Ça y est : « Random Access Memories » est enfin dans les bacs. Ou tout du moins ce qu’il en reste, l’actualité se chargeant de nous rappeler que c’est bel et bien Internet qui donne le ton. Depuis une semaine, l’album est disponible sur la toile : il a d’abord leaké, puis très vite, a été « rendu public » en streaming sur la plateforme de téléchargement iThunes. Bien sûr, l’entourage des Daft avait anticipé l’affaire, un revers, mais un revers qu’il serait toujours possible de convertir en ultime opération de promo. Depuis une semaine, donc, tout le monde connaît le contenu du disque le plus attendu de l’année, tout le monde a pu en parler, tout le monde a pu donner son avis sur la chose. Et ainsi participer de la plus formidable opération de communication menée, ces dernières années, dans le champ des musiques actuelles. Alors, il a bien fallu se poser la question : fallait-il vraiment que Gonzaï vous dise ce qu’il pense de ce quatrième album ? La réponse fut évidente : non.

daft-punk-ramVous êtes déçus. Dans ce qui va suivre, vous ne lirez rien qui puisse vous donner une idée de ce que nous pensons de « Random Access Memories ». Pas une seule ligne sur ces treize titres que nous avons pourtant écouté comme tout un chacun, et qui sont déjà disséqués un peu partout par les spécialistes, comme par les néophytes. Ceci pour une raison simple : « RAM » (on va la faire courte – et n’y voyez surtout aucune allusion à l’album éponyme de Paul McCartney) est un disque qui appartient déjà à tout le monde. De par sa nature même, à cause du contexte, de la personnalité de ses auteurs et de l’attente qu’il a suscité, il fait partie de ces totems « universels » sur lesquels toute forme de critique est finalement inutile. L’avis de Gonzaï ? On s’en branle. L’avis de nos confrères, parisiens, américains, marsupiaux ? On s’en branle itou. Pour paraphraser cette merveilleuse tirade extraite de je ne sais quel western viril : « Les avis sur le nouvel album de Daft Punk, c’est comme les trous du cul : tout le monde en a un. Ha ha ha ha ha. » Comment les journalistes pourraient-ils, d’ailleurs, statuer en quelques jours sur ce blockbuster qui a été conçu, réfléchi, élaboré minutieusement pendant cinq longues années ? C’est le premier piège dans lequel il est évidemment facile de tomber : se prononcer absolument sur ce disque, long et bourré de chausse-trappes, à une époque où tout nous invite naturellement à la précipitation. Et puis il y a autre chose, que l’on a trop tendance à occulter : un avis formulé par un média, ce n’est jamais qu’un avis formulé par une seule et unique personne – qui signe. Or dans certains cas, plus sujets à polémique, il se trouve que les avis sont partagés, voire antagonistes. Il y a donc autant d’avis sur le nouvel album de Daft Punk qu’il y a de journalistes chez Gonzaï. Comme partout et dans le désordre, il y a ceux qui adorent, ceux qui détestent, ceux qui trouvent que c’était mieux avant, ceux qui s’y retrouvent par moments… et puis il y a plus simplement ceux qui s’en branlent. Décidément, on y revient.

Mézalors, pourquoi consacrer un si long papier à la sortie de « RAM » ? Eh bien, tout simplement parce qu’il y a mille et une choses à dire « around the RAM ».

Autour des Daft, aussi. En réalité, c’est un sujet sans fin. Où il n’est finalement plus tant question de musique, au sens de matière sonore brute, que de comment parvenir à en faire un médium qui va véhiculer du rêve, un peu partout sur la planète. Daft Punk est une idée – presque un idéal : celui d’une œuvre totale qui se situerait à la croisée de la musique et du cinéma, de l’underground et du populaire, de la nostalgie pour un certain « âge d’or » (tout relatif) et de l’obsession pour les techniques de communication les plus modernes. A ce niveau-là, ce n’est donc plus stricto sensu de la musique : c’est de la stratégie. Daft Punk a depuis longtemps déserté le terrain de l’avant-garde pour occuper celui, autrement plus impactant, de l’entertainment. Cette mue a été progressive, mais rétrospectivement, son « année 0 » coïncide avec la sortie de « Discovery », en 2001. L’odyssée de l’esbroufe commence précisément ici, quand Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo décident d’apparaître pour la première fois, afin d’assurer la promo de ce deuxième album, avec des casques. Jusque-là, très peu connaissaient leurs visages, dissimulés qu’ils étaient derrière cet anonymat si cher à leurs modèles, les pères fondateurs de la techno. En apparaissant soudain masqués à la façon de robots, ils gagnent paradoxalement un visage : celui de mutants qui n’auront de cesse de brouiller les pistes entre technologie et humanité (le fil conducteur de leur œuvre – inutile d’y revenir), celui de super-héros qui concentreront leurs pouvoirs vers un seul objectif : conquérir la planète. Ce n’est pas (encore) un dessin animé japonais réalisé par le dessinateur d’Albator, non, c’est la réalité. Une réalité qui va aller frayer avec des enseignes aussi emblématiques que Walt Disney, Apple ou Coca-Cola.

daft-punk1

Disons-le clairement : ces casques de robots, c’est la plus grande idée que les deux bonhommes aient jamais eu.

D’abord parce qu’ils sont devenus, en les endossant, des icônes instantanément identifiables par le plus grand nombre. Dans l’inconscient collectif, deux mecs avec des casques de robot, aussi pourris soient-ils, ce sont les Daft. C’est comme un logo. Les robots, eux, peuvent toujours aller se rhabiller à coups de 3D ou de fripes chinées aux puces de Clignancourt : jamais ils n’auront l’impact de ces deux tronches de droïdes (à moins de s’appeler D2-R2 et Z-6PO, mais c’est bien là les seuls). Ensuite, parce que les Daft vont trouver ici le moyen de concilier deux choses a priori inconciliables : notoriété et anonymat. Qui d’autre, dans la constellation du star-system, peut toucher directement des millions de gens sans que jamais quelqu’un, où que ce soit, ne vienne le harceler quand il se pointe dans le premier drugstore ? Plus d’une fois, les deux parisiens ont vécu des situations abracadabrantesques face à leurs fans, qui ne savent toujours pas qu’ils ont un jour été touchés directement par le doigt de Dieu. Et plus d’une théorie a été élaborée à partir de ce statut schizophrénique, aussi confortable qu’inconfortable, puisque basé sur cette inconnue permanente : les Daft sont-ils réellement les Daft ? Encore aujourd’hui ? Nichés tout en haut de leur pyramide de lumières, prenant la pose pour des sessions photo, modélisés en numérique dans un jeu vidéo ? La seule certitude absolue, c’est qu’il y a bien deux cerveaux. D’une intelligence remarquable. Enfin, et c’est quelque chose que nous commençons à peine à apercevoir, la plus géniale de toutes les trouvailles liées à ces foutus casques, c’est qu’ils sont hermétiques au temps. En clair : Daft Punk ne vieillira JAMAIS. Par-delà l’argent, la gloire et la postérité, a-t-on jamais imaginé pareil pied de nez au lot commun des stars qui finissent immanquablement par se faire lifter comme une balle de tennis sur de la terre battue ? Faites le compte : en vingt ans de carrière, les Daft n’ont pas pris une ride, ils n’ont pas de cernes, pas de problèmes de capillarité en berne (un bon alliage de métal ne nécessite jamais de lotion anti-chute). Dans trente ans, ils pourront encore nous faire le coup de l’album rétro-futuriste en allant taper le bœuf avec ces vieillards de Justice, The Strokes, Kavinsky et Pete Doherty (sous respirateur artificiel), célébrant ces bonnes vieilles années où la French Touch recyclait la French Touch, où le rock recyclait le rock, bien avant que les robots ne prennent définitivement le pouvoir en érigeant Daft Punk comme modèle absolu, matrice de toutes les tendances à venir en matière de revival computerisé. Entre-temps, des générations de nouveaux fans seront apparus, et bien sûr, vous serez encore là, enfin plus pour très longtemps, couchés confortablement dans une chambre du Foyer où seront diffusées des images de séries américaines des années 2000, bercés au son d’un bon vieux Harder, Better, Faster, Stronger. Puis ce sera l’arrêt cardiaque.

Bref : nous n’en sommes encore qu’au tout début. Vous pensiez que « RAM », avec ses mentors et ses références 70’s, pouvait sonner comme un chant du cygne ? Détrompez-vous.

Ce disque marque le lancement d’une troisième étape décisive dans la carrière des Daft. Et celle-ci accompagne naturellement la naissance d’une troisième catégorie de fans. Jusqu’à présent, on pouvait en effet en distinguer deux – chacune n’étant pas forcément incompatible avec l’autre. D’un côté, les fans de la première période : qu’il s’agisse des puristes ayant eu la chance d’apercevoir le duo en rave au mitan des 90’s, ou d’un plus large public les découvrant dans la vidéo démente d’Around the world, tous ne jurent que par « Homework », ce premier album qui fit l’effet d’une bombe, ce big bang de la musique électronique française, dont la déflagration irrigue, aujourd’hui encore, nombre de productions très contemporaines. De l’autre, les fans de l’œuvre dans sa globalité : ceux qui s’enflammèrent à la sortie de « Discovery », son kitsch, ses tubes, son univers visuel, sa nostalgie galopante pour les 80’s, et qui suivront chacun des faits d’armes du tandem dans les années qui suivent, esthètes, quidams, noceurs du samedi soir, jeunes étudiants, cadres branchés, bref, tout un chacun. 2013 : annoncé par surprise en début d’année, « RAM », que personne n’avait vu venir, sort finalement accompagné d’une campagne marketing proprement ahurissante. Et révèle que le désir autour de Daft Punk ne s’est pas dissipé : au contraire, il a été décuplé. C’est qu’en dix ans (si on se table peu ou prou sur « Discovery »), une nouvelle génération de fans est apparue. Elle est très jeune, écoute de la musique sur son mobile, communique sur les réseaux sociaux, et se forge une culture quasi quotidiennement sur YouTube. Elle est née après l’apparition de Daft Punk, n’a pas encore vraiment eu le temps de grandir avec, mais découvre qu’il s’agit là d’un sésame qui, non content de justifier une bonne partie de ce qu’elle écoute (électro, R’n’B, putasseries diverses), peut lui ouvrir tout un tas de portes. Elle a raté « Homework » à l’heure du biberon, « Discovery » quand elle était en pause récré ? Elle fera un triomphe à « RAM», son « Sgt Thriller’s Nevermind Side of the Moon ».

Daft Punk RAM Cover Get Lucky

Alors revenons un peu sur cet objet de tous les fantasmes, d’ores et déjà l’événement musical de l’année, puisque le plus populaire. Il s’agit donc d’un disque réalisé sur cinq ans, « à l’ancienne », avec musiciens de studio et officiellement aucune machine (du moins apparente), enregistré entre Los Angeles et New-York, en compagnie d’invités prestigieux d’hier (Nile Rodgers, Giorgio Moroder…) et d’aujourd’hui (Pharrell Williams, Julian Casablancas…), pour un budget total qui restera, disons-le poliment, classé secret défense. Avant même que le disque n’apparaisse la semaine dernière sur la toile, il y avait donc déjà cette certitude : « RAM » serait par définition « l’anti-Homework ». Jusqu’à présent, Daft Punk s’était remis en question sur chaque album, mais jamais il n’avait à ce point pris le contrepied de ce qui lui avait permis d’exister, d’acquérir une légitimité. Ce qui avait fait la force de « Homework », c’était son génial amateurisme. Ce qui donne aujourd’hui une identité à « RAM », c’est son professionnalisme ostentatoire. Par essence, plus rien ne doit dorénavant dépasser : ni dans la musique, ni dans la manière de la vendre. Plus que ses modèles historiques, dont il vaut mieux taire le nom afin de ne pas leur faire de tort, « RAM » est sans doute le premier prototype de disque « parfait » à avoir été conçu. Parfait, car totalement hétérogène, et donc susceptible de toucher, à un moment ou à un autre, tous les membres de la famille. Si les deux zigues se prenaient à pousser le délire un peu plus loin, ils pourraient d’ailleurs commander un genre de pub délicieusement surannée : « Le nouveau Daft Punk ? Un disque pour les petits et les grands, à consommer sans modération. Essayez-le ! ». Radio, TV, web : tous les canaux traditionnels d’hier et d’aujourd’hui seraient exploités, dans un geste rétro-futuriste qui s’inscrirait ironiquement dans leur démarche. Auditeurs avertis que vous êtes, vous vous demandez sans doute pourquoi, à côté de deux longues odyssées référencées (la disco moroderienne, le film Phantom of the Paradise) et quelques « featurings » bien branchés, les Daft se sont amusé à farcir leur disque d’une brochette de bricoles plus ou moins gluantes. Reposez-vous la question.

C’est le grand paradoxe de l’affaire : à tenter de revenir à une certaine forme de son « chaud », très organique et incarné, les Daft ne sont jamais apparus aussi inhumains.

« Human after all ? » Il fallait dépasser ça. S’installer enfin, et définitivement, comme une entité extra-terrestre. Evidemment, tout le monde (ou presque) a suivi. A commencer par les journalistes, qui ont joué le même rôle que les agences de communication dans une campagne : un organe de propagande officiel du matériau capitaliste. En France, surprise, c’est Manœuvre qui a été le premier à dégainer en faisant la couv’ de Rock&Folk avec les Daft. Il aurait vu en « RAM » un disque parfaitement homogène (allo ?), futuriste en diable (vous me recevez ?) et si extrême dans sa prise de risque qu’il pourrait bien en pâtir lors de sa sortie (non mais ALLO quoi). De longues interviews ont ainsi été accordées aux médias généralistes les plus installés (Le Nouvel Obs, GQ, Télérama…), et ceux qui n’ont pas eu cette chance ne se sont pas privés, excitation aidant, de fourbir plusieurs pages sur le sujet le plus caliente du moment : qui en allumant le disque (Libé), qui en nuançant le propos en donnant intelligemment la parole à d’autres (Technikart), qui en suçant la roue du tandem tout en n’ayant rien à dire comme c’est généralement le cas (Les Inrocks). Ceci, bien sûr, sans même parler du web, sans même parler du monde. Le terrain ainsi préparé, comme officiellement légitimé en mode « les robots sont de retour et vous n’y couperez pas », Daft Punk peut aujourd’hui tranquillement poser sa fusée spatiale sur la planète bleue, et contempler le paysage. Partout, les fans veulent toucher du doigt leurs idoles désincarnées, venues d’un monde où la misère, la grisaille, les conflits n’existent pas. Au sortir de la capsule, c’est la ruée vers le Graal : un bout de plastique ou de métal, quelle que soit la forme qu’il prenne, mais il en faut un bout, vite, un bout de technologie tant qu’il en reste, un bout de la mémoire des temps heureux, c’est si précieux, quelque chose qui nous permette de fuir, quelque chose qui nous permette d’y croire – nous devons nous efforcer d’y croire. Un bout de plastique ou de métal, ce ne saurait être pire que la réalité qui nous occupe.

« Peuple de Terre ! Puisse ce disque vous apporter la lumière. Puisse-t-il vous donner une autre vision du monde, ce monde de liberté, de justice et de paix auxquels vous aspirez tous. Puisse-t-il vous détourner de toutes les tentations, de tous les maux qui vous accablent – et vous montrer le chemin. Puisse-t-il vous faire découvrir tout ce qui l’a modelé, Chic, Supertramp, Giorgio Moroder, Steely Dan, Kool & The Gang, Alan Parsons Project, 10cc, Dennis Wilson, Kraftwerk, Roxy Music ! De fil en aiguille, vous grandirez, vous franchirez les étapes, vous défoncerez les murs, et plus jamais vous ne serez seuls. Alors un jour, peut-être, après avoir assimilé les racines du mainstream qui a prédisposé vos vies, vous vous tournerez vers ceux qui à la même époque, ont transmis un message d’insoumission. Car il reviendra le temps de la révolte, Peuple de Terre ! »

Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine, deux jeunes hommes s’affairaient à explorer de nouvelles pistes pour la musique.

Ils avaient grandi avec la pop culture, pris une claque monumentale avec l’apparition de la house et de la techno, et avaient sans doute eu pour chance d’avoir accès rapidement à ces nouvelles machines qui, d’ici peu, infiltreraient les chambres de leurs camarades de promo, puis de leurs cadets. Ils avaient du talent, à n’en pas douter, et l’utilisèrent pour détourner les codes de cette musique synthétique et futuriste, qu’ils renvoyaient face à face avec ses racines noires. Le minerai qu’ils en tirèrent était brut, incandescent, d’une densité extrême, presque radioactif. Bientôt exposé en pleine lumière, il irradia de tout son pouvoir physique, tel un diamant coupant et mordoré. Les séquelles furent importantes. Pour tous ceux qui y furent exposés, mais aussi pour les deux hommes qui l’avaient mis à nu. Lentement mais sûrement, le minerai fit son œuvre : il commença par désinhiber ses porteurs, qui en firent un usage volontiers tourné vers le divertissement de masse. Ce n’était peut-être pas la meilleure des choses à faire, puisque le minerai avait une telle force qu’il se suffisait à lui même dans cet exercice, et ne souffrait qu’on le plonge dans toute forme de solution propre à le diluer. Puis son effet se fit progressivement plus intense, et provoqua des mutations importantes sur les deux hommes qui n’en n’étaient d’ailleurs plus tout à fait : leur apparence physique évoluait, tout comme leurs activités, de plus en plus éloignées de ce à quoi la nature les avait initialement prédestinés. Ils avançaient vers un ailleurs, certes, mais ne perdaient-ils pas en profondeur ce qu’ils gagnaient en polyvalence ? Au fond, le problème, c’est qu’ils s’affaiblissaient : bien utilisé par d’autres, le minerai originel se revigorait sans cesse ; moins canalisé par eux, celui-ci n’était bientôt plus qu’un caillou qui grossissait sans cesse en dévalant la pente. Alors, quand le temps eut fini de retirer leurs pouvoirs à nos super-héros, qui en avaient tous les atours mais plus assurément la substance, ils redevinrent de simples mortels. Conviant à leur table ceux qui avaient auparavant connu pareille gloire, et immortalisant la scène, le banquet, le festin, sur un bout de mémoire vive qui ne concernerait que celle de leurs prestigieux hôtes.

Et dans la rumeur générale, il n’y avait plus que deux voix de robots.

Daft Punk // Random Access Memories // Columbia

41 commentaires

  1. Chronique parfaite !

    Pour appuyer leur plus belle idée, les casques devenus logos, il suffit de regarder la pochette de ce 4e album : cover, icone, avatar, logo, tout y est.

    Le paradoxe du groupe est donc, en passant de l’avant-garde à l’entertainement, d’avoir renié l’essence de leur nom. Ils ne sont plus ni daft, ni punk. La chronologie de leurs partenaires en est la meilleure image : Soma (indé branché) / Virgin (major rebelle) / Disney (king of entertainement) / Columbia (blockbuster).

    Humains après tout ?
    Robots malgré eux.

  2. Juste une chose, éponyme c’est « qui donne son nom à ». Donc l’album de Paul McCartney est un homonyme. « Npn mais allo quoi ? » (comment on peut publier un article en utilisant une expression aussi conne en se pensant intelligent ?)

    1. Oui DT, ce n’est donc pas l’album RAM des McCartney qui donne son nom à Random Access Memories…

      Par contre, « npn » ne veut rien dire en français. A vouloir donner des leçons de vocabulaire, on oublie l’orthographe ?

      1. à vouloir donner des leçons d’orthographe à ceux qui donnent des leçons de vocabulaire, on oublie que le mot « coquille » existe

  3. Benua, quel est le sens de ton propos ?

    Tu veux dire que les Daft Punk ont appelé leur album Random Access Memories exprès pour que ça fasse RAM en hommage au RAM de Macca et donc que finalement c’est pas une erreur d’écrire éponyme puisque l’album de Macca donne son nom à celui des Daft Punk ?

    Soit tu réponds oui, et on voit bien que c’est assez ridicule de penser ça. Soit tu dis non, auquel cas j’aimerais connaître l’intérêt de ta réponse.

    Et oui, le p est juste à côté du o dans mon clavier, mais peut-être en as tu un différent.

    Cela dit, c’est marrant de vouloir jouer le mec qui vient juger celui donne des leçons de vocabulaire, mais étant donné qu’on essaye ici de jouer les intellos des chroniqueurs musicaux, je pointais simplement qu’il est assez cocasse qu’on se retrouve à lire l’erreur la plus triviale du chroniqueur musical à la con. Surtout si ensuite on nous fait le « non mais allo quoi ? »

    1. Cher DT,
      Comme tu l’auras donc relevé en filigrane, je resterai toujours du côté des plus faibles. C’est vrai que je suis un peu con parfois.
      Merci de ton intervention pleine de bon sens.

      1. Quelle maîtrise du sarcasme et de l’ironie. L’auto-dérision vachement crédible qui pue tellement l’amour-propre 2.0 dégueulasse… Non sérieux, on t’a recruté sur un forum de jeuxvideo.com où tu étais modérateur parce que tu arrivais à faire 3 lignes sans faire de faute ?
        Bref, tu peux essayer de t’en sortir avec une pirouette de pseudo mec blasé pour achever ta posture de hipster, mais mon intervention a du sens et comporte des arguments clairs et précis, alors inutile de faire semblant que la tienne en a un avec des procédés rhétoriques tout pourris (même si c’est un peu tout ce qu’est le « sens » pour toi, au vu de ton article)

  4. Pas de polémique. J’ai trouvé la chronique intelligente et votre commentaire agressif, surtout à focaliser sur un mot dans un papier de 8 paragraphes.

    Et je crois que c’est Paul et Linda qui ont appelé leur album en hommage au futur album des DP……..
    « Back to the past », c’est écrit dans le titre !

  5. J’aime gonzaï en règle générale, et effectivement peu importe ce que l’on pense de cet album, mais votre obsession pathologique, cette posture, qui consiste à dénigrer aussi systématiquement tout ce qui devient plus ou moins mainstream vous rend un peu pathétique et tellemnt prévisible.

    1. Cher(e) lynn,

      J’aime aussi Gonzaï en regle générale et je partage plutôt votre conclusion. Sauf que pour le coup, sur ce papier là, je vois pas où le groupe est dénigré.

  6. Merci Bester, chaque règle a son exception 😉 mais il ne suffit pas d’un papier dithyrambique sur les Daft pour me faire oublier la moyenne du ton de Gonzaï, dès que l’oeuvre de certains artistes devient un peu grand public , ici c’est aaah beurk quelle horreur degueulasse.
    J’aime Gonzaï, mais une pincée d’élitisme et de superiorité en moins dans le ton, aller un petit effort, parce quoi? bientôt la condescendance alors là pour le coup c’est aaah beurk quelle horreur degueulasse. 😉
    Je vous aime beaucoup mine de rien…

      1. Grosso modo je suis plutôt d’accord avec Lynn. Mais je le dirai autrement.

        Disons que pour faire dans la formule, on a l’impression que vous essayez d’être « plus hipsters que les hipsters ». Si je nuance, je précise que l’impression c’est que vous essayez d’être un ‘zine un peu « underground » ou qui sort des sentiers battus, alors que pour autant vos sujets sont globalement assez conventionnels (attention, je suis un fan absolu de K.Dick, alors que j’aime ou pas ce qu’on en dise, pour peu que le propos soit assez intéressant, comme c’est le cas de l’article publié sur ce site, j’ai le zizi intellectuel satisfait) entre Daft Punk ou Phoenix ou les Strokes, précisément, et surtout, votre traitement aussi est assez conventionnel, puisque certes encore une fois le propos peut paraître plus savent et décalé qu’ailleurs, mais qu’on se tape quand même du Nabilla tous les paragraphes…

        PS : je sais que ça paraît superficiel comme « intervention », mais je me dis que c’est bien parce que c’est superficiel que c’est important…

  7. Complètement superficiel, pardon mais complètement con. Ci-dessous les papiers parus récemment, que vous n’avez probablement pas lu (par soucis d’honneteté je me suis arrêté à la deuxième page des résultats, soit 1 mois et demi de papiers) :

    http://gonzai.com/hands-in-the-dark-un-label-aux-mains-dans-le-cambouis
    http://gonzai.com/patrick-vian-lecume-des-contrejours
    http://gonzai.com/thee-oh-sees-floating-coffin
    http://gonzai.com/the-liminanas-interview-votre-cote-yeye-memmerde
    http://gonzai.com/eternal-tapestry-astronomy-really-domine
    http://gonzai.com/aufgang-istiklaliya-la-ravel-party
    http://gonzai.com/69-le-village-des-condamnes
    http://gonzai.com/yuk-fu-label-de-proximite-et-de-famille-recomposee
    http://gonzai.com/durutti-column-raconte-moi-encore-une-histoire-reilly

    Maintenant arrêtez de nous emmerder avec vos théories sur la condescendance et plutôt que de cliquer bêtement sur des sujets dit mainstream qu’on casserait en deux, faites moi le plaisir d’aller lire les papiers musiques sur des choses moins connues. Ah oui et aussi, je vous demande d’arrêter d’utiliser le mot « hipster », c’est complètement ringard.

  8. mis à part le 5ème lien j’avais tout lu, bon on va pas y passer la nuit non plus, puisque ça vous emmerde.
    Et je vous remercie tout de même de m’avoir fait découvrir les Liminanas que je ne connaissais pas, j’ai écouté en boucle toute la semaine…

  9. Cher auteur as l’air d’être un spécialiste du marketing, des nouveaux médias et de la branlette en général. J’ai l’impression d’être à un brainstorm chez Publicis, l’enfer.
    Peut-être qu’au lieu de nous faire partager des divagations de connard illuminé tu ferais bien de te plonger sérieusement dans ce « mainstream qui a prédisposé ta vie ». Comme dirait l’autre : le monde entier est un cirque, n’en soit pas le clown.

    1. Chère princesse juive,
      Tu es bien méchante ! Je t’aurais bien proposé de faire la paix ou bien l’amour, mais vu que j’ai horreur que l’on m’insulte avec autant de grossièreté, j’ai bien peur que notre rencontre ne tourne vite au snuff movie. Je t’aurais alors emmené chez Publicis, je t’aurais ligotée à une table, puis baillonnée, te forçant à t’enfiler le plan média des Daft en Power Point, page par page… Bref ! Je t’embrasse très fort, et à sec.

  10. J’ai cherché très fort en quoi RAM pouvait être un album écoutable et réussit, et bien je n’ai pas trouvé, je l’ai simplement trouvé très intéressant d’un point de vue musicologique. C’est du divertissement pour geek de la musique, mais pas de l’entertainment pour les masses. On est très loin de discovery et à des années lumières de homework. J’avoue ne pas comprendre la position de Madonna s’extasiant sur le « coup marketing », le haro sur une 3eme génération de fans et blablabla…
    J’admets quand même qu’après une bonne séance de piscine, complètement shouté aux endorphines, j’arrive à occulter les propos insignifiants de Farrel et sa voix de tête carrément dégueulis, et à esquisser un petit combo déhanchement-moulinette … Mais bon ça reste de la musique de papy…

  11. C’est un beau papier, mais cette histoire de nostalgie est à moitié un trompe-l’oeil. « instant crush » ou « doin’ in right » sont tout à fait des morceaux de 2013, de même que « harder better » a été une pierre nouvelle dans les 00’s.

    Il y aurait peut-être au moins autant à dire sur le fait que c’est un grand projet pop métis (au premier sens du terme) et que, quand on est un peu lassé de la pop de blancs auto référencée à la Jaccoxygen, ça rafraîchit beaucoup. Mais ce serait une autre analyse.

    Enfin, Disney ou Coca ou major, ça ne change rien au propos : un disque avec de la musique dedans.

  12. Cette chronique est très bien écrite. Bravo Madonna Sa mère!
    Après, concernant l’album, qu’il soit mainstream, underground, ou autre machin, etc, franchement je n’ai pas envie de rentrer dans ce débat inutile, je m’en fou! (Pink Floyd est aussi un cas d’école en l’espèce, l’histoire on la connait…).

    J’ai juste laissé mes oreilles jugé et ce que je peux dire, c’est que j’ai pris une claque, voila! J’ai vraiment apprécié écouter cet « hommage » aux anciens façon Daft Punk avec tout de même une créativité remarquable, une production et un son quasi parfait (trop?)…je crois qu’on vient d’assister à la sortie d’un album historique.

  13. Dans six mois, quand tout le monde sera calmé, on réécoute tranquillement et on en reparle ? Je parie mon premier casque intégral que les superlatifs seront périmés. Un plan marketing pareil pour ce disque, c’est comme réquisitionner la fusée Ariane pour aller chercher des croissants rassis à la boulangerie.

  14. Tout est question de référence. Le néophyte va dire « wouah, génial, ça groove » (et va peut-être se mettre à écouter du Herbie Hancock ou du Sun Ra par la suite, on peut rêver hein ?) et le mec nourrit par Donald Fagen dans les années 80 va dire « ouais, bof ».
    Des limites des albums hommage…

  15. La fin des capucines marque l’achèvement d’une période printanière doucereuse et nous projette dans les turbulences caniculaires. La fin des haricots nous projette dans le dernier Daft Punk, cuisine moléculaire cynique, qui sublime l’éloge du vide et n’a de surprenant que la vacuité de son […]http://0z.fr/X3qk9

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