Avenue Z, c’est la résurgence un peu bâtarde des Magnetix à bout de souffle qui allient leur garage sauvage à des synthétiseurs pour mieux s’enticher d’une basse.

Bon, à première vue la définition semble un peu facile… Mais à l’écoute de leur premier EP tout Azimut, c’est un virage serré qui s’opère pour le duo infernal, tout en lâché-prise. Le maestro Looch sur les chevaux de son Fender amp chauffé à blanc retrouve toute sa dextérité de guitariste destroy épaulé par les Diddley beat de cette sauvageonne d’Aggy ; une basse scotché aux talons et des bruits de synthétiseurs tout droits sorties du pire nanar de science-fiction vous sifflent dans les tympans par vagues de sinusoïdes anguleuses.
Alors on pourrait se demander si le virage de la quarantaine n’aurait pas affadi la formule, distillé les hémoglobines et engourdit la rage dans l’éternité… Que dalle. On aperçoit même une lueur de maturité dans Amour Et Mort (peut-être le meilleur morceau de l’album). Ici le rock’n’roll prouve  (le contraire est tout aussi justifiable) qu’il peut se bonifier avec l’âge, comme le vin Bordelais d’ailleurs, épicentre de la formation qui présentait ce soir son premier concert à quatre. Débrief avant la sueur et l’oubli.

Avenue Z ça sort d’où ? C’est un side project des Magnetix ?

Looch : Avec les Magnetix on a eu tendance à se perdre un peu ces derniers temps. Dans nos derniers enregistrements j’essayais de finaliser des morceaux plus « évolués » que les Magnetix, on dira. En tout cas je me suis dispersé. Il y a un an et demi on a fait un album hommage qui s’appelait déjà les Magnetix sur l’Avenue Z. En fait j’appelais un peu tous mes side project de l’époque Avenue Z, du nom de la dernière rue à Brooklyn quand tu descends vers Coney Island; j’avais trouvé ça vraiment génial ! Du coup on a commencé à enregistrer Avenue Z à deux en se disant que c’était du Magnetix et qu’on continuerait comme ça. Puis j’ai commencé à foutre des tartines de synthés et sur les trois derniers morceaux qu’on a enregistré  et Antoine (Quincerot) est finalement venu jouer du clavier dessus.

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Vous aviez déjà collaboré ensemble, comment vous vous êtes rencontré ?

Aggy : Il jouait dans les Catholic Spray avant…

Looch : A la base c’était un bassiste, un peu le cerveau de groupe qui assurait bien. Donc avec Aggy on s’est dit qu’on allait carrément embaucher un gars au synthé, appeler ça Avenue Z  puis Azimut, et tout le truc qui s’en suit… Au final ça fait presque un an aujourd’hui que ça marche et à côté on peut aussi revenir au Magnetix, à notre essence, avec un truc bien trashou.

« Tu peux faire ce que tu veux la nuit, ce que tu veux le jour, le tout c’est de faire un bon concert le soir ».

Puis finalement un quatrième membre s’est greffé au projet.

Looch : Oui, tous les concert qu’on a fait à trois c’était bien, mais souvent on se tapait la remarque du « bon ben c’est du Magnetix mais avec du synthé en plus. » Alors là, c’est le truc énervant… On a donc embauché Bart à la basse, patron du label de la Rochelle Frantic City. La condition c’était vraiment de tenir la distance, tu peux faire ce que tu veux la nuit, ce que tu veux le jour, le tout c’est de faire un bon concert le soir.

Aggy : C’est notre premier concert avec Bart ce soir ! Il n’a pas participé à l’album mais il sera sur le prochain.

Looch : Et moi en plus ça me libère grave, parce qu’avant je devais faire la basse et la gratte en stéréo, c’est usant, j’étais tout le temps obligé de rester en rythmique…

Aggy : Oui puis tu te fais vieux aussi…

Le fait de chanter en français en faisant du garage c’est totalement décomplexé pour vous ?

Looch : J’ai toujours fait des morceaux en français mais il y en avait juste un ou deux sur les albums. Vu que je ne suis pas hyper bilingue, j’en avais marre que des potes anglais me disent : « bon c’est super ce que vous faites mais je comprends rien à ce que tu racontes« . Pendant les 25 jours de notre tournée US, on enregistrait une émission de radio au Québec avant le retour et les gars nous disent : « vous êtes Français pourquoi vous faîtes pas plus de morceaux dans votre propre langue ? » Et là, déclic, direct on a enregistré des titres comme Mort Clinique, Trop tard… Dans Avenue Z j’avais vraiment envie de montrer ce que je pouvais écrire en français, avec le côté décalé. Quand tu lâches un morceau en français, il faut vraiment que tu sois complètement satisfait.

« Si ça fait chier les gens, c’est super ! »

Votre morceau Amour et Mort et à la limite du slow, du jamais vu chez les Magnetix…

Looch : Oui c’est vrai c’est à la limite limite, ah ah ! Ca pourrait être ringardos mais on s’est arrêté à la frontière… On s’en fout d’être jugé sur quoi que ce soit, c’est une chanson d’amour, point. Ce n’est pas pour chercher à faire de l’audience ou passer à la radio, c’est un truc qui sort du cœur voilà. Puis si ça fait chier les gens, c’est super !

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Et votre super visuel c’est signé qui ?

Looch : C’est Lucas Donaud qui jouait dans les Strange Hands, et qui est sur Londres maintenant. Il nous a fait plusieurs propositions, on lui envoyait les morceaux au fur et à mesure qu’on les enregistrait et on a vraiment flashé sur celle-là, flash instantané. C’est une sorte de vision lunaire, mais d’une autre planète. Puis il y a tout un truc avec ce rectangle un peu à la 2001 l’odyssée de l’espace

Bon et est-ce qu’il y aura de la drogue électrique, ce soir ?

Aggy : De la drogue c’est sûr, électrique je sais pas.

Looch : Et du cognac !

Avenue Z // Azimut // Slovenly

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