Coming Soon, deuxième alboom. Où le grand échalas à stetson et ses potes nains remettent le couvert – et merde au Bepc, à la petite maison dans la prairie, merde à une carrière quelle qu’elle soit- en tendant un pont improbable entre la Grosse Pomme et la Savoie. Lou Reed n’en reviendrait pas. Et nous non plus, d’ailleurs. Comment Lester Bangs aurait accueilli cette tribu ? Peut-être en se rasant la moustache.
Des ponts un peu trop marqués, une batterie au minimum syndical, des mélodies forcément surlignées à la guitare, une impression de kermesse d’école, la puberté qui trainaille encore dans les voix : à quoi bon laisser Coming Soon sur la platine ?
Pôv andouille, arrête de te cacher, ces gamins t’ont bluffé, Lou Reed chez Calexico, ça t’en bouche un coin, un point c’est tout. Remet ta plume à sa place et écris avec tes oreilles, ça nous fera des vacances.
Très bien ce nouveau logiciel correcteur Ecris avec tes oreilles. Pas encore bien saisi toutes les possibilités, mais j’aime bien le ton arrête de te la raconter avec ton clavier-stylo et contente toi d’écouter. Ghost train tragedy, donc.
Un album où la seule question qui s’impose est : Lou Reed est-il déjà allé en Savoie ? Non, parce que je brûle d’entendre l’explication quant à la justesse déconcertante de Wild catch, le genre de tracks à s’écouter en boucle, le nez sur ses baskets, le cheveu au vent mais pas trop avec cette larmichette pendouillant chichement d’abord à l’œil et ensuite au bout du nez ; on renifle sur cette chanson, c’est un fait.
Mouais, pas faux. Mais tes oreilles, qu’est ce qu’elles en disent vraiment ?
Qu’on s’en fout un peu qu’ils soient si jeunes, qu’on l’oublie très vite, que si on ne le savait pas, on jurerait que ces 6 ou 7 là sont tout sauf français, qu’on pencherait plutôt pour le Canada (pour l’odeur du bois), les US of course (pour les grands espaces et comment y habiter), le tout enrichi d’un voyage scolaire allant de Berlin à New York, en passant par la Suède. Pourquoi la Suède ? J’y réfléchis.
Pour l’innocence et le blond duvet, le port altier, la taille de Lisbeth Salander dans Millenium et tout un tas d’autres trucs qui ne s’écrivent pas avec les oreilles, tête de pioche.
Pas faux. Sinon, la prod est impeccable. Les experts en vintage s’y casseront les dents. Fraîcheur et maturité sont à égalité : très franchement mes oreilles ne mettent pas la main sur les mots nécessaires à l’expliquer. Avec ou sans logiciel.
Bug, syntax error. Syntax error. Je répète, syntax error.
Car Coming Soon l’a bien compris : on est pas des (Metal) machines (Music). Alors quand un tel songwriting déboule dans les oreilles, la meilleure chose à faire reste encore d’arrêter d’écrire. Et de l’écouter.
http://www.myspace.com/starsoon
Coming Soon // Ghost train tragedy // Kitchen Music
9 commentaires
Bah euh… c’est vrai que les mecs de Gonzaï vous êtes encore novice dans l’ecoutage de disque avec oreilles.
Donc bon, on dirait que vous surrestimez un peu le truc, en effet les Coming Soon sont symathiques, et savent écrire de vrais bonnes chansons (« Big Boy » en tête). Mais cet album est tout sauf renversant, quelques friandises vraiment agreables (« School Trip Bus Crash ») et un exercice de style Reedien qui laisse pantoi (« Walking »), mais pas de quoi se mettre à danser le paso doble comme dirait l’autre.