectoire solo finalement assez fidèle à la prophétie du chanteur. Pour Albarn la gloire mondiale (Gorillaz, The Good The Bad and The Queen…) et pour Coxon une carrière réussie artistiquement mais bien loin du plateau de Nagui.
Alors après avoir longtemps lutté contre l’alcool, le binoclard du groupe s’est rangé en fondant une famille avec Rose Elinor Dougall, rescapée de l’époque redoutable des groupes en The, The Pipettes pour elle en l’occurrence. Et après avoir fait un bébé, pourquoi ne pas sortir un album avec sa femme au chant langoureux hein ? Sous le nom The WAEVE, les deux anglais livrent un disque assez étonnant, très éloigné des modes du moment, presqu’un peu dépassé ou désabusé pour être plus exact : une pop plutôt soignée, un peu kraut (Can I call You), un peu dream (SleepWalking, Undine) avec saxophone dépressif et section de cordes. En usant de la toujours efficace formule chant masculin-féminin, ils font tirer en longueur renvoyant même parfois à une vibe floydienne avec solos à rallonge sans que ce soit une insulte (Over And Over). Sans savoir trop comment, ce disque d’amoureux trouve son équilibre. En tout cas bien plus que son vieux copain Damon et son ennuyeux dernier album mais ce n’est pas un concours. Emmanuel Jean

Sleaford Mods – « UK Grim »

Le duo revient avec ses slams-RSA pour venger la population bénéficiant des minimas sociaux. À plus de cinquante-ans, ces cassos de Nottingham ont désormais connu le succès : ils sont bankable et le chanteur – Jason Williamson – adore Guns’n’Roses (il a le même tatouage qu’Axl Rose).

Ce mélange de Suicide et The Fall pourraient lasser sur le long terme et l’on peut se poser la question de l’évolution artistique du duo quand débarque ce septième disque. Comme les précédents, ce dernier semble avoir été confectionné à l’aide d’un synthé aux touches manquantes et d’un grille-pain. Ne vous attendez donc pas à une révolution sonore : c’est toujours la même formule, à base de ligne de basse post-punk décharnée sur un beat techno minable avec un mec énervé qui gueule par-dessus. C’est un peu la limite du groupe : j’aurais aimé être étonné et découvrir plus de défrichage sonore – qu’ils aillent piocher dans d’autres univers.

L’autre souci, c’est que les textes de Sleaford Mods semblent importants mais je ne comprends rien à ce qu’ils disent. C’est un groupe qui se réfère à une culture profondément anglaise, qui peut nous sembler obscure. Un peu comme si les Anglais entendaient un groupe français faisant référence à Pierre Palmade ou Stéphane Bern. Cependant, il reste à Sleaford Mods cette indéniable attitude, cette rage et de très bons morceaux sur ce « UK Grim » : Force 10 From Navarone, Right Wind Beast. Ou encore, le singulier duo avec un revenant : le vétéran américain Perry Farrell (62 ans) du groupe 90’s, Jane’s Addiction, pour un So Trendy remarquable et entêtant. Cependant, à chaque fois que la voix de Williamson part dans les aigus ( On The Ground), il sonne malgré lui comme un Michael Stipe au sous-SMIC. Peut-être, suis-je devenu de droite. Gerard LOVE

Kelela – « Raven »

Vent de fraîcheur avec Kelela qui, malgré ses 39 ans, offre une musique plus proche des canons du moment. Il est amusant de constater comment une artiste qui ne correspond pas forcément à ses goûts peut devenir intéressante seulement grâce à un léger changement de curseur. Si le R’n’B de son acclamé « Take Me Apart » sorti chez Warp en 2017 savait se montrer inventif, il restait ancré dans un biotope purement américain. Après 6 ans de quasi-silence, l’Américaine d’origine éthiopienne rejaillit avec le coup classique du disque de la renaissance. Ce n’est pas un effet d’annonce tant elle a fait voyager sa musique vers l’Angleterre et Londres où elle vit en partie. Accompagnée d’une armée de producteurs dont je n’ai jamais entendu parler (les Allemands Yo Van Lenz, Florian TM Zeisig ou LSDXOXO), elle envoie sa soul de l’afrofutur vers le dubstep, la drum’n’bass, l’ambient et les clubs. Il en résulte des nappes soyeuses (Washed Away, Raven) ou de vrais petit tubes breakés que ne renierait pas Simon Reynolds dans son continuum hardcore (Happy Ending, Missed Call et surtout Contact). Si comme souvent dans le genre, l’album aurait gagné à être un peu plus court et les élucubrations vocales moins fréquentes, ce « Raven » magistral donne envie de hurler « Rave on » ! Emmanuel Jean

Lil Yatchy – « Let’s Start Here »

C’est un disque sacré. Pas vraiment à cause de son contenu, mais grâce au débat qu’il a suscité. Un peu de contexte pour les fans d’Eric Clapton : Lil Yatchy est un jeune rappeur (25 ans) d’Atlanta. Jusqu’à présent, il opérait dans un territoire très distinct pour lui et son public : le rap, tendance trappiste. Il a multiplié les projets et les featuring avec le rythme propre à cette culture – très, très vite. Et puis, le mois dernier, sans le crier sur le toit, il sort ce nouveau disque  – « Let’s Start Here » – gorgé d’influences – Mon Dieu, Christ Roi de l’univers ! – pop. Voire psychédélique.

Son public se divise. il y a ceux qui trouvent ça cool, et les autres – souvent de jeunes ayatollahs qui vivent encore chez leurs parents et qui ne jurent que par le rap comme un style de musique avec ses règles bien délimitées. Ceux qui trouvent que c’est bien de faire « bouger les lignes », ceux qui s’en foutent ou encore ceux qui sont trop occupés à écouter Eric Clapton. D’autres sortent leurs costumes d’Émile Zola et ACCUSENT le jeune rappeur de vouloir faire le buzz et de ne pas prendre au sérieux la culture hip-hop.

Lil Yatchy a expliqué vouloir « être pris au sérieux » avec ce disque. Ce qui pourrait éventuellement sous-entendre maladroitement que le hip-hop n’est pas une musique que l’on prend au sérieux – alors qu’elle a étendu son hégémonie sur la culture jeune dans tous les pays du globe depuis plus de 15 ans. Ces accusations viennent très souvent d’une communauté de jeunes garçons qui ont découvert le hip-hop en 2012. Et puis il y a aussi ceux à qui l’on a rien demandé, qui rehaussent leurs lunettes en farfouillant dans leur boîte à archive : oui, il y a eu des précédents ! le « Speakerboxx / The Love Below » d’Outkast, à peu près toute la carrière des Beastie Boys, les premiers N.E.R.D, Childish Gambino, le « Beauty And The Beat » d’Edan, cLOUDDEAD, « Spiral Walls Containing Automn of Light » de Divine Styler, « Of the Heart » de PM Dawn, Tyler the Creator, etc.

Pour finir, quelques timides voix osent même prétendre que ceux qui aiment ce genre de disques sont profondément racistes, car ce sont des disques de rap passés à la javel pour être blanchis. OK. Et ce disque de Lil Yatchy, alors ? Ceux qui sont habitués aux cartons d’archives ne vont pas sauter au plafond, les fans de Jimi Hendrix non plus. Et c’est ça qui est dommage, l’essai de Lil Yatchy est assez timoré. Il y a des guitares pour faire référence à Funkadelic, oui, et une batterie rockist à la place des snares. Mais le disque semble trop brouillon et est rempli de skit qui le rendent illisible. Pourtant, le mélange de rap autotuné et les clins d’œil à la culture psyché de papa est bien vue et rafraîchissant. Mais l’important est ailleurs : c’est un album de musique qui a suscité des débats et qui divise. Attention, ce n’est pas une bruyante sortie, car son auteur est une personnalité clivante ( Kanye West), mais bien, car sa proposition provoque un… avis, questionne, invite à se positionner dans un camp. Et je rends grâce à Lil Yatchy d’avoir réussi cet exploit en 2023. C’était quand la dernière fois que c’était arrivé, hein ? Gerard LOVE

Totally Enormous Extinct Dinosaurs – « When The Light Go »

Un touchant et singulier retour. Orlando Higginbottom – l’homme orchestre derrière le projet Totally Enormous Extinct Dinosaurs – est un DJ-Producteur qui officie dans la branche pute de la techno : l’EDM grasse et mercantile. Depuis Los Angeles, il a aussi été pénalement responsable de sombres remixes pour Katy Perry ou Lady Gaga. Bref : le mal incarné.

Il y a deux ans, Orlando commence à en avoir marre de lever ses deux bras en l’air derrière ses platines Pioneer, pendant qu’une clé USB joue en pilotage automatique. Il prend pleinement conscience du chemin parcouru, mais regarde surtout là où cela va le mener : un crash direct et sans retour vers une Bobsinclarisation programmée. Soit une résidence à Ibiza, à se retrouver à jouer pour des droitards en chemise à flanelles et chapeau de paille à large bord qui commandent des jéroboams de champagne.

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Dix ans après ses débuts, Orlando ouvre les yeux et comprend dans quel traquenard il est tombé. Il se souvient alors qu’il est anglais et ressort de son étagère les 33 tours écornés – mais toujours multicolores – des Pet Shop Boys. Il contemple la pochette de leur disque Introspective de 1988, le tient entre ses mains puis se frotte le visage avec et commence à sangloter. Oh ! Oui ! Orlando en a passé du temps à téter le soleil et il se retrouve désormais soûl de son lait d’or. Il est prêt à s’endormir entre les seins dorloteurs des nuages et passer à autre chose. La rédemption ? Orlando balance le disque des Pet Shop Boys, ses synthés et son dinosaure en plastique dans sa valise : retour à la maison, direction l’Angleterre. Il sort des griffes des major américaines et peaufine ce disque, « When The Light Go », en indépendant sur sa propre structure. C’est rare les changements de cap dans ce milieu. Oser couper l’étiquette sur laquelle on est facilement identifié pour repartir de zéro.

Après des années de gestation, Orlando revient nous proposer ce disque très pop, timide mais novateur, où il ose se saisir du micro sur la plupart des morceaux. Dès la première track – Crosswalk – il décide de nous rejouer l’album « Songs From The Big Chair » de Tears For Fears – excursion jazzy et basse sans frettes comprise ! Des traces de production putassière EDM perdurent, ici et là, mais c’est ce qui rend « When The Light Go touchant » : le producteur se sert de cette matière sonore américaine – très typée soleil-pognon – comme texture pour nous en suggérer l’envers du décor. C’est de l’EDM qui garde son affect adolescent, mais qui contient aussi une touche d’esprit indie anglaise et, surtout, qui se drape d’un manteau de tristesse. C’est un disque très honnête et contenant des petits bijoux, comme Blood In The Snow, qui mélange le « Moon Safari » de Air avec Hot Chip. Dans ce disque, il y a aussi du Supertramp, du Steely Dan, du Pet Shop Boys, donc, mais passé à travers des plug-ins EDM, des filtres un peu putes, mais d’où ressort cette mélancolie froide typiquement anglaise appuyée par de solides pop songs glaciales. Orlando semble avoir trouvé une nouvelle maison, plus chaleureuse et accueillante. Bienvenue chez toi, Extinction Totale des Énormes Dinosaures ! Gerard LOVE

Lucrecia Dalt – « iAy! »

J’ai découvert ce disque par hasard et par curiosité. Lucrecia Dalt – inconnu de nos services – a eu le privilège d’être en couverture du prestigieux magazine Wire. Son disque s’est aussi retrouvé le mois suivant en… première place de leur top annuel 2022. Avouez que c’est intriguant. Et, intriguant, ce disque l’est : c’est même ce qui fait une grande partie de son charme. L’opacité, le mystère langoureux, le magnétisme moite et sexuel. C’est sûrement le disque que j’ai le plus écouté récemment. Le genre de disque que l’on remet du début quand la musique se tut. Par effet de manque. D’origine colombienne et désormais installée à Berlin, Lucrecia Dalt propose ici un trip chamanique inspiré d’expériences magiques et de vagues souvenirs d’une Colombie connue enfant.
Il y est question de triangle de disparition, de pierres précieuses, de musique sud-américaine, de géologie des Grands Anciens, de boléro science-fiction, d’érotisme, de cha-cha-cha fiévreux, d’électronique arty, de flamenco mou et drogué ou du film The Man Who Fell To Earth avec un David Bowie héroïnomane et paumé marchant dans le désert salin de Cabo de la Vela. Mais ce disque convoque aussi ces scènes de cabaret en noir et blanc d’Elvis Presley dans King Creole ou encore le fantôme de l’organiste aveugle mexicain – Ernesto Hill Olvera. Ce dernier a inventé un langage novateur durant les 50’s : dans les cabarets glauques et vicieux de Guadalajara où il se produisait, il imitait la voix humaine avec son orgue Hammond. Histoire de fantômes. Gerard LOVE

Dean Blunt – « Give me a moment » / Slur (avec NINA)

Après avoir fait le coup avec les versions dub de son « Black Metal 2 », ce gaga de Dean Blunt a refait le coup de balancer sa musique sur des liens Wetransfer via son compte Instagram. C’est cette fois sur un EP de 5 titres durant seulement 8 minutes qu’il pose sa voix des cavernes sur des samples des Smiths, de Ian Brown ou de Felt. La formule est assez facile mais elle vaut l’écoute. C’est surtout l’occasion de parler du titre Slur qu’il a sorti avec NINA de Bar Italia. C’est une merveille, un des plus beaux titres de ce début d’année, comme si la pop anorak des Pastels s’était téléportée à Hackney, dans l’Est londonien de 2023. Emmanuel Jean

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