Le groupe canadien connu pour son rock psychédélique aux inspirations indiennes revient avec un sixième album sorti chez Fuzz Club, prêt à combattre l’apocalypse et le coronavirus.

Premier album enregistré dans le home studio du groupe et successeur de « Ships of Fool » sorti en 2016, « Hollow World » a été imaginé et influencé par la direction que prend notre monde qui ne tourne plus très rond. Le nom choisi pour l’album en est la preuve (à peu près littéralement « Monde Creux ») en plus d’avoir une pochette illustrant des pièces de monnaie venant d’un autre monde avec des représentations d’une autre civilisation. Ça donne le ton.

Le texte derrière  « Hollow World » projette dans un monde où la destruction de la Terre par l’homme a (finalement) eu lieu, et raconte ce qui se se passe lorsque « l’élite » responsable de la première catastrophe climatique atterriy sur cette nouvelle Terre planète récemment vendue comme ayant la même prospérité que sur celle qu’ils venaient de détruire. Dès que les quelques élus ont quitté le navire Harmonia construit pour le voyage, façon Arche de Noé, voilà qu’ils se rendent compte que tout n’est pas finalement pas comme ce qui était vendu sur le papier. Et que l’humanité semble destinée à faire éternellement les mêmes erreurs. Science-fiction ou réalité ?

Bienvenue dans le Yellow Dark Submarine, direction la fin du monde.

L’influence des Beatles est assez caractérisée dans cet album, et dans l’univers du groupe en général ; autant au niveaux des instruments qu’à travers la voix de Rishi Dhir, et « Hollow World » est un disque Pop avec un grand P qui fait passer par différents paysages sonores allant des plus lumineux aux plus sombres, tout en progression. On passe d’un morceau évoquant explicitement les périodes obscures de Black Sabbath et King Crimson (The Court and Jury) à des chansons accompagnées par des choeurs d’enfants tout mignons qui demandent innocemment « Comment maintenir la lumière en vie ? Comment faire pour que la flamme reste aussi vive ? » sur un air enfantin (Keep the Light Alive). Bonne ambiance, tout comme ce morceau rendant hommage à la répression policière et au non-accueil des émigrés en tous genres (‘The Clampdown‘).

Du début à la fin de l’album, il n’y a pas un seul moment qui soit digne d’un passage à la chanson suivante ; le disque étant imaginé en deux parties, un peu comme le projet Occult Architecture de Moon Duo, avec une première phase sombre et la seconde plus lumineuse ; et du sitar en supplément. Et comme sur les précédents albums, l’instrument traditionnel est imbriqué dans les constructions. « Hollow World », c’est donc un album un peu fataliste mais plein d’espoir ; comme beaucoup de disques en ce moment. Du coup, si vous n’aviez rien d’autre à vous mettre sous la dent en ces temps troublés, c’est le disque parfait pour observer les « expériences » face auxquelles le monde fait face en ce moment.

Après une tournée européenne et un passage à Paris à une époque pas si lointaine où il y avait encore des concerts  espérons que le navette Harmonia refasse une escale en Europe « après tout ça », au Lévitation à Angers en septembre prochain.

Elephant Stone // Hollow World // Fuzz Club

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