C'est en écoutant le "Yaviz" d'EDH que je compris que l'apocalypse nucléaire avait finalement eu lieu; que les machines avaient gagné mais que nous n'en avions rien su grâce à cette histoire de mec venu du futur pour retrafiquer notre passé. Bref. L'affaire avait été transparente mais il nous restait ce disque. Et tout allait recommencer à nouveau. La dame de la pochette s'apprêtait-t-elle pas à arracher son visage pour révéler sa vraie nature, celle d'un Terminator ? L'espace d'une chronique, prêtons l'oreille et tendons l'oeil.

Une porte qui s’ouvre sur une chambre froide, Laura Palmer dans un sac plastique, les lèvres bleuies, endormie au bord de la rivière, la reine des glaces ou encore et plus bizarrement les petites machines qui dévorent les hommes de planète hurlante… telles furent mes impressions à la première écoute. Une voix 30° celcius en dessous de celle de Nico, la basse martelée (il faut bien avoir un instrument à martyriser en concert) et beaucoup de machines, dans le juste équilibre, la parfaite hybridation techno-biologique. Des miniatures punks entre Wire (Hound, avec son blast de synth Choir) et Drexciya (Sorrow, images d’océans filmés pour National Geographic TV). Une musique de Cyborg : les sons analogiques sont incisifs et précis, l’organique ne vient pas manger tout l’espace. Tout ceci pourrait sembler caricaturale, d’autant que ma fille n’a pas eu du tout le même ressenti que moi. Elle vient de se mettre à danser pour tourner sur elle-même, ce qui présage plutôt d’une bonne efficacité en club. Tiens, la voilà qui s’écroule. Ca la fait rire, on a les ivresses qu’on peut. Puis son grand frère arrive pour faire un pogo. C’est le bordel.

Des histoires de créatures rampantes sous le crâne très bavardes, voilà ce que j’ai cru comprendre de Flying Bee, avec cette histoire de screamers en embuscade sur la planète hurlante, d’après un Philipp K Dick qui devait aussi bien s’y connaître en matière de créatures qui parlent dans la tête. Les androïdes, tout un univers de science-fiction qui surgit à partir de trois morceaux de phrases attrapées entre les nappes synthétiques (I’m looking for your name, hum, c’est de la syntaxe robot, vous cherchez Sarah Connor ?), un sentiment que désormais l’humanité est en danger. Qui ne tient sur rien, juste des bribes de slogans à partir duquel le sens se construit comme lorsque nous étions jeunes, avant internet, avec une moyenne de 11 en anglais en tentant de décoder les chansons de Nirvana qui nous semblaient être alors des poèmes hérmétiques. Longtemps j’ai entendu « read me, read me my friends« , je trouvais ça beau et étonnant. Ma déception fut grande.

EDH, une promesse d’hiver éternel. Heureusement le printemps approche et j’en vois déjà certains, la bouteille de rosé en embuscade, qui patientent pour un concert au point FMR ce vendredi 23 mars. J’irai certainement et ensuite… je pense que je vais partir sur un trip, Magic System, vas y mollo. Besoin de se changer les idées.

EDH // Yaviz // Lentonia
http://www.myspace.com/emmanuelledehericourt

En concert ce vendredi avec  La Féline et Kim Ki O au Point Ephémère

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