Avant d’en arriver à l’histoire de Michel, commençons par Funken, ce type qu’on imagine volontiers bricolo et un peu geek sur les bords. Moi je ne le connais justement pas, mais j’aimerais beaucoup. J’ai donc décidé de le fantasmer. J’imagine ce mec comme le gars cool et prêt à filer un coup de main, un Michel sans la banalité en somme. Le genre de type qui t’emprunte ton ordinateur pour mettre ses virus en quarantaine tout en te faisant une assiette pleine de crêpes. Un Mac Demarco qui aurait oublié que tout le monde le trouve cool quelque part.
Tout cela jaillit dans la musique de ce musicien originaire de Tours. Branlante et rafistolée, Funken construit sa musique tel un meuble Ikea. On sent que les pièces sont en plastique et pourtant l’étagère tient en place, et c’est agréable car on peut poser des trucs dessus. Les outils sont simples et les matériaux fragiles, pourtant le résultat fait largement l’affaire.
On pourra reprocher une voix limite et l’accent anglais tout pourri, mais franchement on s’en va faire danser des testicules tant cela habille finalement des compositions euphoriques à l’énergie contagieuse. Tenant sur des mélodies enfantines, des riffs de guitares simples et des parties de batteries parfois débiles, l’ensemble tient presque du génie. Michel est disque absolument artisanal et qui ne se la pète pas une seule seconde.
Là où bon nombre de groupes et d’artistes hexagonaux partent à la chasse au mauvais goût, Funken assume tout et sort Michel de son lotissement sans en avoir honte. « Michel » n’est pas un disque honnête dans le sens sympathiquement nul du terme. Michel est un disque que Funken a probablement écrit sans filtre et censure et sans se soucier du monde qui l’entoure.
En fait, les Michel sont peut-être plus cools que ce que l’on pense.
Funken // Michel // Platinum Records
1 commentaire
Quid des Jacquie qui accompagnent parfois les Michel?