On le croyait coincé en tongues dans une dimension parallèle avec les horribles sœurs de Cocorosie, mais il semblerait bien que le barde folk trop longtemps à se coincer la barbe dans les cordes de sa guitare se soit enfin décidé à se sortir les doigts du ukulélé. Son surprenant onzième album « Flying Wig », prévu pour le 22 septembre, évoque autant le Miami de la fin des eighties que le premier album culte de Connan Mockasin.

Devendra Banhart - Flying Wig | STRANGER THAN PARADISE RECORDS - STRANGER  THAN PARADISE RECORDS | LONDON

A chaque décennie son enfer. Pour quiconque a grandi dans les années 2000, il y eu évidemment la Tecktonik et ses cracheurs de feu fluorescents, mais on a oublie souvent trop rapidement qu’une clique bourgeoise, placée à l’autre bout du spectre, aura gonflé tout le monde pendant quelques années avec une espèce d’anti-folk pour personnes imposées à l’ISF.
Dans ce club pour yuppies, posé au centre comme un gourou carburant au jus de goyave, il y avait donc ce Romain Duris acoustique, Devendra Banhart, dont le succès inattendu de son « Cripple Crow » en 2005 fit perdre leur virginité à pas mal de lectrices de Télérama. Mais où en est-on, 18 ans plus tard ? Ses copines de Cocorosie tentent un éternel retour, son pote Antony Hegarty (aka Anthony And the Johnson saka Anohni aka à force on ne sait plus trop qui c’est) se perd peu à peu dans les limbes du pays des octaves aigües, et quand à Devendra, surprise, il revient avec Cate le Bon pour un premier album chez Mexican Summer, et accessoirement le premier qu’on ait envie d’écouter depuis…. le début.

Avec ses sonorités « aquatiques » (adjectif emprunté au vocabulaire des Inrocks), « Flying Wig » s’annonce comme un beau moment, à la fois intimiste (mais pas trop), eighties dans les sonorités (merci les synthés) et le tout au carrefour entre trois rues qui n’avaient a priori rien à voir, soit Bryan Ferry, War on Drugs et Connan Mockasin. La faute, peut-être, à l’endroit où le barbu décida de poser ses bagages (une cabane perdue à Topanga Canyon) ; comme quoi il y a toujours de l’espoir et une distance pas si lointaine entre le bâillement et l’extase. Au fait, « Flying Wig » signifie perruque volante. Et c’est surement l’information la moins intéressante sur cet album pas synthé-toc.

Devendra Banhart // Flying Wig // Mexican Summer
https://devendrabanhart.bandcamp.com/album/flying-wig

En concert à Paris, au Grand Rex, le 14 Novembre et à Lyon, au Transbordeur, le 18 Novembre.

3 commentaires

  1. Pour moi l’âge d’or de DEVENDRA BANHART c’est de 2004 à 2007 soit 4 albums (Rejoicing In The Hands ,Niño Rojo,Cripple Crow,Smokey Rolls Down Thunder Canyon) et BASTA

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