horse meat disco
Rien de tel qu'une bonne grosse tranche de disco funk pour mettre ses sens en émoi, maxime à laquelle Horse Meat Disco s'accroche comme au fil de sa vie. Deux ans après la dernière, leur quatrième compile aligne les pépites booguie house susceptibles de retourner le cerveau et vider les couilles de tous les disco lovers de la planète. Sortie le 16 Juin sur Strut Records.

horesemeatdiscoOn est en 2003. James Hillard et Jim Stanton se font chier comme des rats morts dans la totalité des rades gay de Londres et commencent sérieusement à se demander s’ils n’auraient pas mieux fait de les organiser tous seuls, leurs gay nights out. Agités comme une bande de pucelles à quelques râles du déflorage, ils mettent sur pied les soirées Horse Meat Disco au Eagle Club, dans le quartier de Vauxhall, temple de la culture lesbienne, gay, bi et trans depuis les années taz.

Bien sur, les ambitieux canassons ont déjà un sérieux background qui leur permet de se lancer dans l’affaire sans attendre le top départ. James revendique à son actif de nombreuses années de booking au sein du savoureux Nuphonic, une maison tout ce qu’il y a de plus freestyle en matière de house débridée et de nu-jazz atomique (affaire ayant péréclité en 2002). Quant à Jim, il est longtemps resté l’homme de l’ombre du magazine Jockey Slut, un canard un peu dans la même veine que nous-mêmes, version acid London lads.

Très vite, le succès va galopant et les deux loulous sont rejoints par un homonyme et un rital féru d’italo disco (facile) : Luke Howard et Severino Panzetta. C’est le boom : Donna Summer en pleine montée d’amphets se prend une décharge d’afrobeat et la voilà défrisée à l’italienne. Encouragés par les hordes de clubbeurs aussi gays que vous et moi affluant en masse aux Horse Meat Disco parties le dimanche soir, le club des quatre décide en 2009 de creuser sur sillon ses sélections de love on the beat, et c’est ainsi que paraît leur première compile. Comme on pouvait s’en douter, tout le meilleur de la disco à tendance sauvagement house se chevauche sur les tracklists des trois premiers volumes. Tant et si bien qu’on se bouscule désormais aux quatre coins du monde pour avoir sa part de golden soul music mixée avec ferveur par l’écurie HMD.

Il semblerait que ce tome quatre ne déroge pas à la règle. Histoire de vous mettre l’eau à la bouche, citons pèle-même quelques rééditions crémeuses telles que Misaluba de K.S.B. (pour l’italo-robotique aux claviers impromptus), le classiquissime I Love Your Beat (Play It Again Sam) de Rena L. Feeney ou encore Let’s Make Love Tonight de L’Amour feat. Krystal. Une enfilade de petits bijoux en provenance directe de la face cachée des années quatre-vingt; le funk, la soul, la house et la disco fusionnant dans un joyeux bordel, prémices d’une electronic body music qui n’a pas encore gouté aux pills. Pas besoin quand un groove aussi imparable s’empare de l’échine et la somme de se tortiller de gauche et de droite en un déhanché sensationnel. Quand Horse Meat Disco serre la bride, on se croirait en plein tournage de Soul Train, ce tv show de Chicago où le public, la chauffe au corps, s’endiable autour des artistes qui se produisent sur le plateau – Ike et Tina Turner, James Brown, The Temptations et plus tard le Sugarhill Gang, font alors office de porte-étendards de la culture afro-américaine.

Parmi les pépites boogie qui refusent de vous laisser la sobriété sauve avant au moins 6h du matin, la palme revient au Taste The Groove de The Sunburst Band (Todd Terry remix) et sa formidable basse de l’espace. Malgré la pâte coquine de Todd Terry qui confère une toute autre allure à l’histoire, on savoure le duende maléfique qui file entre les doigts du Sunburst Band et son leader, Joey Negro, connu aussi sous le nom de Dave Lee, Brad Shitt, Raw Essene, Jakatta, Jupiter Beyond, Akabu, Rock Shock (liste non exhaustive). L’enchaînement avec Stop, une rareté de Valery Allington, prolonge à la perfection le trip eighties et ses rythmiques soul funk imparables, tandis que King Sporty And The Root Rockers enfoncent le clou avec un déluge de wah wah et des trompettes intempestives sur le très chaud Get On Down.

L’ensemble du disque est mixé à la perfection. James Hillard et sa bande marient avec une fluidité exemplaire les hymnes disco d’un autre âge avec des disques plus contemporains comme La Spirale de Phreek Plus One et le magistral Got To Work de J Booguie’s Dubtronic Science feat. The Pimps Of Joytime. L’alliance magique atteint son point culminant avec la reprise inédite du Candidate For Love de T.S Monk par Joey Negro et Horse Meat Disco themselves, portée aux nues par les vocalises de Diane Charlemagne et Donna Gardier.

Alors avec tout ça on est bien contents, mais on pourrait quand même se dire que ça fait dix piges que Horse Meat Disco fait son beurre sur le dos de tierces personnes et que le temps serait peut-être venu de nous proposer un peu plus de contenu original. Un premier album est sensé être en préparation depuis l’année dernière, mais c’est pas facile quand les éventuels collaborateurs désirés avalent leur extrait de naissance l’un après l’autre, et il semblerait que James Hillard ait du mal à dénicher des vocalistes : « on veut Donna Summer ». Ah oui, mais la dame est décédée d’un cancer des poumons en 2012. Try again, James.

HORSE MEAT DISCO // « Volume IV » // Strut Records
https://www.facebook.com/pages/Horse-Meat-Disco/128638804936

 

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