Echec et mat pour Le Turc Mécanique : après 12 ans de bons et loyaux services pour le rock froid qui fait danser et pleurer (parfois les deux en même temps), le label fondé sur un coup de tête brûlée tire sa révérence. En guise de dépendaison de crémaillère à la Ian Curtis, la maison de risque livre une ultime sortie, définitive : un premier album de Coeval qui sera paradoxalement le dernier numéro du catalogue LTM. Ca s’écoute juste en dessous, et c’est dur comme un coup de trique de Darmanin en plein mois de décembre.

Comment s’immiscer dans la brèche étroite du rock glacial quand tant d’autres avant vous ont fracassé la banquise ? La question, posée maintes et maintes fois depuis le comeback du genre annoncé avec Interpol, au début des années 2000, n’en finit plus d’agiter les historiens en moufles. Mais là où des groupes comme Structures se prennent gentiment un mur en pleine tronche, d’autres, moins visibles, parviennent à sauter la haie malgré les enclumes aux pieds. C’est le cas de ces quatre Londoniens d’adoptions derrière Coeval avec ce premier album éponyme, qui rappellera aux plus vieux l’apogée de la new cold wave des 2000’s, mais sans tous les clichés associés (mauvaises coupes de cheveux, batteries clinquantes, paroles traduites sous Google).

Avec « Coeval », Le Turc Mécanique, usé par l’inflation des coûts de pressage et un énième passage à l’ère glaciaire pour le rock, signe une digne fête de fin de soirée qui sont à la fois bon les errances dans les grandes villes industrielles et le plaisir qu’on peut ressentir à se décapiter, à l’image de cette pochette.

Parfaite bande-son pour un suicide ? Peut-être. Mais le disque de Coeval, en étant le dernier du Turc Mécanique, résume sans le savoir à lui seul les 12 années de résistance d’un label qui aura eu le courage d’accueillir dans son écurie des poulains tantôt goth-noise, tantôt cold-drone, tantôt disco-dépressif, le tout avec un mariage des étiquettes tel qu’on espère bien que la génération des auditeurs ayant grandi avec ces sorties saura se rappeler à l’horizon 2030 qu’il fut un temps où ces disques leur permettaient de mesurer leurs pulsations cardiaques.

Pour la dernière bamboche du label avant fermeture définitive, rendez-vous à Petit Bain le 15 février avec Colombey, Balladur et Coeval. Et pour écouter ces jeunes chevaux fous, c’est juste en dessous.

5 commentaires

  1. arrêtez de vous refilez les ‘bands’ entre labels ‘potes’ leur 1er K7 y’en a que 2 qui la veulent, et ils ne savant pas ce que c……..;

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